Il n'y a pas de pénurie de billets de dollars sur le marché libanais, selon Majd al-Masri, le président du syndicat des changeurs au Liban. Il affirme que le retard dans la satisfaction des demandes de change de la clientèle est un problème logistique qui sera résolu sous peu. M. Masri insiste qu'il n'y a pas lieu de craindre une pénurie de billets de dollars, accusant les changeurs illégaux d'être à l'origine de telles rumeurs.
Pour rappel, seules 300 maisons de change sont agréées par la Banque du Liban (BDL); tous les autres agents de change sont hors la loi.
Une forte demande
En réalité, le retrait de Joe Biden de la course à l’élection présidentielle américaine a induit une volatilité sur les marchés la semaine dernière, en particulier sur la valeur du dollar américain par rapport aux autres devises internationales. Ces fluctuations monétaires auraient incité de nombreux libanais émigrés, de retour en vacances dans leur pays d’origine, à échanger leurs euros, livres sterling et dollars canadiens au meilleur taux possible pour obtenir des dollars américains, dans un pays où l’économie est dollarisée à 95%.
Cette forte demande, combinée à l'attente des changeurs pour obtenir, à leur tour, le meilleur taux de change des devises étrangères en leur possession, ainsi qu'à la planification logistique des sociétés de transport de monnaies, liée à l'organisation des itinéraires et des horaires de transport pour optimiser la sécurité et l'efficacité, a entraîné des retards dans l'approvisionnement en dollars sur le marché local.
Injection de dollars
De nombreux indicateurs montrent que le marché ne manque pas de dollars. A priori, la BDL continue d’augmenter en douceur ses réserves en devises fortes en s’approvisionnant en dollar à partir du marché de change local. Selon son dernier bilan, ses réserves se sont élevées à 10,227 millions de dollars.
En un mois, la BDL a pu récolter plus de 350 millions de dollars sur le marché, car les agents économiques du secteur privé avaient besoin de livres qu'ils échangeaient contre des dollars, soit pour payer leurs impôts, soit pour effectuer des transactions en livres.
Ce rythme devrait s’accélérer avec la présence des Libanais d’outre-mer pour l’été.
Les Banques
De leur côté, les banques commerciales poursuivent la mise en œuvre des circulaires 158 et 166, en vertu desquelles elles ont fourni des montants en dollars en espèces aux détenteurs de comptes bancaires éligibles. Ainsi, depuis juillet 2021, la BDL et les banques ont chacune assuré la moitié de la somme de 2,5 millions de dollars, couvrant 300.000 demandes pour bénéficier de la circulaire 158 et 170.000 demandes pour bénéficier de la circulaire 166.
Jusqu'à nouvel ordre, le marché des changes est calme et ne subit pas de pressions, tant que l'offre de dollars reste supérieure à la demande. Cela dit, même la demande de dollars de la part des commerçants a diminué en raison de la dollarisation à plus de 90% de l'économie, les clients préférant régler leurs achats en dollars.
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