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- Comment les formations pro-Iran occupent le territoire syrien
©(ARCHIVES) Des Syriens brandissent des drapeaux et une pancarte représentant (de gauche à droite) Hassan Nasrallah, le président syrien Bachar al-Assad, le chef Houthi Abdulmalik Badreddin al-Houthi, et le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dans le nord de la Syrie, le 7 mai 2021. (AFP)
Un redéploiement en anticipation d’une riposte annoncée particulièrement musclée.
Lundi, les formations de combat composant l’axe iranien en Syrie ont été redéployées depuis le sud-ouest du pays vers la région de Bou Kamal, selon des informations obtenues par Ici Beyrouth auprès de Rami Abdel Rahman, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
La veille, l’organisation basée à Londres indiquait sur son site que ces groupes avaient évacué leurs précédentes positions. Ce redéploiement intervient en prévision d’une potentielle attaque israélienne en réponse au bombardement de la localité de Majdal Shams, dans le Golan annexé, samedi dernier.
Toujours selon l’OSDH, les membres de ces groupes et leurs responsables ont ainsi reçu pour instruction de se fondre temporairement dans la population locale.
Présence sur l’ensemble du territoire
Il s’agit notamment de groupes affiliés au Hezbollah situés dans la région du Qalamoun occidental. Sont aussi concernées des formations syriennes et non-syriennes initialement postées à Quneitra et, surtout, dans la banlieue sud de Damas. Pour rappel, cette dernière constitue l’une des places fortes de l’axe iranien dans la région, notamment les environs du mausolée de Sayyida Zaynab.
Ce redéploiement est toutefois loin d’être synonyme d’une évacuation de l’ensemble des positions situées dans les zones sous contrôle du gouvernement de Bachar al-Assad. Car les mandataires de l’Iran sont particulièrement présents à travers le territoire syrien, conséquence d’un investissement prolongé du régime des mollahs dans la guerre civile qui ravage le pays depuis 2011.
Pour rappel, l’entraînement de ces milices est assuré par la force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), le bras armé de Téhéran à l’étranger, laquelle est régulièrement supplée par le Hezbollah.
Selon une source bien informée, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat à Ici Beyrouth, les membres de la formation de Hassan Nasrallah et du CGRI sont présents «principalement dans le Rif de Damas et au sud de la capitale syrienne», citant notamment Sayyida Zaynab. «En outre, ils sont présents dans le secteur ouest du Rif de Homs, notamment à Qoussair, et dans les secteurs ouest et sud du Rif d’Alep», précise cette source.
Contrôle de la frontière syro-irakienne
Cependant, ces formations ne sont pas uniquement présentes dans l’ouest syrien. Dans le gouvernorat de Deir ez-zor, près de la frontière irakienne, elles partagent le contrôle de la zone avec leurs alliés irakiens, précise la source.
Les membres des groupes en question s'engagent principalement «pour l'argent, compte tenu des conditions économiques et de vie très difficiles en Syrie», affirme M. Abdel Rahman. Bou Kamal, point de redéploiement évoqué en amont, est situé dans la partie du gouvernorat théoriquement contrôlée par le régime syrien
À l’ouest du pays, la présence pro-iranienne se manifeste principalement à travers le Hezbollah, en raison de la proximité avec la frontière libano-syrienne. La zone frontalière est notamment parsemée de dépôts d’armes appartenant la formation de Hassan Nasrallah. Et «si le Hezbollah a retiré ses drapeaux et ses bannières de ses positions» dans la région, affirme M. Abdel Rahman, «celles-ci sont bien connues, en particulier des services de renseignement israéliens».
Combattants afghans et pakistanais
Plus au sud, aux alentours de Qunaitra et de Daraa, situés près du plateau du Golan annexé, c’est aussi le Hezbollah qui est en charge des opérations de l’axe. Selon M. Rahman, «des combattants d'élite afghans, pakistanais et irakiens pro-iraniens sont déployés» localement, sous le commandement de la formation de Hassan Nasrallah.
Le directeur de l’OSDH fait là référence aux brigades Fatemiyoun et Zaynabiyoun, dont les membres sont recrutés au sein des minorités chiites, respectivement afghanes et pakistanaises. Mais, encore une fois, si elles opèrent sous couverture, «les services de renseignement israéliens sont parfaitement au courant de leur présence et de leurs positions », ajoute-t-il.
En témoigne la régularité des frappes menées par l’Etat hébreu dans le sud-ouest de la Syrie. «La frontière libano-syrienne et le sud de Damas sont des cibles privilégiées pour les Israéliens et c'est là qu'ils peuvent infliger un coup dur au Hezbollah», rappelle M. Abdel Rahman.
Selon plusieurs médias israéliens, les cibles présentées par l’armée israélienne aux décideurs politiques, en vue d’une riposte sur le territoire libanais en réponse au bombardement de Majdal Shams par le Hezbollah, seraient toutes de nature «militaire». Un éventail d’action qui pourrait donc être aisément étendu, le moment venu, à l’ouest syrien voisin.
Lundi, les formations de combat composant l’axe iranien en Syrie ont été redéployées depuis le sud-ouest du pays vers la région de Bou Kamal, selon des informations obtenues par Ici Beyrouth auprès de Rami Abdel Rahman, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
La veille, l’organisation basée à Londres indiquait sur son site que ces groupes avaient évacué leurs précédentes positions. Ce redéploiement intervient en prévision d’une potentielle attaque israélienne en réponse au bombardement de la localité de Majdal Shams, dans le Golan annexé, samedi dernier.
Toujours selon l’OSDH, les membres de ces groupes et leurs responsables ont ainsi reçu pour instruction de se fondre temporairement dans la population locale.
Présence sur l’ensemble du territoire
Il s’agit notamment de groupes affiliés au Hezbollah situés dans la région du Qalamoun occidental. Sont aussi concernées des formations syriennes et non-syriennes initialement postées à Quneitra et, surtout, dans la banlieue sud de Damas. Pour rappel, cette dernière constitue l’une des places fortes de l’axe iranien dans la région, notamment les environs du mausolée de Sayyida Zaynab.
Ce redéploiement est toutefois loin d’être synonyme d’une évacuation de l’ensemble des positions situées dans les zones sous contrôle du gouvernement de Bachar al-Assad. Car les mandataires de l’Iran sont particulièrement présents à travers le territoire syrien, conséquence d’un investissement prolongé du régime des mollahs dans la guerre civile qui ravage le pays depuis 2011.
Pour rappel, l’entraînement de ces milices est assuré par la force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), le bras armé de Téhéran à l’étranger, laquelle est régulièrement supplée par le Hezbollah.
Selon une source bien informée, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat à Ici Beyrouth, les membres de la formation de Hassan Nasrallah et du CGRI sont présents «principalement dans le Rif de Damas et au sud de la capitale syrienne», citant notamment Sayyida Zaynab. «En outre, ils sont présents dans le secteur ouest du Rif de Homs, notamment à Qoussair, et dans les secteurs ouest et sud du Rif d’Alep», précise cette source.
Contrôle de la frontière syro-irakienne
Cependant, ces formations ne sont pas uniquement présentes dans l’ouest syrien. Dans le gouvernorat de Deir ez-zor, près de la frontière irakienne, elles partagent le contrôle de la zone avec leurs alliés irakiens, précise la source.
Les membres des groupes en question s'engagent principalement «pour l'argent, compte tenu des conditions économiques et de vie très difficiles en Syrie», affirme M. Abdel Rahman. Bou Kamal, point de redéploiement évoqué en amont, est situé dans la partie du gouvernorat théoriquement contrôlée par le régime syrien
À l’ouest du pays, la présence pro-iranienne se manifeste principalement à travers le Hezbollah, en raison de la proximité avec la frontière libano-syrienne. La zone frontalière est notamment parsemée de dépôts d’armes appartenant la formation de Hassan Nasrallah. Et «si le Hezbollah a retiré ses drapeaux et ses bannières de ses positions» dans la région, affirme M. Abdel Rahman, «celles-ci sont bien connues, en particulier des services de renseignement israéliens».
Combattants afghans et pakistanais
Plus au sud, aux alentours de Qunaitra et de Daraa, situés près du plateau du Golan annexé, c’est aussi le Hezbollah qui est en charge des opérations de l’axe. Selon M. Rahman, «des combattants d'élite afghans, pakistanais et irakiens pro-iraniens sont déployés» localement, sous le commandement de la formation de Hassan Nasrallah.
Le directeur de l’OSDH fait là référence aux brigades Fatemiyoun et Zaynabiyoun, dont les membres sont recrutés au sein des minorités chiites, respectivement afghanes et pakistanaises. Mais, encore une fois, si elles opèrent sous couverture, «les services de renseignement israéliens sont parfaitement au courant de leur présence et de leurs positions », ajoute-t-il.
En témoigne la régularité des frappes menées par l’Etat hébreu dans le sud-ouest de la Syrie. «La frontière libano-syrienne et le sud de Damas sont des cibles privilégiées pour les Israéliens et c'est là qu'ils peuvent infliger un coup dur au Hezbollah», rappelle M. Abdel Rahman.
Selon plusieurs médias israéliens, les cibles présentées par l’armée israélienne aux décideurs politiques, en vue d’une riposte sur le territoire libanais en réponse au bombardement de Majdal Shams par le Hezbollah, seraient toutes de nature «militaire». Un éventail d’action qui pourrait donc être aisément étendu, le moment venu, à l’ouest syrien voisin.
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