©Crédit photo: Adam Pretty/Pool/AFP
Le chorégraphe Mourad Merzouki s’associe à l’équipe de France de natation artistique pour une collaboration inédite aux Jeux olympiques de Paris, mêlant hip-hop et sport aquatique.
Issu du monde «viscéral» du hip-hop, Mourad Merzouki a uni ses forces avec l'équipe de France de natation artistique pour les Jeux olympiques de Paris. Cette collaboration inattendue a poussé les deux parties à «se réinventer», comme l'explique le chorégraphe dans un entretien à l'AFP. Approché par l'entraîneuse des Bleues, Julie Fabre, Merzouki a travaillé pendant plus d'un an avec les nageuses de l'équipe de France pour élaborer leur programme libre des Jeux. Nagé sur une musique de Grand Corps Malade, ce programme est dévoilé pour la première fois au public du Centre aquatique de Saint-Denis.
Le hip-hop et la natation artistique apparaissent comme deux mondes assez éloignés. Mourad Merzouki a été le premier surpris d'être sollicité pour ce projet. «Je ne m'y attendais pas du tout! Ça a été une vraie surprise et, en même temps, j'ai pris cette proposition comme un challenge. Cela montre combien des disciplines éloignées osent et n'hésitent pas à se rapprocher. Je salue cette approche: celle de voir que la natation s'intéresse à un chorégraphe issu de la danse hip-hop. C'est un signe positif d'ouverture que de sortir de sa zone de confort pour essayer de se réinventer et j'ai été sensible à cela.»
La collaboration a débuté il y a un an. La question du thème et du choix de la musique a été primordiale. «Je savais que je n'allais pas en faire des danseuses hip-hop, évidemment. Ce sont des nageuses. L'idée, c'était de se demander ce que je pourrais leur apporter de différent. Ce qui a été compliqué pour moi, c'était de rentrer dans un cadre assez strict avec des codes, un système de notation et une compétition. Je n'ai pas la liberté de chorégraphe comme quand je crée un spectacle dans un théâtre. Il faut s'adapter: des choses qui fonctionnent en studio ne fonctionnent plus dans l'eau. J'ai dû passer par des hauts et des bas, mais avec une équipe extrêmement attentive, généreuse, ouverte et désireuse d'apprendre. C'était donc plutôt agréable.»
Toutefois, les contraintes ont été déstabilisantes. «Pour être honnête, au départ, c'était déstabilisant, pour ne pas dire agaçant. Parfois, on touche du doigt quelque chose qui me plaît mais quand on arrive au bassin, on se rend compte que ce n'est pas possible, parce que les nageuses ne peuvent pas rester plus de quelques secondes la tête sous l'eau ou qu'elles se préparent pour tel ou tel porté... Il y a plein de petits moments qui m'ont obligé à revoir ma copie. Cela pourrait devenir déstabilisant. Mais c'était aussi le principe de cette collaboration: savoir se remettre en question. Il faut faire preuve de patience et accepter ces contraintes. Par moments, j'ai eu de bonnes surprises mais au départ, ça n'a pas été un long fleuve tranquille.»
Bien entendu, Mourad Merzouki n'avait pas pour objectif de transformer les nageuses en danseuses de hip-hop. «L'idée, c'était de leur faire sentir l'énergie de cette danse, la manière dont le danseur hip-hop incarne un mouvement. Là aussi, je trouvais intéressant de sortir de ce que je pensais de la natation synchronisée, à savoir quelque chose de plus académique, plutôt joli, mais pas forcément avec un engagement tribal. L'objectif, c'était de casser un peu cela et d'aller chercher une forme d'engagement plus viscéral. Par ailleurs, le hip-hop, à la base, c'est ancré au sol. Il y a une relation au sol qui est très forte. Là, en l'occurrence, les nageuses sont à trois mètres du fond. Elles flottent. Donc, il a fallu réadapter, repenser et essayer des choses avec un tout autre rapport à la pesanteur.»
Cette collaboration inattendue a suscité beaucoup d'intérêt dans le monde de la danse. «Il n'y a pas un jour où on ne m'interroge pas sur ce projet! Il crée beaucoup de curiosité, beaucoup d'attente et donc beaucoup de pression. Mais la victoire est bien là, du fait d'avoir collaboré avec les nageuses. C'est déjà une grande victoire, je trouve, par rapport à nos mondes de la danse et de la natation, de montrer finalement au public qu'on peut inventer des dialogues entre nous.»
Avec AFP
Issu du monde «viscéral» du hip-hop, Mourad Merzouki a uni ses forces avec l'équipe de France de natation artistique pour les Jeux olympiques de Paris. Cette collaboration inattendue a poussé les deux parties à «se réinventer», comme l'explique le chorégraphe dans un entretien à l'AFP. Approché par l'entraîneuse des Bleues, Julie Fabre, Merzouki a travaillé pendant plus d'un an avec les nageuses de l'équipe de France pour élaborer leur programme libre des Jeux. Nagé sur une musique de Grand Corps Malade, ce programme est dévoilé pour la première fois au public du Centre aquatique de Saint-Denis.
Le hip-hop et la natation artistique apparaissent comme deux mondes assez éloignés. Mourad Merzouki a été le premier surpris d'être sollicité pour ce projet. «Je ne m'y attendais pas du tout! Ça a été une vraie surprise et, en même temps, j'ai pris cette proposition comme un challenge. Cela montre combien des disciplines éloignées osent et n'hésitent pas à se rapprocher. Je salue cette approche: celle de voir que la natation s'intéresse à un chorégraphe issu de la danse hip-hop. C'est un signe positif d'ouverture que de sortir de sa zone de confort pour essayer de se réinventer et j'ai été sensible à cela.»
La collaboration a débuté il y a un an. La question du thème et du choix de la musique a été primordiale. «Je savais que je n'allais pas en faire des danseuses hip-hop, évidemment. Ce sont des nageuses. L'idée, c'était de se demander ce que je pourrais leur apporter de différent. Ce qui a été compliqué pour moi, c'était de rentrer dans un cadre assez strict avec des codes, un système de notation et une compétition. Je n'ai pas la liberté de chorégraphe comme quand je crée un spectacle dans un théâtre. Il faut s'adapter: des choses qui fonctionnent en studio ne fonctionnent plus dans l'eau. J'ai dû passer par des hauts et des bas, mais avec une équipe extrêmement attentive, généreuse, ouverte et désireuse d'apprendre. C'était donc plutôt agréable.»
Toutefois, les contraintes ont été déstabilisantes. «Pour être honnête, au départ, c'était déstabilisant, pour ne pas dire agaçant. Parfois, on touche du doigt quelque chose qui me plaît mais quand on arrive au bassin, on se rend compte que ce n'est pas possible, parce que les nageuses ne peuvent pas rester plus de quelques secondes la tête sous l'eau ou qu'elles se préparent pour tel ou tel porté... Il y a plein de petits moments qui m'ont obligé à revoir ma copie. Cela pourrait devenir déstabilisant. Mais c'était aussi le principe de cette collaboration: savoir se remettre en question. Il faut faire preuve de patience et accepter ces contraintes. Par moments, j'ai eu de bonnes surprises mais au départ, ça n'a pas été un long fleuve tranquille.»
Bien entendu, Mourad Merzouki n'avait pas pour objectif de transformer les nageuses en danseuses de hip-hop. «L'idée, c'était de leur faire sentir l'énergie de cette danse, la manière dont le danseur hip-hop incarne un mouvement. Là aussi, je trouvais intéressant de sortir de ce que je pensais de la natation synchronisée, à savoir quelque chose de plus académique, plutôt joli, mais pas forcément avec un engagement tribal. L'objectif, c'était de casser un peu cela et d'aller chercher une forme d'engagement plus viscéral. Par ailleurs, le hip-hop, à la base, c'est ancré au sol. Il y a une relation au sol qui est très forte. Là, en l'occurrence, les nageuses sont à trois mètres du fond. Elles flottent. Donc, il a fallu réadapter, repenser et essayer des choses avec un tout autre rapport à la pesanteur.»
Cette collaboration inattendue a suscité beaucoup d'intérêt dans le monde de la danse. «Il n'y a pas un jour où on ne m'interroge pas sur ce projet! Il crée beaucoup de curiosité, beaucoup d'attente et donc beaucoup de pression. Mais la victoire est bien là, du fait d'avoir collaboré avec les nageuses. C'est déjà une grande victoire, je trouve, par rapport à nos mondes de la danse et de la natation, de montrer finalement au public qu'on peut inventer des dialogues entre nous.»
Avec AFP
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