Le projet Memento Mori: dialogues inachevés comprend exposition et tables rondes ouvertes. Cette création artistique est organisée par Daoud Andos, Ghiwa Tayar, Camille Hajjar et Ghassan Salem dans le cadre du programme de master en critique d'art et curatoriat de l'USJ. L’événement se tient du 11 au 15 juillet 2024 aux usines Abroyan, à Bourj Hammoud.
Dans le cadre du programme de master en critique d’art et curatoriat de l’USJ, Camille Hajjar, Daoud Andos, Ghiwa Tayar et Ghassan Salem ont conçu et réalisé un projet artistique. Cette exposition, accompagnée d’un format de tables rondes ouvertes, a pour titre Memento Mori: dialogues inachevés.
Cet événement participatif vise à promouvoir une posture d’ouverture et à catalyser des discussions interlibanaises sur les principaux défis liés à la liberté d’expression. En introduisant des nuances là où les contraintes systématiques prévalent, le projet ambitionne de démanteler les barrières invisibles et de favoriser un véritable dialogue. Les visiteurs peuvent participer directement à des débats et discussions entre eux ainsi qu’avec l’équipe curatoriale. Les suggestions et sujets sont préparés par les commissaires d’exposition.
Memento Mori: dialogues inachevés cherche à contrecarrer le climat actuel de malaise et d’incertitude au Liban en invitant les artistes à explorer la résilience, la transformation et l’identité. Au sein d’un climat de tensions politiques, cette exposition ouvre les voies de l’introspection, de la créativité, et du dialogue socio-politique au-delà des censures et des autocensures des artistes, par le biais de l’art.
«Memento Mori: dialogues inachevés est un rappel de notre propre mortalité», expliquent les organisateurs. «Ce rappel résonne profondément chez les Libanais, dans un contexte de peur et d’instabilité, soulignant l’urgence de promouvoir la liberté d’expression créative», ajoutent-ils. Pour ces étudiants passionnés d’art, le projet vise à remettre en question les récits dominants, encourageant une conversation en constante évolution transcendant les frontières et poursuivant le dialogue libanais inachevé. Ainsi, l’équipe à l’origine du projet tente de créer un lien à travers l’art entre les Libanais d’origines et de points de vue divers.
Quant au thème, ce sont les événements dans la région qui les ont inspirés, vu que «ces derniers mois seuls, les discours politiques sont devenus considérablement plus polarisés», affirme Ghassan Salem. Les citoyens libanais évitent tout dialogue évoquant le passé, car, dit-il encore, ils gardent des «souvenirs douloureux de la guerre de 1975-1990, qui alimentent cette ambiance de peur et de tensions». De plus, «l’autocensure des artistes – pour éviter toute répercussion néfaste personnelle, professionnelle, ou sur leur réputation – contribue à cette sensation de paralysie qui frappe une partie de la scène artistique et culturelle du pays», poursuit-il.
Les étudiants croient au succès de leur projet grâce à leur équipe diversifiée et pluridisciplinaire: «La diversité des profils constituant notre équipe curatoriale est, quelque part, reflétée dans le choix des artistes exposants. En effet, les œuvres sélectionnées font preuve de variétés narratives, techniques, et stylistiques», atteste Ghassan Salem. Il mentionne que «ce mélange d’approches artistiques met en évidence l’esprit nuancé de notre projet, incitant à une compréhension plus subtile et à une conversation plus inclusive sur les questions qui façonnent nos vies. En outre, il encourage la participation à des dialogues ouverts sur des sujets tabous qui favorisent souvent des points de vue et des comportements contradictoires». Ainsi, «les visiteurs sont invités à s’asseoir autour d’une table ronde, symbole d’unité et d’inclusion, pour discuter de ces sujets cruciaux, mais souvent évités, favorisant ainsi l’acceptation et la compréhension nuancée au sein de la communauté».
Dotés chacun d’une spécialisation particulière, les membres de l’équipe enrichissent le projet par une valeur ajoutée différente. Daoud Andos est architecte diplômé de l’Université libanaise, Camille Hajjar détient des diplômes universitaires dans le commerce de l’art et le management culturel à Icart, Paris et Sotheby’s Institute of Art, Londres, Ghiwa Tayar est formée en publicité en plus d’être photographe et, finalement, Ghassan Salem détient un diplôme en histoire et relations internationales de l’USJ. Cependant, une même passion unit les membres de l’équipe: celle pour l’art et les productions artistiques.
Quant à la curatrice de Memento Mori: dialogues inachevés, Nayla Tamraz, elle est fondatrice et coordinatrice du master en critique d’art et curatoriat de l’Université Saint-Joseph. En effet, cette théoricienne confirmée allie son savoir, ses connaissances et sa propre philosophie aux projets artistiques qu’elle met en avant en tant que curatrice, favorisant le développement de créations artistiques de niveau au cœur du Liban. «En tant que responsable de cette formation, elle a soutenu de nombreux projets préparés et produits par ses étudiants et ex-étudiants. Il en va de même pour Memento Mori: dialogues inachevés», confirme Ghassan Salem.
Lire aussi
Commentaires