Depuis l’explosion du 4 août 2020, la reconstruction du port de Beyrouth est au centre de nombreuses convoitises, étant donné qu'il s'agit d'un grand chantier qui générera des millions de dollars. Néanmoins, jusqu'à présent, rien de concret n'a encore été réalisé, mais une proposition française, à la fois intéressante et pragmatique, a été présentée.
Depuis l’explosion du 4 août 2020, la réhabilitation du port de Beyrouth éveille toutes les convoitises. De nombreux projets de reconstruction, voire de changement radical de la zone portuaire, tantôt démesurés, tantôt irréalisables, chiffrés à plusieurs milliards de dollars, ont été présentés par des entités locales et étrangères. L'armateur français CMA-CGM, troisième armateur mondial de porte-conteneurs, a également présenté un intérêt pour le chantier de reconstruction.
Or, aucun de ces projets n’a abouti et les débris qui engorgent une importante partie de la zone n’ont toujours pas été déblayés. Le ministre sortant des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, s’est donc tourné vers la France pour élaborer un plan réaliste et surtout adapté aux finances du Liban.
En conséquence, en mars dernier, la France a présenté une proposition financée par le gouvernement et préparée par les entreprises Artelia et Egis, ainsi qu'EDF pour le volet énergétique, en coordination avec le ministère libanais des Transports et les autorités portuaires. Ce plan, réalisable en trois ou quatre ans, prévoit des investissements de l’ordre de 50 à 80 millions de dollars pour reconstruire, réhabiliter et réaménager la zone située entre le terminal à conteneurs et la base militaire. Le projet englobe l’ensemble de la zone portuaire, à l'exception du terminal à conteneurs opéré par le géant français du transport CMA CGM depuis mars 2022.
Le ministre Hamiyé a approuvé le plan, qui propose que les recettes du port (environ 150 millions de dollars) financent les investissements nécessaires.
Toutefois, il ne s’agit encore que d’une proposition. Des étapes fondamentales doivent être franchies du côté libanais pour la mise en œuvre du plan, comme le déblaiement des déchets, l'élaboration du plan de financement et la réforme de la gouvernance portuaire, qui se feront sur la base d’un échange d’expertises.
Par ailleurs, les autorités libanaises doivent lancer les appels d’offres nécessaires pour attribuer les travaux et remettre le port aux normes internationales.
Le plan comporte trois parties: les travaux de réhabilitation et de réparation, la révision du plan d’aménagement du port et des axes de circulation internes pour une optimisation du fonctionnement, et enfin l’installation de panneaux solaires photovoltaïques pour fournir les mégawatts indispensables au fonctionnement de l’infrastructure.
Le plan envisage aussi la construction d’un espace de stockage des grains, d'un terminal pour les passagers, l’aménagement des bassins et la réorganisation de tout l’accès à la zone.
À titre informatif, la France a déjà investi 7 millions d'euros pour la remise en marche du port. Dans ce cadre, il convient de rappeler que la France considère la reconstruction du port de Beyrouth comme une priorité et un élément essentiel de la coopération franco-libanaise.
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