©Les rues sont assombries dans un quartier du district de Mokattam au Caire lors d'une panne d'électricité le 25 juin 2024. (Photo par Khaled DESOUKI / AFP)
Au moins une fois par jour, ventilateurs, climatiseurs et réfrigérateurs cessent de fonctionner en Égypte, au gré des coupures d'électricité, exaspérant la population qui étouffe sous des températures caniculaires.
Les ascenseurs s'arrêtent, les télévisions et les réseaux wifi s'éteignent le temps de ces coupures, qui jusque-là duraient une heure ou deux mais qui, depuis quelques jours, dépassent les trois heures.
Depuis un an, les pénuries d'énergie et de devises étrangères qui frappent l'Égypte ont conduit le gouvernement à instaurer ces délestages planifiés.
À Assouan, la grande ville du sud, et dans sa périphérie, où il a fait près de 50 degrés à l'ombre en juin, "les lumières s'éteignent et l'eau s'arrête jusqu'à quatre heures par jour", raconte à l'AFP un habitant d'un village voisin, qui se présente sous le nom d'emprunt de Tarek par peur des représailles.
"Dans les villages, c'est pire", dit-il, "il n'y a pas de planification, la nourriture se perd dans les réfrigérateurs et les gens ont des coups de chaleur dans l'indifférence générale".
En juin, une députée d'Assouan, Riham Abdelnaby, a signalé que des dizaines de personnes étaient mortes d'épuisement à cause de la chaleur. Elle a appelé à ce que son gouvernorat soit exempté des coupures qui, dit-elle, "mettent en danger la vie des citoyens".
"L'électricité n'est pas un luxe, c'est un droit des plus basiques", a écrit lundi sur X la présentatrice Lamis al-Hadidi.
Tous se souviennent de l'été 2013, lorsque les coupures de courant avaient alimenté la colère populaire contre la présidence de l'islamiste Mohamed Morsi, qui avait conduit à la destitution du chef de l'État orchestrée par le ministre de la Défense d'alors, Abdel Fattah al-Sissi.
Aujourd'hui, les coupures frappent une Égypte confrontée à la pire crise économique de son histoire.
Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu les deux tiers de sa valeur et l'année dernière, l'inflation a atteint un niveau record de 40%.
Mardi, le Premier ministre Mostafa Madbouli a tenté de calmer les foules en présentant "les excuses du gouvernement", tout en reconnaissant que les coupures de courant de trois heures se poursuivraient cette semaine.
L'augmentation des pannes, a-t-il expliqué, est due au fait qu'un "gisement de gaz dans un pays voisin", qui fournit du gaz naturel à l'Égypte et dont il n'a pas mentionné le nom, a été "inexploitable pendant plus de douze heures".
Il a ajouté que l'Égypte débourserait environ 1,2 milliard de dollars en juillet, soit 2,6% des précieuses réserves de devises étrangères du pays, pour s'approvisionner en carburant.
Si le gouvernement entend mettre fin aux coupures "d'ici la troisième semaine de juillet", a-t-il dit, celles-ci devraient reprendre à l'automne avant de prendre fin définitivement en fin d'année.
Par Bahira AMIN, avec AFP
Les ascenseurs s'arrêtent, les télévisions et les réseaux wifi s'éteignent le temps de ces coupures, qui jusque-là duraient une heure ou deux mais qui, depuis quelques jours, dépassent les trois heures.
Depuis un an, les pénuries d'énergie et de devises étrangères qui frappent l'Égypte ont conduit le gouvernement à instaurer ces délestages planifiés.
À Assouan, la grande ville du sud, et dans sa périphérie, où il a fait près de 50 degrés à l'ombre en juin, "les lumières s'éteignent et l'eau s'arrête jusqu'à quatre heures par jour", raconte à l'AFP un habitant d'un village voisin, qui se présente sous le nom d'emprunt de Tarek par peur des représailles.
"Dans les villages, c'est pire", dit-il, "il n'y a pas de planification, la nourriture se perd dans les réfrigérateurs et les gens ont des coups de chaleur dans l'indifférence générale".
En juin, une députée d'Assouan, Riham Abdelnaby, a signalé que des dizaines de personnes étaient mortes d'épuisement à cause de la chaleur. Elle a appelé à ce que son gouvernorat soit exempté des coupures qui, dit-elle, "mettent en danger la vie des citoyens".
"Pas un luxe"
"L'électricité n'est pas un luxe, c'est un droit des plus basiques", a écrit lundi sur X la présentatrice Lamis al-Hadidi.
Tous se souviennent de l'été 2013, lorsque les coupures de courant avaient alimenté la colère populaire contre la présidence de l'islamiste Mohamed Morsi, qui avait conduit à la destitution du chef de l'État orchestrée par le ministre de la Défense d'alors, Abdel Fattah al-Sissi.
Aujourd'hui, les coupures frappent une Égypte confrontée à la pire crise économique de son histoire.
Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu les deux tiers de sa valeur et l'année dernière, l'inflation a atteint un niveau record de 40%.
Excuses du gouvernement
Mardi, le Premier ministre Mostafa Madbouli a tenté de calmer les foules en présentant "les excuses du gouvernement", tout en reconnaissant que les coupures de courant de trois heures se poursuivraient cette semaine.
L'augmentation des pannes, a-t-il expliqué, est due au fait qu'un "gisement de gaz dans un pays voisin", qui fournit du gaz naturel à l'Égypte et dont il n'a pas mentionné le nom, a été "inexploitable pendant plus de douze heures".
Il a ajouté que l'Égypte débourserait environ 1,2 milliard de dollars en juillet, soit 2,6% des précieuses réserves de devises étrangères du pays, pour s'approvisionner en carburant.
Si le gouvernement entend mettre fin aux coupures "d'ici la troisième semaine de juillet", a-t-il dit, celles-ci devraient reprendre à l'automne avant de prendre fin définitivement en fin d'année.
Par Bahira AMIN, avec AFP
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