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- Aysenur Ezgi Eygi, tuée en Cisjordanie, inhumée en Turquie
©Un parent de l'activiste américano-turque Aysenur Ezgi Eygi, tuée par les forces israéliennes alors qu'elle manifestait contre les colonies israéliennes illégales en Cisjordanie occupée, dépose une couronne de fleurs lors de la cérémonie funéraire au cimetière de Didim, dans la province d'Aydin, le 14 septembre 2024. (Photo OZAN KOSE / AFP)
Les funérailles de la militante turco-américaine, tuée par balle alors qu'elle protestait contre les colonies israéliennes en Cisjordanie, ont eu lieu dans sa ville natale de Didim, dans le sud-ouest de la Turquie.
Aysenur Ezgi Eygi, la jeune militante américano-turque tuée en Cisjordanie le 6 septembre, a été inhumée en martyre samedi dans l'ouest de la Turquie.
Le cercueil, recouvert aux couleurs du drapeau turc, a été escorté jusqu'au petit cimetière de Didim, sur la côte égéenne, par une foule de plusieurs centaines de personnes et porté par la police anti-émeute casquée de blanc, réservée aux martyrs tombés au combat.
Dès l'annonce de sa mort, Ankara, qui a ouvert une enquête, avait dénoncé avec force cet «assassinat arbitraire» attribué à l'armée israélienne: le président Recep Tayyip Erdogan a assuré que son pays fera tout «pour que la mort de notre fille, Aysenur Ezgi, ne reste pas impunie».
Samedi, son principal conseiller, Farhettin Altun, a exorté les Etats-Unis - dont elle était également la ressortissante - à ouvrir une enquête à leur tour sur les conditions de sa mort et à «faire pression sur les autorités israéliennes pour obtenir des réponses et qu'elles rendent intégralement des comptes».
«La communauté internationale doit cesser de regarder ailleurs quand Israël commet des crimes innombrables, un nettoyage ethnique et un génocide», a-t-il accusé sur X.
Gouvernement et opposition ont pris place parmi les proches, dont le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et celui de l'Intérieur, Ali Yerlikyaya, entourés d'une foule scandant à l'arrivée du corps des slogans hostiles à Israël et aux États-Unis: «Israël, tueurs» et «Palestine de la rivière à la mer».
La jeune femme de 26 ans, récemment diplômée de l'Université de Washington en Psychologie et Études et Langues du Moyen-Orient, était arrivée à l'âge de dix mois aux États-Unis avec sa famille mais revenait fréquemment à Didim, le berceau de la famille, a rapporté son oncle, Ali Tikkim, à l'AFP.
Son corps était arrivé en Turquie vendredi depuis Tel Aviv et avait aussitôt été acheminé à Izmir, troisième ville du pays sur la côte occidentale, où une nouvelle autopsie a confirmé sa mort par «arme à feu», a rapporté la télévision publique TRT.
La TRT a relevé que ces conclusions «correspondent» à celles des trois médecins palestiniens qui écartaient l'hypothèse d'un tir indirect.
Ces résultats seront joints au rapport de l'enquête ouverte par le procureur d'Ankara, a indiqué le ministre de la Justice Yilmaz Tunç.
«Défendre son idéal»
Militante du Mouvement de solidarité internationale (ISM), Aysenur Eygi a été tuée alors qu'elle participait à une manifestation dans le nord de la Cisjordanie occupée, près de Naplouse.
L'armée israélienne a jugé «très probable» que des tirs provenant de ses rangs aient tué «indirectement et involontairement» la jeune femme.
«Aysenur a reçu une excellente éducation aux États-Unis, elle était mariée, à l'aise financièrement, elle a tout laissé derrière elle pour défendre son idéal», a rappelé vendredi son père éploré, Mehmet Suat Eygi, devant la maison familiale.
M. Eygi s'est félicité de l'ouverture d'une enquête des autorités turques et a appelé les États-Unis, l'autre pays de sa fille, à faire de même. «J'attends la même chose du gouvernement américain, car Aysenur n'avait que dix mois lorsqu'elle est arrivée aux États-Unis», a-t-il fait valoir.
«La seule chose que je demande à l'État, c'est de réclamer la justice pour ma fille. Que (son) sang soit vengé. Que les responsables soient punis car elle a été délibérément visée», a accusé sa mère, Rabia Birden, citée par l'agence Anadolu.
La Turquie envisage d'émettre des mandats d'arrêt internationaux, en fonction des résultats de son enquête.
Cem Taylan et Anne Chaon, avec AFP
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