©Crédit photo: Thibault Camus/Pool/AFP
La cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024 a ému le monde entier mercredi soir. Un spectacle grandiose célébrant l’inclusion, la diversité et le dépassement de soi, rythmé par les témoignages poignants d’athlètes handicapés et une scénographie époustouflante. Contrairement à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques qui a parfois versé dans l’excès, celle des paralympiques a su être réellement inclusive sans être clivante.
La place de la Concorde à Paris a été, hier soir, le théâtre d’un événement historique: la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024. Pendant près de deux heures, les spectateurs présents et les millions de téléspectateurs ont été transportés par un spectacle inoubliable, mettant en lumière la force, la résilience et les talents exceptionnels des athlètes paralympiques. Une célébration vibrante de l’esprit humain, qui a su toucher les cœurs et les esprits à travers des tableaux artistiques époustouflants et des récits de vie bouleversants.
Crédit photo: Bertrand Guay/AFP
C’est donc au cœur de la capitale, sur la majestueuse place de la Concorde, que s’est déroulé cet événement historique, une première cérémonie ayant lieu hors d’un stade, offrant ainsi une visibilité inédite aux athlètes paralympiques et aux valeurs qu’ils incarnent. Un choix symbolique fort souligné par ce témoignage d’une jeune femme en fauteuil: «Cette cérémonie prouve que la différence est une force, pas un frein. C’est un message universel qui nous rassemble tous.»
Sous la houlette du metteur en scène Thomas Jolly et sur une chorégraphie d’Alexander Ekman, le spectacle Paradoxe a transporté les 65.000 spectateurs présents et des millions de téléspectateurs. Cinq tableaux artistiques puissants se sont succédé, mêlant avec grâce danseurs valides et handicapés. «Il faut sortir des clichés héroïsants concernant les personnes en situation de handicap», déclarait Thomas Jolly. Pari tenu haut la main.
Crédit photo: Bertrand Guay/AFP
Le moment le plus poignant fut sans conteste les témoignages bouleversants d’athlètes paralymiques. Sandrine Martinet, para-judokate, Arnaud Assoumani, para-athlète et bien d’autres sont venus prêter serment et partager leur parcours de vie, leurs combats, leurs victoires sur l’adversité. «On ne parle pas assez du handicap, c’était un beau message», confie une spectatrice émue aux larmes.
Les discours de Tony Estanguet et Andrew Parsons, appelant à une «révolution paralympique» pour changer le regard sur le handicap, ont aussi trouvé un écho puissant. La voix des athlètes handisport sera le leitmotiv de ces Jeux comme le montrent déjà fièrement les réseaux sociaux du comité paralympique qui mettent en avant le côté edgy des compétiteurs, leur singularité au service de la performance.
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Tout au long de cette soirée, les sens et les émotions ont été en éveil. La musique envoûtante de Victor Le Masne, les mouvements époustouflants des danseurs, les jeux de lumière féériques… Chaque tableau était une ode à la beauté du corps sous toutes ses formes, valide ou non. «On ne peut pas s’échapper de son corps», «venir nous chercher», «nous rendre visible»… Les mots résonnent. Le handicap peut «rassembler les corps», disent les performances rappelant que «le handicap peut concerner tout le monde d’un jour à l’autre…»
Crédit photo: Julien De Rosa/AFP
Des séquences spectaculaires ont ponctué l’événement, à l’image du défilé des délégations sur les Champs-Élysées au soleil couchant, un moment grandiose attendu par les athlètes comme le témoignait Mpumelelo Mhlongo, porte-drapeau sud-africain. Ou encore l’arrivée tonitruante du nageur Théo Curin au volant d’un taxi décoré aux couleurs de la mascotte paralympique, criant «Bienvenue à Paris !» sous un feu d’artifice tricolore.
Crédit photo: Julien De Rosa/AFP
Le point d’orgue de la cérémonie fut sans conteste l’embrasement de la vasque paralympique, après un relais de la flamme impliquant plusieurs grands champions comme l’escrimeuse italienne Bebe Vio. Sur les notes vibrantes du célébrissime Boléro de Ravel, un final en feu d’artifice d’émotions a uni sportifs, artistes et spectateurs dans une transe festive célébrant la différence comme une richesse. Les paroles «Tu ne peux danser à pied, danse à genoux», «nous sommes illimités par ce que nous pouvons faire» résonnaient alors comme un mantra puissant et universel.
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La force évocatrice de l’œuvre de Ravel, avec son crescendo obsédant, a magnifié cet instant suspendu où le stade s’est embrasé d’une énergie communicative. Comme une métaphore de la progression des athlètes vers l’excellence, de leur ténacité face à l’adversité. Un choix musical audacieux pour un bouquet final éblouissant, baigné de grâce et de poésie.
Crédit photo: Thibault Camus/AFP
Au-delà de la prouesse artistique, cette cérémonie restera dans les annales comme un moment charnière pour l’inclusion et la représentation des personnes en situation de handicap. Contrairement à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques qui se voulait inclusive mais a parfois versé dans l’excès, celle des paralympiques a su être réellement inclusive sans être clivante. Le handicap s’y est révélé comme une leçon de vie, démontrant qu’il était finalement la norme de la «normalité». Baignée de grâce et de vérité, sans ostentation ni provocation, la cérémonie en a dit long sur la beauté des êtres qui se dépassent pour être vus et reconnus.
Cette cérémonie d’ouverture fera date, grandiose et émouvante, porteuse de messages forts, avec des séquences spectaculaires et symboliques.
Crédit photo: Bertrand Guay/AFP
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