Calme relatif à Gaza au terme d'un jour de «pause humanitaire»
©(Bashar TALEB / AFP)
Gaza a connu dimanche son premier jour de calme relatif depuis des mois, après que l'armée israélienne a déclaré qu'elle ferait «une pause» pour faciliter l'acheminement de l'aide. Cela, à la suite des avertissements répétés de l'ONU concernant la famine dans le territoire palestinien.

La bande de Gaza a connu dimanche une journée de calme relatif, après l'annonce par l'armée israélienne d'une pause dans ses opérations le long d'une route du sud du territoire palestinien, où l'ONU redoute une famine généralisée, pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.

Au premier jour de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, le territoire bombardé par l'armée israélienne depuis plus de huit mois a connu une journée «presque calme par rapport aux jours précédents», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mohamed Basal.

Il a signalé néanmoins «quelques frappes» sur plusieurs quartiers de la ville de Gaza, dans le Nord, et des tirs d'artillerie à Rafah, dans le Sud, où l'armée mène une offensive terrestre contre le mouvement islamiste Hamas.

Des correspondants de l'AFP ont indiqué que le centre et le nord du territoire étaient calmes, tandis que des tirs et un bombardement ont touché Rafah.

L'armée a cependant souligné qu'il n'y avait «clairement pas de cessation des hostilités dans le sud de Gaza» et que «les opérations à Rafah se poursuivaient».

Elle a annoncé dimanche une pause qualifiée de «tactique» et «locale», qui sera observée quotidiennement pendant la journée pour permettre une «augmentation du volume d'aide humanitaire entrant dans Gaza», au lendemain de la mort dans le territoire de 11 soldats, dont huit dans l'explosion d'une bombe.



Ce bilan est l'un des plus lourds pour l'armée israélienne en une seule journée depuis le début de la guerre.
«D'autres mesures concrètes»

L'ONU a «salué» cette mesure, tout en demandant que cela «conduise à d'autres mesures concrètes» pour faciliter les livraisons d'aide humanitaire.




La pause annoncée dimanche «sera observée tous les jours, de 8h00 à 19h00 (5h00 à 16h00 GMT), jusqu'à nouvel ordre», a annoncé l'armée, le long d'une route qui s'étend sur une dizaine de kilomètres en direction du nord, à partir du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l'extrémité sud de la bande de Gaza.

Ce tronçon routier partant du passage frontalier rejoint la route Salaheddine, qui traverse la bande de Gaza du sud vers le nord, et s'étend jusqu'à l'hôpital européen de Rafah, à environ 10 kilomètres de Kerem Shalom, selon une carte publiée par l'armée.

L'armée a lancé le 7 mai une offensive terrestre sur la ville de Rafah, frontalière avec l'Égypte, qui a poussé à la fuite environ un million de Palestiniens, pour la plupart des déplacés venus s'y réfugier, et entraîné la fermeture du poste-frontière, crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire.
Premier jour de l'Aïd

Dans la ville de Gaza, des dizaines de fidèles ont prié au premier jour de l'Aïd al-Adha, devant la mosquée al-Omari, endommagée par les bombardements. D'autres se sont recueillis près des tombes de leurs proches tués depuis le début de la guerre.

Celle-ci a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas, infiltrés depuis la bande de Gaza dans le sud d'Israël, ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 37.337 tués, majoritairement des civils, dont au moins 41 en 24 heures, selon des données du ministère de la Santé à Gaza.

Avec AFP
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