Le curé DJ portugais qui électrise les foules
Guilherme Peixoto, prêtre catholique et star de la musique électronique au Portugal, mixe foi et beats pour transmettre le message de l’Église aux jeunes générations.
Dans un monde où la religion et la culture populaire semblent souvent en décalage, un homme au Portugal a trouvé le moyen de les réconcilier. Guilherme Peixoto, 50 ans, est à la fois prêtre catholique et DJ de renommée internationale. Avec son col romain et son casque sur les oreilles, «padre Guilherme» est devenu une figure incontournable de la scène électro portugaise.
Pour ce curé atypique, la musique est un outil d’évangélisation moderne. «Je me sens davantage curé grâce à la musique électronique !», confie-t-il. En mixant dans des festivals et des clubs, il touche un public jeune qui ne fréquente pas les églises. «Cela me permet de relever le défi que nous lance l’Église de ne pas nous enfermer, mais plutôt d’aller vers les autres», explique-t-il.
Mais padre Guilherme n’a pas pour autant abandonné sa vocation première. Chaque dimanche matin, il célèbre la messe devant une église bondée à Laundos, dans le nord du Portugal. En baskets et jeans sous sa chasuble, il incarne une Église en phase avec son temps.
Sa passion pour la musique a commencé très tôt, mais c’est lors d’un voyage en Afghanistan en tant qu’aumônier militaire que l’idée de devenir DJ a germé. De retour au Portugal, il s’est inscrit dans une école de DJ à Porto pour se perfectionner. Il a alors réalisé le pouvoir de la musique électronique pour transmettre le message du Christ. Selon lui, elle permet de mettre en valeur «la joie de l’évangile, un message d’espoir et de foi mais aussi de tolérance, d’harmonie et de paix».

La notoriété de padre Guilherme a explosé l’an dernier lorsqu’il a mixé devant 1,5 million de pèlerins lors de la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne, présidée par le pape François. Depuis, il est accueilli comme une rock star partout où il passe. Sur Instagram, il est suivi par plus de 900.000 personnes.
Lors de ses sets, padre Guilherme mélange habilement morceaux techno et extraits de discours de Jean-Paul II et du pape François. Un style qui séduit les jeunes. «Ce curé est vraiment cool !», s’enthousiasme Andreia Borges, 26 ans, après un selfie avec lui. «Il arrive à joindre deux univers que tout semble opposer», abonde Filipe Barroso, 32 ans, amateur de musique électronique.
Le parcours de Guilherme Peixoto illustre la volonté d’une partie de l’Église de s’adapter à son époque. En utilisant les codes de la culture populaire, ce prêtre DJ réussit à toucher une génération qui semblait s’éloigner de la religion. Une démarche saluée par ses paroissiens et par les foules qu’il fait danser.
Alors que de nombreuses institutions religieuses peinent à se réinventer, padre Guilherme ouvre une voie originale. Sans renier ses convictions, il démontre que la foi peut se vivre de multiples manières. Un message d’ouverture et de tolérance qui résonne particulièrement à notre époque.
Avec AFP
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