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Conviés par les États-Unis à des pourparlers de paix devant débuter mercredi en Suisse, l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagés depuis seize mois dans une guerre dévastatrice au Soudan, bénéficient chacun d'appuis locaux et de puissances étrangères. Quels sont les différents acteurs du conflit?
Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'État de facto, commande l'armée régulière. En octobre 2021, épaulé par son adjoint et chef des FSR, Mohamed Hamdane Daglo alias Hemedti, il orchestre un putsch qui écarte les civils du Conseil de souveraineté, institué deux ans plus tôt après l'éviction du dictateur Omar el-Béchir.
Mi-avril 2023, les deux généraux se lancent dans une guerre fratricide, causant à ce jour des dizaines de milliers de morts.
Les FSR sont les héritières des Janjawid, une milice responsable de massacres au Darfour (ouest) dès 2003.
Outre l'armée et les paramilitaires, un «troisième camp est de plus en plus significatif au Darfour, composé de groupes rebelles alignés ni sur Burhane ni sur Hemedti», décrypte pour l'AFP Jalel Harchaoui, chercheur associé auprès de l'institut britannique Royal United Services.
Certains de ces groupes ont négocié des trêves locales entre les deux camps, notamment au Darfour. D'autres ont apporté un soutien sans équivoque à l'armée.
Parallèlement, des civils regroupés au sein de la «Résistance populaire» ont commencé à prendre les armes pour contenir l'avancée des paramilitaires.
Sur le plan politique, le gouvernement, lui-même composé de plusieurs chefs de groupes armés influents, est resté fidèle au général Burhane face aux FSR, qu'il qualifie volontiers de «terroristes».
L'ex-Premier ministre Abdallah Hamdok, évincé lors du putsch de 2021, dirige une coalition civile appelée Taqadum, accusée par l'armée d'être une façade politique pour les paramilitaires.
Taqadum accuse à son tour les islamistes de la vieille garde de Béchir d'utiliser l'armée pour reprendre le pouvoir.
Comme d'autres conflits, celui du Soudan est exacerbé par les ingérences souvent opérées en sous-main.
«Dès le début de la guerre, les Émirats arabes unis ont apporté un important soutien matériel, politique, militaire et de blanchiment d'argent aux FSR», souligne M. Harchaoui.
Dans un rapport publié en janvier, des experts mandatés par le Conseil de sécurité de l'ONU ont dénoncé les violations de l'embargo sur les armes, pointant plusieurs pays, dont les Émirats accusés d'envoyer des armes aux paramilitaires.
Abou Dhabi dément ces allégations.
L'Égypte, qui partage pourtant avec les Émirats ses grandes orientations géopolitiques régionales, a longtemps été le principal soutien de l'armée, avant de prendre ses distances, tout en maintenant son influence sur le dossier soudanais.
L'Iran est un autre acteur. En octobre 2023, Khartoum et Téhéran rétablissent leurs relations après une longue brouille. Peu avant, l'Iran a commencé à vendre des drones à l'armée et cette «relation commerciale a évolué vers un soutien stratégique, politique et de coordination, renforçant considérablement le rôle de l'Iran début 2024», souligne M. Harchaoui.
Via son groupe de paramilitaires Wagner, la Russie a d'abord soutenu les FSR, puis, «observant ces changements et notant que son allié iranien fournissait des drones à Burhane», a «revisité son calcul, notamment en raison de son intérêt de longue date pour Port-Soudan» en mer Rouge, dans l'objectif d'y implanter une base navale, explique le chercheur.
Yassir al-Atta, commandant en chef adjoint de l'armée, a confirmé dans une interview fin mai une «coopération militaire et économique» avec Moscou, incluant un projet de «base en échange de la fourniture urgente d'armes et de munitions».
Avec AFP
Protagonistes internes
Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'État de facto, commande l'armée régulière. En octobre 2021, épaulé par son adjoint et chef des FSR, Mohamed Hamdane Daglo alias Hemedti, il orchestre un putsch qui écarte les civils du Conseil de souveraineté, institué deux ans plus tôt après l'éviction du dictateur Omar el-Béchir.
Mi-avril 2023, les deux généraux se lancent dans une guerre fratricide, causant à ce jour des dizaines de milliers de morts.
Les FSR sont les héritières des Janjawid, une milice responsable de massacres au Darfour (ouest) dès 2003.
Outre l'armée et les paramilitaires, un «troisième camp est de plus en plus significatif au Darfour, composé de groupes rebelles alignés ni sur Burhane ni sur Hemedti», décrypte pour l'AFP Jalel Harchaoui, chercheur associé auprès de l'institut britannique Royal United Services.
Certains de ces groupes ont négocié des trêves locales entre les deux camps, notamment au Darfour. D'autres ont apporté un soutien sans équivoque à l'armée.
Parallèlement, des civils regroupés au sein de la «Résistance populaire» ont commencé à prendre les armes pour contenir l'avancée des paramilitaires.
Sur le plan politique, le gouvernement, lui-même composé de plusieurs chefs de groupes armés influents, est resté fidèle au général Burhane face aux FSR, qu'il qualifie volontiers de «terroristes».
L'ex-Premier ministre Abdallah Hamdok, évincé lors du putsch de 2021, dirige une coalition civile appelée Taqadum, accusée par l'armée d'être une façade politique pour les paramilitaires.
Taqadum accuse à son tour les islamistes de la vieille garde de Béchir d'utiliser l'armée pour reprendre le pouvoir.
Acteurs externes
Comme d'autres conflits, celui du Soudan est exacerbé par les ingérences souvent opérées en sous-main.
«Dès le début de la guerre, les Émirats arabes unis ont apporté un important soutien matériel, politique, militaire et de blanchiment d'argent aux FSR», souligne M. Harchaoui.
Dans un rapport publié en janvier, des experts mandatés par le Conseil de sécurité de l'ONU ont dénoncé les violations de l'embargo sur les armes, pointant plusieurs pays, dont les Émirats accusés d'envoyer des armes aux paramilitaires.
Abou Dhabi dément ces allégations.
L'Égypte, qui partage pourtant avec les Émirats ses grandes orientations géopolitiques régionales, a longtemps été le principal soutien de l'armée, avant de prendre ses distances, tout en maintenant son influence sur le dossier soudanais.
L'Iran est un autre acteur. En octobre 2023, Khartoum et Téhéran rétablissent leurs relations après une longue brouille. Peu avant, l'Iran a commencé à vendre des drones à l'armée et cette «relation commerciale a évolué vers un soutien stratégique, politique et de coordination, renforçant considérablement le rôle de l'Iran début 2024», souligne M. Harchaoui.
Via son groupe de paramilitaires Wagner, la Russie a d'abord soutenu les FSR, puis, «observant ces changements et notant que son allié iranien fournissait des drones à Burhane», a «revisité son calcul, notamment en raison de son intérêt de longue date pour Port-Soudan» en mer Rouge, dans l'objectif d'y implanter une base navale, explique le chercheur.
Yassir al-Atta, commandant en chef adjoint de l'armée, a confirmé dans une interview fin mai une «coopération militaire et économique» avec Moscou, incluant un projet de «base en échange de la fourniture urgente d'armes et de munitions».
Avec AFP
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