Alors que le conflit entre Israël et le Hezbollah s’intensifie, les groupes armés irakiens soutenus par l’Iran affichent leur volonté de s’impliquer dans la confrontation. Ces factions, actives en Irak et en Syrie, préparent des opérations pour soutenir le Hezbollah et défier les intérêts américains dans la région.
Dans un contexte régional crispé par la guerre à Gaza et la menace d’une confrontation entre Israël et le Hezbollah, les groupes armés irakiens pro-Iran restent à l’affût, distillant une rhétorique va-t’en guerre qui fait craindre un élargissement du conflit.
Le risque est réel: cet hiver, la Résistance islamique en Irak, nébuleuse de mouvements irakiens pro-Iran, a mené plus de 175 tirs de roquettes et frappes de drones, en Irak et en Syrie, contre les soldats américains intégrés à une coalition internationale antijihadistes.
Un conflit entre Israël et le Hezbollah «ne se limitera pas au territoire libanais: en Irak et dans la région, des groupes armés entreront dans la confrontation», résume le politologue irakien Ali al-Baidar.
Cette mobilisation vise à démontrer «leurs capacités, mais aussi leur loyauté à un camp particulier», dit-il.
Dimanche, des factions armées irakiennes ont tancé Washington, parrain indéfectible d’Israël.
Évoquant l’hypothèse d’une «guerre totale contre le Liban», la Coordination de la Résistance irakienne a assuré que «si les sionistes mettent leurs menaces à exécution, le rythme et l’ampleur des opérations les visant ira en s’intensifiant. Les intérêts de l’ennemi américain» – en Irak et dans la région –, «seront des cibles légitimes».
Cette «Coordination» regroupe notamment les Brigades du Hezbollah, la milice Al-Nujaba et les Brigades Sayyed al-Chouhada, toutes visés par des sanctions américaines et fer de lance des attaques contre la coalition antijihadistes.
«Entraîner l’Irak»
En filigrane de la guerre ravageant Gaza depuis neuf mois, s’était rapidement greffée une confrontation plus large impliquant Téhéran et ses alliés, disant soutenir les Palestiniens.
Le Hezbollah échange quotidiennement des tirs transfrontaliers depuis le Liban avec Israël. Et les Houthis du Yémen attaquent en mer Rouge les navires qui seraient liés à Israël, perturbant le commerce maritime mondial dans cette zone stratégique.
L’analyste Ali al-Baidar rappelle aussi les «les expériences passées» en Irak: «des opérations et des attaques contre les forces américaines et les missions diplomatiques».
«Il est possible que ces attaques se répètent avec une plus forte intensité», dit-il.
Fin janvier, une frappe de drone avait tué trois soldats américains et provoqué une poussée de fièvre. Déployant 2.500 militaires en Irak et 900 en Syrie auprès de la coalition, les États-Unis avaient durci le ton et mené des frappes meurtrières contre les factions pro-Iran.
«Nous n’hésiterons pas à prendre toutes les actions appropriées pour protéger notre personnel», rappelle encore à l’AFP un porte-parole du Département d’État américain, s’exprimant sous anonymat.
«Les milices en Irak alignées sur l’Iran portent atteinte à la souveraineté du pays en lançant des attaques contre des pays tiers, entraînant potentiellement l’Irak dans un conflit régional plus large», avertit cette source.
Depuis des semaines, la «Résistance» met l’accent sur des «opérations conjointes» menées avec les Houthis et enchaîne les communiqués de revendication pour des tirs de drones contre des cibles en Israël.
Sans nommément désigner aucun agresseur, l’armée israélienne a confirmé depuis avril une poignée d’attaques d’aéronefs venant de l’Est, assurant que ces appareils sont interceptés avant d’entrer dans son espace aérien.
«Solidarité transnationale»
Près d’Israël, les factions irakiennes sont déployées dans la Syrie en guerre: au sud de Damas, et plus au Sud avec des «troupes d’élites» au Golan, près du secteur occupé par Israël, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Pour le spécialiste de l’Irak Tamer Badawi, l’importance des «attaques coordonnées» avec les Houthis «réside d’abord dans leur symbolique: l’idée selon laquelle des groupes séparés par des distances géographiques significatives sont capables de synchroniser leur action armée».
Et une intervention de groupes irakiens sur le terrain libanais – via «l’envoi de combattants en masse» ou seulement de «conseillers» –, dépendra des «besoins de guerre du Hezbollah», souligne le doctorant à l’Université britannique du Kent.
Cette mobilisation répondrait au besoin de «projeter l’image d’une solidarité transnationale», ajoute l’analyste. «Pour ces groupes, la symbolique est importante, elle contribue à leur image de marque, en tant que membres d’une même ligue, tout autant qu’une implication dans une action armée.»
Interrogé par l’AFP, un «commandant de terrain» de la «Résistance» irakienne promet «escalade contre escalade» en cas de guerre. Il rappelle que la «Résistance» irakienne dispose déjà au Liban «d’experts et de conseillers».
Commentant les appels des alliés en Irak, en Syrie, ou au Yémen, à dépêcher leurs combattants au Liban, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah tempérait récemment ces ardeurs.
Niveau «ressources humaines», assurait le chef du Hezbollah, «la résistance au Liban dispose d’effectifs dépassant ses besoins et les impératifs du front, même dans les pires conditions de combats».
Par Ammar Karim, AFP
Dans un contexte régional crispé par la guerre à Gaza et la menace d’une confrontation entre Israël et le Hezbollah, les groupes armés irakiens pro-Iran restent à l’affût, distillant une rhétorique va-t’en guerre qui fait craindre un élargissement du conflit.
Le risque est réel: cet hiver, la Résistance islamique en Irak, nébuleuse de mouvements irakiens pro-Iran, a mené plus de 175 tirs de roquettes et frappes de drones, en Irak et en Syrie, contre les soldats américains intégrés à une coalition internationale antijihadistes.
Un conflit entre Israël et le Hezbollah «ne se limitera pas au territoire libanais: en Irak et dans la région, des groupes armés entreront dans la confrontation», résume le politologue irakien Ali al-Baidar.
Cette mobilisation vise à démontrer «leurs capacités, mais aussi leur loyauté à un camp particulier», dit-il.
Dimanche, des factions armées irakiennes ont tancé Washington, parrain indéfectible d’Israël.
Évoquant l’hypothèse d’une «guerre totale contre le Liban», la Coordination de la Résistance irakienne a assuré que «si les sionistes mettent leurs menaces à exécution, le rythme et l’ampleur des opérations les visant ira en s’intensifiant. Les intérêts de l’ennemi américain» – en Irak et dans la région –, «seront des cibles légitimes».
Cette «Coordination» regroupe notamment les Brigades du Hezbollah, la milice Al-Nujaba et les Brigades Sayyed al-Chouhada, toutes visés par des sanctions américaines et fer de lance des attaques contre la coalition antijihadistes.
«Entraîner l’Irak»
En filigrane de la guerre ravageant Gaza depuis neuf mois, s’était rapidement greffée une confrontation plus large impliquant Téhéran et ses alliés, disant soutenir les Palestiniens.
Le Hezbollah échange quotidiennement des tirs transfrontaliers depuis le Liban avec Israël. Et les Houthis du Yémen attaquent en mer Rouge les navires qui seraient liés à Israël, perturbant le commerce maritime mondial dans cette zone stratégique.
L’analyste Ali al-Baidar rappelle aussi les «les expériences passées» en Irak: «des opérations et des attaques contre les forces américaines et les missions diplomatiques».
«Il est possible que ces attaques se répètent avec une plus forte intensité», dit-il.
Fin janvier, une frappe de drone avait tué trois soldats américains et provoqué une poussée de fièvre. Déployant 2.500 militaires en Irak et 900 en Syrie auprès de la coalition, les États-Unis avaient durci le ton et mené des frappes meurtrières contre les factions pro-Iran.
«Nous n’hésiterons pas à prendre toutes les actions appropriées pour protéger notre personnel», rappelle encore à l’AFP un porte-parole du Département d’État américain, s’exprimant sous anonymat.
«Les milices en Irak alignées sur l’Iran portent atteinte à la souveraineté du pays en lançant des attaques contre des pays tiers, entraînant potentiellement l’Irak dans un conflit régional plus large», avertit cette source.
Depuis des semaines, la «Résistance» met l’accent sur des «opérations conjointes» menées avec les Houthis et enchaîne les communiqués de revendication pour des tirs de drones contre des cibles en Israël.
Sans nommément désigner aucun agresseur, l’armée israélienne a confirmé depuis avril une poignée d’attaques d’aéronefs venant de l’Est, assurant que ces appareils sont interceptés avant d’entrer dans son espace aérien.
«Solidarité transnationale»
Près d’Israël, les factions irakiennes sont déployées dans la Syrie en guerre: au sud de Damas, et plus au Sud avec des «troupes d’élites» au Golan, près du secteur occupé par Israël, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Pour le spécialiste de l’Irak Tamer Badawi, l’importance des «attaques coordonnées» avec les Houthis «réside d’abord dans leur symbolique: l’idée selon laquelle des groupes séparés par des distances géographiques significatives sont capables de synchroniser leur action armée».
Et une intervention de groupes irakiens sur le terrain libanais – via «l’envoi de combattants en masse» ou seulement de «conseillers» –, dépendra des «besoins de guerre du Hezbollah», souligne le doctorant à l’Université britannique du Kent.
Cette mobilisation répondrait au besoin de «projeter l’image d’une solidarité transnationale», ajoute l’analyste. «Pour ces groupes, la symbolique est importante, elle contribue à leur image de marque, en tant que membres d’une même ligue, tout autant qu’une implication dans une action armée.»
Interrogé par l’AFP, un «commandant de terrain» de la «Résistance» irakienne promet «escalade contre escalade» en cas de guerre. Il rappelle que la «Résistance» irakienne dispose déjà au Liban «d’experts et de conseillers».
Commentant les appels des alliés en Irak, en Syrie, ou au Yémen, à dépêcher leurs combattants au Liban, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah tempérait récemment ces ardeurs.
Niveau «ressources humaines», assurait le chef du Hezbollah, «la résistance au Liban dispose d’effectifs dépassant ses besoins et les impératifs du front, même dans les pires conditions de combats».
Par Ammar Karim, AFP
Commentaires