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- À Jénine, des habitants décrivent des «jours noirs»
©(HAZEM BADER/AFP)
«Plus d'eau, plus d'électricité, plus de pain ni de lait pour les enfants»: à Jénine, des habitants décrivent des «jours noirs» après le retrait des blindés et bulldozers israéliens de la ville de Cisjordanie occupée.
«C'est dur, c'est très dur pour les enfants et pour tout le monde. On a peur, on est terrorisés, regardez tous les dégâts», lance Faïza Abou Jaafar, robe bleue et voile beige.
«On vit des jours noirs», lâche cette mère de famille palestinienne. Autour d'elle, des portes métalliques pendent au-dessus de morceaux de bitume arrachés.
Non loin de là, vendredi soir, un octogénaire a été tué par une balle tirée par un tireur embusqué israélien, racontent des habitants. Cela porte à 20 le nombre de morts au cours de l'«opération antiterroriste» lancée par l'armée israélienne mercredi dans trois villes du nord de la Cisjordanie.
L'armée assure que tous les hommes tués par des soldats depuis mercredi dans le territoire palestinien sont des «terroristes».
Les mouvements armés palestiniens ont annoncé qu'au moins 13 des victimes appartenaient à leurs branches armées. Cependant, les habitants, unanimes, affirment que l'octogénaire n'avait rien à voir avec les combats.
Ici, des murs sont écroulés, là, un toit de tuile gît au sol. Plus loin, les escaliers extérieurs d'une maison ne tiennent plus que sur un pilier bancal.
Majdi al-Mehdi, vêtu d'un tee-shirt noir et avec une barbe taillée courte, contemple les deux voitures et la moto écrasées contre le mur de sa maison, sous un tas de gravats et de tôle froissée.
«Ça s'est passé pendant la guerre, il y a trois jours», dit-il.
Dans cette «guerre» urbaine, les bulldozers ont ouvert la voie aux fantassins israéliens.
«En face, ils avaient transformé une maison en caserne et y interrogeaient les jeunes» arrêtés lors de descentes dans des maisons ou au cours d'affrontements, raconte-t-il encore à l'AFP.
En dégageant les routes, les bulldozers ont retourné le sol. Le bitume a disparu, révélant les tuyaux enfouis en dessous. L'armée israélienne assure qu'elle a percé des conduites d'eau par erreur, mais pour les habitants, les soldats ont agi délibérément.
Avec ces dégâts, «on est coupés du monde», dit Taher al-Saadi, le visage marqué sous sa barbe blanche de quelques jours et son épaisse moustache poivre et sel.
«L'eau est coupée, l'électricité est coupée, le système d'égouts ne fonctionne plus, toutes les infrastructures sont détruites. Les boulangeries sont à l'arrêt. On ne trouve plus de lait pour les enfants», ajoute-t-il.
Une situation inédite dans le quartier oriental de Jénine, où, d'habitude, on entend au loin les affrontements entre soldats israéliens et combattants palestiniens dans le camp de réfugiés, situé à l'autre bout de la ville.
Entrées mercredi, les colonnes de blindés et de bulldozers israéliens sont reparties samedi matin, prenant la direction du camp de réfugiés, bastion des groupes armés palestiniens en lutte contre Israël.
Là, les combats sont féroces, d'après les communiqués réguliers des groupes armés et les tirs et explosions qui résonnent au-delà des murs du camp.
Même le gouverneur de Jénine, Kamal Abou al-Rob, avoue ne «pas savoir ce qui se passe vraiment à l'intérieur du camp».
«Les Israéliens assiègent les hôpitaux et coupent la ville du camp, qui est devenu une zone militaire verrouillée», affirme-t-il à l'AFP. «Ni la Défense civile, ni les ambulances, ni les journalistes ne peuvent aller voir ce qui s'y passe», dit-il. Ce black-out inquiète à Jénine, où l'opération «Rempart» israélienne est sur toutes les lèvres.
C'était en 2002 au camp de réfugiés de Jénine. La deuxième Intifada, le soulèvement palestinien lancé en 2000, battait alors son plein, avec des attentats suicides palestiniens et des opérations militaires israéliennes meurtrières dans les villes, villages et camps des territoires palestiniens.
Le long siège de l'armée israélienne s'était soldé par des dizaines de morts côté palestinien et israélien. Une partie du camp avait été rasée et il avait gagné pour longtemps la réputation de bastion de la «résistance» palestinienne.
Samedi matin, le gouverneur Abou al-Rob ose la comparaison: «Cela me rappelle le camp de Jénine en 2002, vu le nombre important de soldats, l'étendue des destructions d'infrastructures, et les tirs sur des innocents», dit-il.
Avec AFP
«C'est dur, c'est très dur pour les enfants et pour tout le monde. On a peur, on est terrorisés, regardez tous les dégâts», lance Faïza Abou Jaafar, robe bleue et voile beige.
«On vit des jours noirs», lâche cette mère de famille palestinienne. Autour d'elle, des portes métalliques pendent au-dessus de morceaux de bitume arrachés.
Non loin de là, vendredi soir, un octogénaire a été tué par une balle tirée par un tireur embusqué israélien, racontent des habitants. Cela porte à 20 le nombre de morts au cours de l'«opération antiterroriste» lancée par l'armée israélienne mercredi dans trois villes du nord de la Cisjordanie.
L'armée assure que tous les hommes tués par des soldats depuis mercredi dans le territoire palestinien sont des «terroristes».
Les mouvements armés palestiniens ont annoncé qu'au moins 13 des victimes appartenaient à leurs branches armées. Cependant, les habitants, unanimes, affirment que l'octogénaire n'avait rien à voir avec les combats.
«La guerre»
Ici, des murs sont écroulés, là, un toit de tuile gît au sol. Plus loin, les escaliers extérieurs d'une maison ne tiennent plus que sur un pilier bancal.
Majdi al-Mehdi, vêtu d'un tee-shirt noir et avec une barbe taillée courte, contemple les deux voitures et la moto écrasées contre le mur de sa maison, sous un tas de gravats et de tôle froissée.
«Ça s'est passé pendant la guerre, il y a trois jours», dit-il.
Dans cette «guerre» urbaine, les bulldozers ont ouvert la voie aux fantassins israéliens.
«En face, ils avaient transformé une maison en caserne et y interrogeaient les jeunes» arrêtés lors de descentes dans des maisons ou au cours d'affrontements, raconte-t-il encore à l'AFP.
En dégageant les routes, les bulldozers ont retourné le sol. Le bitume a disparu, révélant les tuyaux enfouis en dessous. L'armée israélienne assure qu'elle a percé des conduites d'eau par erreur, mais pour les habitants, les soldats ont agi délibérément.
Avec ces dégâts, «on est coupés du monde», dit Taher al-Saadi, le visage marqué sous sa barbe blanche de quelques jours et son épaisse moustache poivre et sel.
«L'eau est coupée, l'électricité est coupée, le système d'égouts ne fonctionne plus, toutes les infrastructures sont détruites. Les boulangeries sont à l'arrêt. On ne trouve plus de lait pour les enfants», ajoute-t-il.
Une situation inédite dans le quartier oriental de Jénine, où, d'habitude, on entend au loin les affrontements entre soldats israéliens et combattants palestiniens dans le camp de réfugiés, situé à l'autre bout de la ville.
Entrées mercredi, les colonnes de blindés et de bulldozers israéliens sont reparties samedi matin, prenant la direction du camp de réfugiés, bastion des groupes armés palestiniens en lutte contre Israël.
«Jénine en 2002»
Là, les combats sont féroces, d'après les communiqués réguliers des groupes armés et les tirs et explosions qui résonnent au-delà des murs du camp.
Même le gouverneur de Jénine, Kamal Abou al-Rob, avoue ne «pas savoir ce qui se passe vraiment à l'intérieur du camp».
«Les Israéliens assiègent les hôpitaux et coupent la ville du camp, qui est devenu une zone militaire verrouillée», affirme-t-il à l'AFP. «Ni la Défense civile, ni les ambulances, ni les journalistes ne peuvent aller voir ce qui s'y passe», dit-il. Ce black-out inquiète à Jénine, où l'opération «Rempart» israélienne est sur toutes les lèvres.
C'était en 2002 au camp de réfugiés de Jénine. La deuxième Intifada, le soulèvement palestinien lancé en 2000, battait alors son plein, avec des attentats suicides palestiniens et des opérations militaires israéliennes meurtrières dans les villes, villages et camps des territoires palestiniens.
Le long siège de l'armée israélienne s'était soldé par des dizaines de morts côté palestinien et israélien. Une partie du camp avait été rasée et il avait gagné pour longtemps la réputation de bastion de la «résistance» palestinienne.
Samedi matin, le gouverneur Abou al-Rob ose la comparaison: «Cela me rappelle le camp de Jénine en 2002, vu le nombre important de soldats, l'étendue des destructions d'infrastructures, et les tirs sur des innocents», dit-il.
Avec AFP
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