©(ATTA KENARE / AFP)
Le candidat réformateur iranien Massoud Pezeshkian a remporté samedi le second tour de l'élection présidentielle face à l'ultraconservateur Saeed Jalili, a annoncé le ministère de l'Intérieur de la République islamique.
Le réformateur Massoud Pezeshkian, un député de 69 ans qui plaide pour une ouverture de l'Iran vers l'Occident, a remporté samedi le second tour de la présidentielle, devant l'ultraconservateur Saïd Jalili.
Organisée à la hâte après le décès du président ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, dans un accident d'hélicoptère, la présidentielle s'est tenue dans un contexte de mécontentement populaire face à l'état de l'économie frappée par des sanctions internationales.
À l'issue du second tour du scrutin, vendredi, M. Pezeshkian a recueilli plus de 16 millions de votes contre plus de 13 millions à son adversaire, selon des résultats préliminaires des autorités électorales.
Après un premier tour, le 28 juin, marqué par une forte abstention, la participation s'est établie à 49,8%.
«Le chemin devant nous est difficile. Il ne sera facile qu'avec votre collaboration, empathie et confiance. Je vous tends la main», a dit M. Pezeshkian sur X après sa victoire.
M. Jalili a appelé à la télévision ses supporters à «respecter» le résultat du vote. «Nous devrions tous faire des efforts pour l'aider.»
Nul n'aurait parié sur ce député de Tabriz, grande ville du nord-ouest de l'Iran, lorsque sa candidature a été acceptée par le Conseil des gardiens avec cinq autres candidats, tous conservateurs.
M. Pezeshkian n'est pas, en effet, l'une des figures de proue des camps réformateur et modéré, mais il a reçu le soutien d'anciens présidents, le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.
Appelé le «docteur» par beaucoup d'Iraniens, M. Pezeshkian est en faveur de «relations constructives» avec les États-Unis, ennemi de la République islamique d'Iran, et les pays européens afin de sortir le pays de son «isolement».
Mais le président iranien a des pouvoirs restreints: il est chargé d'appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l'État.
Pour Ali Vaez, de l'International Crisis Group, la victoire de M. Pezeshkian «rompt avec une série d'élections nationales qui ont vu le camp conservateur renforcer son emprise sur tous les centres du pouvoir».
Toutefois, «la domination des conservateurs continue sur les autres institutions de l'État», a-t-il dit sur X. «Et les limites de l'autorité présidentielle signifient que M. Pezeshkian devra mener une bataille difficile pour garantir des droits sociaux et culturels plus importants sur le plan intérieur et un engagement diplomatique à l'étranger, soulignés durant sa campagne».
M. Pezeshkian, un père de famille qui a élevé seul trois enfants après la mort de son épouse et d'un autre enfant dans un accident de voiture en 1993, se présente comme la «voix des sans-voix».
Le scrutin en Iran était suivi avec attention à l'étranger alors que l'Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s'oppose aux pays occidentaux, notamment les États-Unis.
M. Pezeshkian plaide pour un Iran plus ouvert à l'Occident, alors que M. Jalili est connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales.
Des figures de l'opposition, en Iran et dans la diaspora, avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant que les camps conservateur et réformateur représentaient deux faces de la même médaille.
M. Pezeshkian appelle à régler la question du port obligatoire du voile pour les femmes, l'une des causes du vaste mouvement de contestation qui a secoué le pays fin 2022 après le décès de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict.
Négociateur dans le dossier nucléaire de 2007 à 2013, M. Jalili s'était opposé à l'accord conclu en 2015 entre l'Iran et des puissances mondiales, dont les États-Unis. Cet accord imposait des restrictions à l'activité nucléaire iranienne en échange d'un allègement des sanctions internationales qui asphyxient l'économie iranienne.
Les négociations sur le nucléaire sont actuellement dans l'impasse après le retrait unilatéral, en 2018, des États-Unis qui ont rétabli de sévères sanctions économiques à l'Iran.
Payam DOOST Mohamadi, avec AFP
Le réformateur Massoud Pezeshkian, un député de 69 ans qui plaide pour une ouverture de l'Iran vers l'Occident, a remporté samedi le second tour de la présidentielle, devant l'ultraconservateur Saïd Jalili.
Organisée à la hâte après le décès du président ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, dans un accident d'hélicoptère, la présidentielle s'est tenue dans un contexte de mécontentement populaire face à l'état de l'économie frappée par des sanctions internationales.
À l'issue du second tour du scrutin, vendredi, M. Pezeshkian a recueilli plus de 16 millions de votes contre plus de 13 millions à son adversaire, selon des résultats préliminaires des autorités électorales.
Après un premier tour, le 28 juin, marqué par une forte abstention, la participation s'est établie à 49,8%.
«Le chemin devant nous est difficile. Il ne sera facile qu'avec votre collaboration, empathie et confiance. Je vous tends la main», a dit M. Pezeshkian sur X après sa victoire.
M. Jalili a appelé à la télévision ses supporters à «respecter» le résultat du vote. «Nous devrions tous faire des efforts pour l'aider.»
Nul n'aurait parié sur ce député de Tabriz, grande ville du nord-ouest de l'Iran, lorsque sa candidature a été acceptée par le Conseil des gardiens avec cinq autres candidats, tous conservateurs.
M. Pezeshkian n'est pas, en effet, l'une des figures de proue des camps réformateur et modéré, mais il a reçu le soutien d'anciens présidents, le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.
«Bataille difficile»
Appelé le «docteur» par beaucoup d'Iraniens, M. Pezeshkian est en faveur de «relations constructives» avec les États-Unis, ennemi de la République islamique d'Iran, et les pays européens afin de sortir le pays de son «isolement».
Mais le président iranien a des pouvoirs restreints: il est chargé d'appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l'État.
Pour Ali Vaez, de l'International Crisis Group, la victoire de M. Pezeshkian «rompt avec une série d'élections nationales qui ont vu le camp conservateur renforcer son emprise sur tous les centres du pouvoir».
Toutefois, «la domination des conservateurs continue sur les autres institutions de l'État», a-t-il dit sur X. «Et les limites de l'autorité présidentielle signifient que M. Pezeshkian devra mener une bataille difficile pour garantir des droits sociaux et culturels plus importants sur le plan intérieur et un engagement diplomatique à l'étranger, soulignés durant sa campagne».
M. Pezeshkian, un père de famille qui a élevé seul trois enfants après la mort de son épouse et d'un autre enfant dans un accident de voiture en 1993, se présente comme la «voix des sans-voix».
Le scrutin en Iran était suivi avec attention à l'étranger alors que l'Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s'oppose aux pays occidentaux, notamment les États-Unis.
M. Pezeshkian plaide pour un Iran plus ouvert à l'Occident, alors que M. Jalili est connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales.
Des figures de l'opposition, en Iran et dans la diaspora, avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant que les camps conservateur et réformateur représentaient deux faces de la même médaille.
Question du voile
M. Pezeshkian appelle à régler la question du port obligatoire du voile pour les femmes, l'une des causes du vaste mouvement de contestation qui a secoué le pays fin 2022 après le décès de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict.
Négociateur dans le dossier nucléaire de 2007 à 2013, M. Jalili s'était opposé à l'accord conclu en 2015 entre l'Iran et des puissances mondiales, dont les États-Unis. Cet accord imposait des restrictions à l'activité nucléaire iranienne en échange d'un allègement des sanctions internationales qui asphyxient l'économie iranienne.
Les négociations sur le nucléaire sont actuellement dans l'impasse après le retrait unilatéral, en 2018, des États-Unis qui ont rétabli de sévères sanctions économiques à l'Iran.
Payam DOOST Mohamadi, avec AFP
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