Quelques semaines après le début du démantèlement des réseaux de transmission sans licence d’Internet, sur l’ensemble du territoire libanais, par les équipes d'Ogero, le fournisseur public de téléphonie et d’Internet, où en sommes-nous? Ici Beyrouth fait le point.
Quelques semaines après le début du démantèlement des réseaux de transmission sans licence d’Internet, sur l’ensemble du territoire libanais, et leur connexion au réseau national, qu'en est-il de l’avancement du plan lancé par le ministère des Télécommunications il y a plusieurs mois?
Contacté par Ici Beyrouth, le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, affirme que le démantèlement avance doucement parce qu’il faut «une alternative avant de couper la connexion Internet aux citoyens sinon ces derniers vont payer les pots cassés» soulignant que «plus de 600.000 personnes sont abonnées à ces réseaux illégaux et ont été identifiées». Pour lui, «le problème ne peut pas être résolu en coupant les câbles, laissant les citoyens sans accès à Internet». Il précise que «le but de ce plan est que les fournisseurs d’Internet illégal se connectent au réseau national».
Le plan a débuté dans les régions d’Achrafieh et de Ras Beyrouth, car l’État est déjà présent dans 90% de ces régions, ce qui signifie que le réseau étatique existe. «Il est plus facile de commencer par là avant d’évoluer vers l’ensemble de la capitale», indique le ministre.
Il affirme que 100 sur 600 distributeurs illégaux ont présenté des demandes pour rejoindre le réseau national et ont fourni au ministère les cartes de leurs réseaux.
Et M. Corm de révéler que le retard provient aussi et surtout du fait que la Cour des comptes n’a pas encore donné son accord concernant le décret gouvernemental. Celui-ci permet à ces distributeurs illégaux de signer un contrat avec l’État pour entretenir leur réseau une fois qu’il aura été mis à la disposition de l’État en contrepartie de 30% des gains. «Nous avons permis à ces distributeurs de continuer de travailler en contractant Internet directement auprès du ministère, via Ogero, pour une période de trois ans. Le contrat avec ces distributeurs de quartier est un contrat de maintenance qui stipule que le réseau appartient à l’État et que la maintenance leur incombe. «Or, sans l’aval de la Cour des comptes, le ministère ne peut pas signer de contrats de maintenance, comme prévu dans le décret, et payer les droits de maintenance», déplore le ministre.
Il est à noter qu'Ogero a commencé, il y a quelques semaines, sur instruction des autorités judiciaires compétentes, à supprimer les infractions et à démanteler les réseaux de transmission sans licence d’Internet. Par conséquent, le service Internet fourni par ces réseaux a été interrompu. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la campagne de lutte contre l’Internet illégal menée par le ministère des télécommunications. Le ministre a rappelé son intention «d’aller de l’avant dans la protection du réseau national de télécommunications contre toute forme d’infraction».
Ce plan a pour objectif de réglementer le fonctionnement illégal d’Internet au Liban, lequel inflige d’énormes pertes au trésor public, 60% des utilisateurs d’Internet au Liban étant desservis par des fournisseurs illégaux.
À titre de rappel, le service Internet est dispensé aux citoyens libanais par Ogero, le fournisseur public et exclusif d’Internet au Liban, via des sociétés sous licence, 107 au total, telles que IDM, Inconet, etc., soit par le biais des opérateurs de téléphonie mobile Touch et Alfa, qui vendent des services 3G et 4G, soit par l’intermédiaire de sociétés sans licence, qu’on appelle communément des «distributeurs de quartier» et qui représentent 60% des fournisseurs. À noter que les fournisseurs d’accès légal passent par Ogero, contrairement aux fournisseurs illicites qui ont leurs propres réseaux.
Starlink: en attente d’une réponse
Pour ce qui est du système Starlink, un service Internet par satellite fourni par SpaceX, compagnie fondée par Elon Musk, M. Corm affirme attendre une réponse de la société. Le ministre avait dit en novembre dernier que le Liban avait obtenu une période d’essai de trois mois, pendant laquelle les services sécuritaires allaient étudier le réseau avec des informations fournies quotidiennement par Starlink. Entre-temps, l’étude commerciale du ministère serait achevée.
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