©(Geoffroy VAN DER HASSELT/AFP)
L'annonce des premières estimations pour les élections législatives en France a suscité la joie de la gauche qui serait première à la surprise générale, devant le Rassemblement national et le camp présidentiel.
Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche le Premier ministre, Gabriel Attal, à «s'en aller» et a estimé que le président de la République avait «le devoir d'appeler le Nouveau Front populaire à gouverner», assurant que «celui-ci est prêt».
«Notre peuple a clairement écarté la solution du pire», a lancé M. Mélenchon, estimant qu'«aucun subterfuge, arrangement ou combinaison ne serait acceptable» et refusant «d'entrer dans des négociations» avec le parti présidentiel à l'issue du second tour des élections législatives.
«Nous allons gouverner», a aussi promis la cheffe de file des Écologistes, Marine Tondelier. «L'espoir que nous avons créé ensemble ne peut être déçu.»
Pour Raphaël Glucksmann (Place publique), toutefois, «nous sommes en tête, mais on est dans une Assemblée divisée (...) et donc il va falloir se comporter en adulte» et «parler», «discuter» et «dialoguer».
Le Nouveau Front populaire est donné en tête du second tour des élections législatives, devant la coalition macroniste, Ensemble pour la République, et le Rassemblement national, aucun de ces trois blocs n'obtenant la majorité absolue à l'Assemblée, selon les premières estimations des sondeurs.
Saluant «un magnifique élan de mobilisation civique», Jean-Luc Mélenchon a souligné que «le Rassemblement national est loin d'avoir la majorité absolue».
«La défaite du président de la République et de sa coalition est clairement confirmée» et «la volonté du peuple doit être dorénavant strictement respectée», a dit le leader de la France insoumise, appelant Emmanuel Macron à «s'incliner» et «admettre cette défaite sans tenter de la contourner».
«Le Premier ministre doit s'en aller» car «il a reçu un vote de défiance populaire massif», a-t-il ajouté.
«Le président a le devoir d'appeler le Nouveau Front populaire à gouverner» et «celui-ci y est prêt», a-t-il lancé.
La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a estimé que «la justice sociale a gagné, la justice environnementale a gagné, et le peuple a gagné».
Toutefois, «ce soir, ce n'est pas le moment des postures» et «ce n'est pas non plus le moment de proposer un ou une Première ministre – c'est trop tôt», a-t-elle estimé.
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a de son côté déclaré que «le rôle du Nouveau Front populaire et en son cœur» du PS serait de «refonder un projet collectif pour notre pays».
«Nous devons aujourd'hui gouverner» en commençant par «ce qui peut faire majorité» au Parlement, a également jugé sur TF1 la députée LFI Clémentine Autain.
Le député François Ruffin a annoncé dimanche depuis la petite ville de Flixecourt être réélu dans la 1ère circonscription de la Somme, face à sa concurrente RN, après le désistement d'une candidate macroniste.
«Nous l'avons emporté, pas seulement ici mais aussi dans le pays», a lancé François Ruffin, qui est parvenu à combler les sept points de retard qu'il accusait à l'issue du premier tour face à Nathalie Ribeiro Billet (RN).
L'ancien président de la République François Hollande, élu député de la Corrèze dimanche, a déclaré qu'il n'était «pas candidat» pour former un gouvernement mais pense «être utile» en matière de «politique étrangère».
«Pour être dans un gouvernement, faut-il encore être candidat à le diriger ? Je ne le suis pas», a-t-il déclaré sur BFMTV. «Comment être utile ? En ayant eu les fonctions que j'ai occupées, en ayant sur la politique étrangère de mon pays un certain nombre d'exigences, je pourrais être utile à ce que les intérêts de la France soient préservés», a-t-il complété sur France 2.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé dimanche «l'alliance du déshonneur» qui prive les Français «d'une politique de redressement», alors que son parti est arrivé en troisième position selon les premières estimations au second tour des législatives.
«Le Rassemblement national incarne plus que jamais la seule alternance», a-t-il ajouté, promettant que son parti ne tomberait dans «aucune compromission politicienne». «Ce soir, tout commence, un vieux monde est tombé, rien ne peut arrêter un peuple qui s'est remis à espérer».
Le parti à la flamme engrange de nouveaux élus, avec 120 à 152 députés, contre 89 en juin 2022, selon les sondeurs.
Jordan Bardella, pressenti pour être Premier ministre en cas de victoire de son parti, a assuré que «le Rassemblement national (allait) amplifier son travail à l'Assemblée nationale», lors d'une allocution au QG de campagne de son parti, trente minutes après l'annonce des résultats.
Il a estimé que la France allait «vers l'incertitude et l'instabilité» en raison de la «paralysie» à venir des institutions.
Plus tôt, le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, avait aussi estimé que «le système (allait) se bloquer», car «les trois blocs» ont «très peu de différence» en termes de sièges.
La cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen a jugé que la victoire n'était «que différée», assurant que le Rassemblement national était «le premier» parti en France.
«La marée monte. Elle n'est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter. Et par conséquent, notre victoire n'est que différée», a-t-elle déclaré sur la chaîne privée TF1, ajoutant : «j'ai trop d'expérience pour être déçue par un résultat où nous doublons notre nombre de députés».
Eric Ciotti, président contesté de LR pour avoir passé une alliance avec le RN, a dénoncé dimanche «une alliance de la honte» qui a donné «le pouvoir à l'extrême gauche» au deuxième tour des législatives.
Devant ses partisans à Nice, il a fustigé une «alliance de la honte qui a additionné les macronistes, les écologistes, les insoumis, les socialistes, les communistes, les amis de M. (Xavier) Bertrand», dénonçant une «tambouille politicienne» du président Emmanuel Macron qui «amène le pouvoir à l'extrême-gauche sur un plateau d'argent».
«Il n'y aura ni coalition ni compromission» de la part de LR, a prévenu de son côté Laurent Wauquiez.
Emmanuel Macron va attendre de connaître la «structuration» de la nouvelle Assemblée pour déterminer qui il va appeler à former un gouvernement, a annoncé dimanche soir l'Élysée.
«Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires», a indiqué la présidence, ajoutant que dans ces conditions, il ne prendrait pas la parole dimanche soir.
Le chef de l'État «prend actuellement connaissance des résultats des élections législatives au rythme des remontées, circonscription par circonscription». «Dans son rôle de garant de nos institutions, il veillera au respect du choix souverain des Français», ajoute l'Élysée.
Le camp présidentiel présentera des «conditions préalables à toute discussion» en vue d'une majorité, a déclaré dimanche le secrétaire général des élections législatives (Renaissance) Stéphane Séjourné, excluant que «Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés» puissent gouverner la France.
«Il est évident que Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés ne peuvent pas gouverner la France», a déclaré Stéphane Séjourné au QG de son parti dimanche. Renaissance sera selon lui «intransigeant sur la défense des principes républicains et notamment de la laïcité, ainsi que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme», ainsi que sur «la poursuite résolue de la construction européenne et du maintien du soutien de l'Ukraine face à la Russie».
L'ancien Premier ministre Edouard Philippe a appelé dimanche les forces politiques à «favoriser la création d'un accord», mais sans le Rassemblement national ni la France insoumise, estimant que «l'absence de majorité et l'absence de gouvernement exposerait la France et les Français à des dangers redoutables».
«La décision de dissoudre l'Assemblée nationale, qui devait être un moment de clarification, a au contraire conduit à une grande indétermination», a «regretté», M. Philippe. Un éventuel accord ne sera cependant «pas durable» et «permettra au mieux de gérer le pays».
Le président du Modem, François Bayrou, a estimé dimanche qu'il était «inimaginable que le Nouveau Front populaire ait quelque majorité que ce soit» pour gouverner à l'issue du second tour des législatives où la gauche est arrivée en tête.
«Personne n'a gagné», a-t-il souligné, estimant que les électeurs avaient d'abord voté au second tour pour empêcher le Rassemblement national d'avoir une majorité absolue.
Avec AFP
Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche le Premier ministre, Gabriel Attal, à «s'en aller» et a estimé que le président de la République avait «le devoir d'appeler le Nouveau Front populaire à gouverner», assurant que «celui-ci est prêt».
«Notre peuple a clairement écarté la solution du pire», a lancé M. Mélenchon, estimant qu'«aucun subterfuge, arrangement ou combinaison ne serait acceptable» et refusant «d'entrer dans des négociations» avec le parti présidentiel à l'issue du second tour des élections législatives.
«Nous allons gouverner», a aussi promis la cheffe de file des Écologistes, Marine Tondelier. «L'espoir que nous avons créé ensemble ne peut être déçu.»
Pour Raphaël Glucksmann (Place publique), toutefois, «nous sommes en tête, mais on est dans une Assemblée divisée (...) et donc il va falloir se comporter en adulte» et «parler», «discuter» et «dialoguer».
Le Nouveau Front populaire est donné en tête du second tour des élections législatives, devant la coalition macroniste, Ensemble pour la République, et le Rassemblement national, aucun de ces trois blocs n'obtenant la majorité absolue à l'Assemblée, selon les premières estimations des sondeurs.
Saluant «un magnifique élan de mobilisation civique», Jean-Luc Mélenchon a souligné que «le Rassemblement national est loin d'avoir la majorité absolue».
«La défaite du président de la République et de sa coalition est clairement confirmée» et «la volonté du peuple doit être dorénavant strictement respectée», a dit le leader de la France insoumise, appelant Emmanuel Macron à «s'incliner» et «admettre cette défaite sans tenter de la contourner».
«Le Premier ministre doit s'en aller» car «il a reçu un vote de défiance populaire massif», a-t-il ajouté.
«Le président a le devoir d'appeler le Nouveau Front populaire à gouverner» et «celui-ci y est prêt», a-t-il lancé.
La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a estimé que «la justice sociale a gagné, la justice environnementale a gagné, et le peuple a gagné».
Toutefois, «ce soir, ce n'est pas le moment des postures» et «ce n'est pas non plus le moment de proposer un ou une Première ministre – c'est trop tôt», a-t-elle estimé.
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a de son côté déclaré que «le rôle du Nouveau Front populaire et en son cœur» du PS serait de «refonder un projet collectif pour notre pays».
«Nous devons aujourd'hui gouverner» en commençant par «ce qui peut faire majorité» au Parlement, a également jugé sur TF1 la députée LFI Clémentine Autain.
Le député François Ruffin a annoncé dimanche depuis la petite ville de Flixecourt être réélu dans la 1ère circonscription de la Somme, face à sa concurrente RN, après le désistement d'une candidate macroniste.
«Nous l'avons emporté, pas seulement ici mais aussi dans le pays», a lancé François Ruffin, qui est parvenu à combler les sept points de retard qu'il accusait à l'issue du premier tour face à Nathalie Ribeiro Billet (RN).
L'ancien président de la République François Hollande, élu député de la Corrèze dimanche, a déclaré qu'il n'était «pas candidat» pour former un gouvernement mais pense «être utile» en matière de «politique étrangère».
«Pour être dans un gouvernement, faut-il encore être candidat à le diriger ? Je ne le suis pas», a-t-il déclaré sur BFMTV. «Comment être utile ? En ayant eu les fonctions que j'ai occupées, en ayant sur la politique étrangère de mon pays un certain nombre d'exigences, je pourrais être utile à ce que les intérêts de la France soient préservés», a-t-il complété sur France 2.
«Alliance du déshonneur» selon le RN
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé dimanche «l'alliance du déshonneur» qui prive les Français «d'une politique de redressement», alors que son parti est arrivé en troisième position selon les premières estimations au second tour des législatives.
«Le Rassemblement national incarne plus que jamais la seule alternance», a-t-il ajouté, promettant que son parti ne tomberait dans «aucune compromission politicienne». «Ce soir, tout commence, un vieux monde est tombé, rien ne peut arrêter un peuple qui s'est remis à espérer».
Le parti à la flamme engrange de nouveaux élus, avec 120 à 152 députés, contre 89 en juin 2022, selon les sondeurs.
Jordan Bardella, pressenti pour être Premier ministre en cas de victoire de son parti, a assuré que «le Rassemblement national (allait) amplifier son travail à l'Assemblée nationale», lors d'une allocution au QG de campagne de son parti, trente minutes après l'annonce des résultats.
Il a estimé que la France allait «vers l'incertitude et l'instabilité» en raison de la «paralysie» à venir des institutions.
Plus tôt, le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, avait aussi estimé que «le système (allait) se bloquer», car «les trois blocs» ont «très peu de différence» en termes de sièges.
La cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen a jugé que la victoire n'était «que différée», assurant que le Rassemblement national était «le premier» parti en France.
«La marée monte. Elle n'est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter. Et par conséquent, notre victoire n'est que différée», a-t-elle déclaré sur la chaîne privée TF1, ajoutant : «j'ai trop d'expérience pour être déçue par un résultat où nous doublons notre nombre de députés».
Eric Ciotti, président contesté de LR pour avoir passé une alliance avec le RN, a dénoncé dimanche «une alliance de la honte» qui a donné «le pouvoir à l'extrême gauche» au deuxième tour des législatives.
Devant ses partisans à Nice, il a fustigé une «alliance de la honte qui a additionné les macronistes, les écologistes, les insoumis, les socialistes, les communistes, les amis de M. (Xavier) Bertrand», dénonçant une «tambouille politicienne» du président Emmanuel Macron qui «amène le pouvoir à l'extrême-gauche sur un plateau d'argent».
«Il n'y aura ni coalition ni compromission» de la part de LR, a prévenu de son côté Laurent Wauquiez.
Emmanuel Macron s'exprimera après les résultats définitifs
Emmanuel Macron va attendre de connaître la «structuration» de la nouvelle Assemblée pour déterminer qui il va appeler à former un gouvernement, a annoncé dimanche soir l'Élysée.
«Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires», a indiqué la présidence, ajoutant que dans ces conditions, il ne prendrait pas la parole dimanche soir.
Le chef de l'État «prend actuellement connaissance des résultats des élections législatives au rythme des remontées, circonscription par circonscription». «Dans son rôle de garant de nos institutions, il veillera au respect du choix souverain des Français», ajoute l'Élysée.
Le camp présidentiel présentera des «conditions préalables à toute discussion» en vue d'une majorité, a déclaré dimanche le secrétaire général des élections législatives (Renaissance) Stéphane Séjourné, excluant que «Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés» puissent gouverner la France.
«Il est évident que Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés ne peuvent pas gouverner la France», a déclaré Stéphane Séjourné au QG de son parti dimanche. Renaissance sera selon lui «intransigeant sur la défense des principes républicains et notamment de la laïcité, ainsi que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme», ainsi que sur «la poursuite résolue de la construction européenne et du maintien du soutien de l'Ukraine face à la Russie».
L'ancien Premier ministre Edouard Philippe a appelé dimanche les forces politiques à «favoriser la création d'un accord», mais sans le Rassemblement national ni la France insoumise, estimant que «l'absence de majorité et l'absence de gouvernement exposerait la France et les Français à des dangers redoutables».
«La décision de dissoudre l'Assemblée nationale, qui devait être un moment de clarification, a au contraire conduit à une grande indétermination», a «regretté», M. Philippe. Un éventuel accord ne sera cependant «pas durable» et «permettra au mieux de gérer le pays».
Le président du Modem, François Bayrou, a estimé dimanche qu'il était «inimaginable que le Nouveau Front populaire ait quelque majorité que ce soit» pour gouverner à l'issue du second tour des législatives où la gauche est arrivée en tête.
«Personne n'a gagné», a-t-il souligné, estimant que les électeurs avaient d'abord voté au second tour pour empêcher le Rassemblement national d'avoir une majorité absolue.
Avec AFP
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