Dans son livre Not the End of the World, publié par Vintage Digital, Hannah Ritchie révèle des statistiques montrant une amélioration constante de la situation mondiale, malgré les défis climatiques actuels. Selon les données présentées, la pollution de l’air diminue, le rythme de la déforestation ralentit et la pauvreté extrême recule.
Le livre Not the End of the World de Hannah Ritchie, publié par Vintage Digital, présente des statistiques étonnantes qui ne devraient pourtant pas nous surprendre. Parmi ces chiffres marquants, l’auteur révèle que l’air que nous respirons aujourd’hui, aussi bien en France qu’en Chine, est moins pollué que celui que respiraient nos parents.
La déforestation mondiale recule. Jamais le nombre d’enfants morts en bas âge n’a été aussi bas. L’extrême pauvreté s’effondre sur la planète. Notre empreinte carbone individuelle dans les pays riches se réduit depuis des décennies. Le monde commence à dire adieu aux voitures à essence et pourrait bientôt faire de même avec le charbon.
Ces faits, parmi tant d’autres, sont présentés dans Not the End of the World, le premier livre de Hannah Ritchie, scientifique des données écossaise, chercheuse à Oxford et cheville ouvrière du site Our World In Data. Le livre n’est pas encore traduit, mais il évoque parfois les travaux du Canadien Steven Pinker, qui a écrit sur la réduction historique de la violence humaine. «On ne se rend pas compte à quel point notre passé était difficile», explique Hannah Ritchie à l’AFP depuis Édimbourg. «La moitié des enfants mouraient, les maladies étaient courantes, la plupart des gens étaient pauvres et le monde avait faim.»
Cependant, les effets du changement climatique s’aggravent, objecte-t-on. «Il ne faut ni le nier ni le minimiser, mais il faut aussi s’intéresser aux solutions», répond-elle. Nos intuitions sur l’état du monde sont souvent erronées. Nous nous trompons également sur la meilleure manière de réduire notre impact environnemental individuel. Hannah Ritchie expose comment les Occidentaux se donnent bonne conscience climatique avec des comportements sans grand effet, comme recycler un emballage ou ne pas laisser des appareils en veille, tout en effectuant des actions beaucoup plus nocives pour la planète, comme manger de la viande, rouler en voiture ou prendre l’avion.
Devenue experte en bilan carbone dans ses cercles, elle déplore l’attrait pour des comportements «naturels», comme faire un feu de bois, qui pollue énormément. «La vache qui mange de l’herbe dans son champ semble durable. Mais les chiffres montrent que la viande de substitution est largement meilleure que les vaches, sur presque tous les critères environnementaux», insiste-t-elle, sans s’aventurer vers la dimension gastronomique.
La découverte des statistiques présentées par Hannah Ritchie peut être aussi révélatrice qu’un myope essayant ses premières lunettes. La chercheuse bouscule les convictions écologistes. «C’est vrai, je suis proviande synthétique, pronucléaire, pro-OGM», dit-elle. «Je ne prends aucun plaisir à être provocatrice. C’est la vérité qui m’importe.»
Ses conclusions peuvent surprendre. «Si tous les Européens arrêtaient d’utiliser du plastique demain, les océans ne verraient presque aucune différence», écrit-elle, expliquant que le système de gestion des déchets est relativement efficace en Europe. Ou saviez-vous que l’huile de palme, ennemie déclarée de nombreuses ONG, est «une plante incroyablement productive»? Les palmiers produisent dix fois plus d’huile par hectare que des alternatives comme l’huile de coco. «Si nous boycottions l’huile de palme et la remplaçons par ces alternatives, nous aurions besoin de beaucoup plus de terres agricoles», écrit-elle.
Quant aux engrais, elle estime que «le monde ne peut pas passer au bio. Nous sommes trop nombreux à dépendre des engrais pour survivre», sans s’attarder sur l’impact sur les sols. Hannah Ritchie blâme les «statistiques zombies» propagées par certains médias, comme ce chiffre de «60 récoltes restantes» en raison de la dégradation des terres, répété sans source fiable depuis 10 ans. Ce n’est pas un hasard si tant d’exemples dans le livre concernent notre alimentation. L’énergie, qui contribue aux trois quarts du réchauffement climatique, est en transition: les voitures électriques, les pompes à chaleur et le solaire arrivent. Mais le système alimentaire, qui contribue à environ un quart, est loin d’avoir engagé sa révolution. «La nourriture, c’est identitaire, c’est très personnel», explique Hannah Ritchie. «Les gens ne vont pas se mettre à manger des lentilles et du tofu du jour au lendemain», résume-t-elle. Sauf peut-être après avoir lu son livre.
Avec AFP
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