Alors que les tambours de guerre se font de plus en plus assourdissants, quelques petites phrases permettent un peu d’espoir. Celle du ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, est presque passée inaperçue dans le brouhaha des menaces. «Le Hezbollah sera prêt à se retirer derrière le Litani, si Israël arrête ses violations.» Et revoilà donc très précisément l’essence même de la résolution 1701 votée à l’issue de la guerre de juillet 2006.
Sauf que pour l’appliquer, deux conditions sont requises:
- le déploiement de l’armée libanaise, convenablement équipée et en nombre suffisant, le long de la frontière.
- La signature du président de la République.
Le hic, c’est que le Parlement libanais n’a toujours pas élu ce président. La classe politique libanaise est tétanisée à l’idée de faire le moindre pas avant de connaître l’issue de la guerre à Gaza. Très mauvais calcul. Parce que le temps presse et il serait stupéfiant et illégal de décider d’accords sans pouvoir les signer. Cela placerait le Liban dans une posture encore plus mauvaise qu’aujourd’hui, ce qui est possible, malgré toutes les apparences de la déliquescence générale des institutions.
La solution est simple, mais nécessite du courage, ce qui n’est pas la qualité principale de nos politiciens.
Questions: qui serait en charge du déploiement de l’armée? Le général Joseph Aoun. C’est donc lui qui serait au cœur du dispositif de restauration de la souveraineté territoriale.
Pourquoi alors ne signerait-il pas également l’application effective de cette résolution arlésienne? Pour ce faire, il faudrait qu’il en ait la légitimité. Celle du président. Un président qui serait fort, respecté, adoubé par la communauté internationale, par les parties libanaises et le peuple qui est, pour le moment, la dernière préoccupation des gouvernants. Un homme exempt de tout soupçon de corruption, chose assez rare pour être soulignée, et qui a réussi à son poste.
Messieurs les députés, allez-y, faites la démarche. L’Histoire retiendra que vous avez œuvré à sauver le Liban.
Les petits calculs partisans, les médiations impossibles, l’attente sans fin d’une solution venue de l’étranger… tout cela fait perdre à ce pauvre peuple meurtri un temps précieux.
Il est peut-être temps de prendre une réelle indépendance. Le 1ᵉʳ août, c’est la fête de l’armée. La dernière, toute dernière institution encore debout.
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