©Photo illustration photo prise le 29 août 2024, montre les logos de la Cour suprême fédérale du Brésil (G) et de la plateforme de médias sociaux X (anciennement Twitter) sur un écran à Rio de Janeiro, Brésil. (Photo MAURO PIMENTEL / AFP)
Le réseau social X, propriété du milliardaire Elon Musk, a commencé à être bloqué samedi à l'aube au Brésil, quelques heures après qu'un juge de la Cour suprême a ordonné sa suspension en raison d'infractions judiciaires.
L'accès à l'ancien Twitter n'est plus possible pour certains utilisateurs, qui rencontrent un message leur demandant de rafraîchir leur navigateur lorsqu'ils tentent d'accéder au portail, sans jamais réussir à se connecter.
Selon la presse locale, la coupure de X a commencé chez certains fournisseurs d'accès à Internet et devrait être complètement effective dans la journée.
Un juge de la Cour suprême a ordonné vendredi, après un long bras de fer, la suspension de X dans les 24 heures, provoquant la colère d'Elon Musk.
«La liberté d'expression est le fondement de la démocratie et, au Brésil, un pseudo-juge non élu est en train de la détruire pour des raisons politiques», a-t-il tonné.
C'est le dernier épisode en date de la joute entre Alexandre de Moraes, juge du Tribunal fédéral suprême (STF) et figure de la lutte contre la désinformation au Brésil, et le milliardaire américain.
Il intervient un peu plus d'un mois avant les élections municipales, qui permettront de mesurer le rapport de force entre le camp du président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva et la droite, qui fait volontiers d'Elon Musk son champion.
Le juge Moraes avait donné mercredi soir 24 heures à la plateforme pour nommer un représentant légal dans le pays, sous peine de blocage. X compte 22 millions d'usagers au Brésil, selon une estimation du site spécialisé DataReportal.
Après le rejet par le réseau social de l'ultimatum, le juge a ordonné la «suspension immédiate, complète et intégrale du fonctionnement de X Brasil Internet LTDA» et a demandé à l'Agence nationale des télécommunications (Anatel) d'«adopter toutes les mesures nécessaires» pour que cette décision entre en vigueur dans les 24 heures au Brésil, le plus grand pays d'Amérique latine. Peu après, l'Anatel a indiqué qu'elle mettait en œuvre cette décision.
Le juge a également demandé aux géants de la tech Google et Apple, ainsi qu'aux fournisseurs d'accès à Internet, d'«introduire des obstacles technologiques capables d'empêcher l'utilisation» de X.
Il a menacé d'amendes de 50.000 reais (environ 8.000 euros) par jour les personnes utilisant des «subterfuges technologiques» pour contourner le blocage, tels que les réseaux privés virtuels (VPN).
En conséquence, le réseau social Bluesky a signalé un «grand afflux» de nouveaux utilisateurs au Brésil.
Le juge Moraes a dénoncé la «tentative» de X d’échapper à «l’ordre juridique et au pouvoir judiciaire brésiliens, pour instaurer un climat de totale impunité et d’anarchie sur les réseaux sociaux brésiliens, notamment durant les élections municipales de 2024».
La suspension restera en vigueur jusqu'à ce que la plateforme se conforme, paie les amendes infligées et nomme un représentant légal.
Le juge Moraes a également bloqué récemment les comptes de Starlink, fournisseur d'accès à Internet par satellite dont Elon Musk est propriétaire, pour récupérer les amendes non payées par X.
L’homme d’affaires a multiplié les attaques contre Alexandre de Moraes cette semaine, le traitant de «dictateur».
«Pour qui se prend-il?», a réagi vendredi le président Lula, en évoquant Elon Musk. «Tout citoyen, peu importe d’où il vient, qui a des investissements au Brésil est soumis à la Constitution et aux lois brésiliennes», a-t-il déclaré.
Le 17 août, Elon Musk avait annoncé la fermeture des bureaux de X au Brésil en invoquant les actions du juge Moraes, tout en maintenant le service disponible dans le pays.
Le haut magistrat avait ouvert en avril une enquête sur le milliardaire, l’accusant d'avoir réactivé des comptes suspendus sur décision de la justice brésilienne. X avait admis que des utilisateurs avaient réussi à contourner les restrictions.
Ces dernières années, le juge a ordonné le blocage des comptes de figures influentes des mouvements ultraconservateurs brésiliens pour avoir diffusé des «fake news». Cela a été particulièrement notable depuis les tentatives des partisans de l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022) de discréditer le système de vote électronique lors de l'élection remportée par Lula en 2022.
Elon Musk est également l’objet au Brésil d’une enquête dans le cadre de l’affaire des «milices numériques», soupçonnées d’avoir utilisé de l’argent public pour orchestrer des campagnes de désinformation en faveur de M. Bolsonaro et de ses proches.
Comme dans d’autres pays, X est très prisé au Brésil par les politiques comme par les journalistes, et constitue une arène privilégiée pour l’intense polarisation entre droite et gauche.
Avec AFP
L'accès à l'ancien Twitter n'est plus possible pour certains utilisateurs, qui rencontrent un message leur demandant de rafraîchir leur navigateur lorsqu'ils tentent d'accéder au portail, sans jamais réussir à se connecter.
Selon la presse locale, la coupure de X a commencé chez certains fournisseurs d'accès à Internet et devrait être complètement effective dans la journée.
Un juge de la Cour suprême a ordonné vendredi, après un long bras de fer, la suspension de X dans les 24 heures, provoquant la colère d'Elon Musk.
«La liberté d'expression est le fondement de la démocratie et, au Brésil, un pseudo-juge non élu est en train de la détruire pour des raisons politiques», a-t-il tonné.
C'est le dernier épisode en date de la joute entre Alexandre de Moraes, juge du Tribunal fédéral suprême (STF) et figure de la lutte contre la désinformation au Brésil, et le milliardaire américain.
Il intervient un peu plus d'un mois avant les élections municipales, qui permettront de mesurer le rapport de force entre le camp du président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva et la droite, qui fait volontiers d'Elon Musk son champion.
Le juge Moraes avait donné mercredi soir 24 heures à la plateforme pour nommer un représentant légal dans le pays, sous peine de blocage. X compte 22 millions d'usagers au Brésil, selon une estimation du site spécialisé DataReportal.
«Dictateur»
Après le rejet par le réseau social de l'ultimatum, le juge a ordonné la «suspension immédiate, complète et intégrale du fonctionnement de X Brasil Internet LTDA» et a demandé à l'Agence nationale des télécommunications (Anatel) d'«adopter toutes les mesures nécessaires» pour que cette décision entre en vigueur dans les 24 heures au Brésil, le plus grand pays d'Amérique latine. Peu après, l'Anatel a indiqué qu'elle mettait en œuvre cette décision.
Le juge a également demandé aux géants de la tech Google et Apple, ainsi qu'aux fournisseurs d'accès à Internet, d'«introduire des obstacles technologiques capables d'empêcher l'utilisation» de X.
Il a menacé d'amendes de 50.000 reais (environ 8.000 euros) par jour les personnes utilisant des «subterfuges technologiques» pour contourner le blocage, tels que les réseaux privés virtuels (VPN).
En conséquence, le réseau social Bluesky a signalé un «grand afflux» de nouveaux utilisateurs au Brésil.
Le juge Moraes a dénoncé la «tentative» de X d’échapper à «l’ordre juridique et au pouvoir judiciaire brésiliens, pour instaurer un climat de totale impunité et d’anarchie sur les réseaux sociaux brésiliens, notamment durant les élections municipales de 2024».
La suspension restera en vigueur jusqu'à ce que la plateforme se conforme, paie les amendes infligées et nomme un représentant légal.
Le juge Moraes a également bloqué récemment les comptes de Starlink, fournisseur d'accès à Internet par satellite dont Elon Musk est propriétaire, pour récupérer les amendes non payées par X.
L’homme d’affaires a multiplié les attaques contre Alexandre de Moraes cette semaine, le traitant de «dictateur».
«Pour qui se prend-il?», a réagi vendredi le président Lula, en évoquant Elon Musk. «Tout citoyen, peu importe d’où il vient, qui a des investissements au Brésil est soumis à la Constitution et aux lois brésiliennes», a-t-il déclaré.
«Milices numériques»
Le 17 août, Elon Musk avait annoncé la fermeture des bureaux de X au Brésil en invoquant les actions du juge Moraes, tout en maintenant le service disponible dans le pays.
Le haut magistrat avait ouvert en avril une enquête sur le milliardaire, l’accusant d'avoir réactivé des comptes suspendus sur décision de la justice brésilienne. X avait admis que des utilisateurs avaient réussi à contourner les restrictions.
Ces dernières années, le juge a ordonné le blocage des comptes de figures influentes des mouvements ultraconservateurs brésiliens pour avoir diffusé des «fake news». Cela a été particulièrement notable depuis les tentatives des partisans de l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022) de discréditer le système de vote électronique lors de l'élection remportée par Lula en 2022.
Elon Musk est également l’objet au Brésil d’une enquête dans le cadre de l’affaire des «milices numériques», soupçonnées d’avoir utilisé de l’argent public pour orchestrer des campagnes de désinformation en faveur de M. Bolsonaro et de ses proches.
Comme dans d’autres pays, X est très prisé au Brésil par les politiques comme par les journalistes, et constitue une arène privilégiée pour l’intense polarisation entre droite et gauche.
Avec AFP
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