L’ambassadeur Marcel Laugel, officier et interprète du général de Gaulle, est également notre président d’honneur de Medurable. Avec son départ, il laisse une empreinte indélébile dans notre cœur et dans la diplomatie française. Sa carrière exceptionnelle l’a notamment conduit à servir dans des pays tels que le Koweït, le Soudan, le Yémen et le pays du Cèdre où il a trouvé son bonheur familial et fait le choix de s’installer avec Carmen, son épouse. Voici quelques mots pour rendre hommage à cet homme remarquable.
Parcours diplomatique
Tout au long de sa riche carrière, Marcel Laugel a occupé des postes clés. Officier et interprète du général de Gaulle, il a ainsi joué un rôle essentiel dans les relations internationales et dans le renforcement des liens entre les États. Il occupera, pendant 10 ans, le poste d’ambassadeur de France au Koweït, au Soudan puis au Yémen. Il se distingue alors par sa capacité à construire des ponts entre les cultures, à plaider en faveur d’une collaboration plus étroite entre les acteurs concernés et à promouvoir la paix.
Homme de valeur
L’ambassadeur Laugel était un homme de principes. Il croyait profondément en la diplomatie comme moyen de résoudre les conflits et de renforcer les liens entre les nations. Sa compréhension profonde des cultures locales lui a permis d’établir des relations solides avec les dirigeants et les citoyens des pays où il a servi. Marcel Laugel a représenté la France, a défendu ses intérêts et a veillé au bon développement des relations diplomatiques et institutionnelles françaises avec les pays accréditaires.
Souvenirs personnels
Je me souviens de l’ambassadeur Laugel comme d’un homme chaleureux et respectueux. Ses fréquentes visites dans les locaux de la Direction générale des ressources hydrauliques (au Liban) étaient des occasions pour nous deux de faire un tour d’horizon sur des sujets centrés autour de la diplomatie française, la situation libanaise, la place de la France dans la région du Proche-Orient, les récents développement au Yémen et les chrétiens d’Orient parmi bien d’autres enjeux nationaux et internationaux... Des sujets qui nous passionnaient tous les deux et desquels nous pouvions converser des heures durant. Monsieur l’ambassadeur prenait aussi le temps de discuter avec moi de ma propre culture franco-libanaise et de mes aspirations surtout que nous partageons tous les deux une vision commune de l’importance de l’éducation dans le développement de la démocratie, du respect des institutions clé de voûte pour le développement socio-économique des nations. Sa bienveillance et son ouverture d’esprit ont laissé une impression durable sur nous tous et ses actions seront à jamais gravées dans la mémoire de tous ceux qui l’ont connu et aimé.
Lors de ses déplacements en France en tant que président d’honneur de Medurable pour les éditions du Palais du Luxembourg organisées avec notre ami commun, le sénateur Olivier Cadic sur «l’hydrodiplomatie et le changement climatique pour la paix», il était toujours fidèle à sa tradition en tant qu’ancien officier de l’armée de Charles de Gaulle.
Comme il était de coutume, il faisait le choix de loger au Cercle national des armées (CNA) dans le 5ème arrondissement de Paris, l’ancienne école polytechnique pour être à deux pas de son éditeur préféré L’Harmattan.
Ses livres ornent ma bibliothèque et ses ouvrages historiques sur la diplomatie française font partie de ces «titres» rares qui enrichissent ceux qui les lisent. À l’Académie des sciences d’outre-mer, où j’ai eu l’occasion de l’inviter pour une brillante conférence sur le Yémen, il a rappelé aux académiciens le grand rôle de la France et sa diplomatie prestigieuse grâce aux diplomates de sa trempe.
Ma démission de mon poste de directeur général des ressources hydrauliques au sein du ministère de l’Énergie et de l’Eau au Liban le 24 juillet 2021 l’a ébranlé, mais il m’a confié, dans un message, que mon profil nécessitait un pays d’institution, à l’instar de la France ou bien un mandat comme celui de Fouad Chehab. Ses paroles me consolaient sachant que mon père, le médecin général Georges Comair, a eu ce privilège de travailler avec le général émir et président hors normes!
Hommage
Aujourd’hui, la France et le Liban ont perdu un grand ambassadeur et surtout un grand homme qui a œuvré sa vie durant pour le développement d’une diplomatie française prestigieuse et en faveur du bien-être des citoyens français dans tous les postes qu’il a occupés au Proche-Orient.
L’ambassadeur Marcel Laugel restera dans nos mémoires comme un homme humble, lettré et passionné par la diplomatie constructive loin des surenchères et des conflits. Sa passion pour la paix a inspiré de nombreuses personnes et a fait de lui un homme incomparable et exceptionnel.
À travers cet hommage, nous saluons son héritage et continuerons à œuvrer pour un monde plus harmonieux.
Que son âme repose en paix.
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