Échange de plus de 200 prisonniers entre Moscou et Kiev
©Cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 14 septembre 2024 montre des prisonniers de guerre ukrainiens posant pour une photo à la suite d'un échange dans un lieu non divulgué en Ukraine. (Photo Handout / SERVICE DE PRESSE PRESIDENTIEL UKRAINIEN / AFP)
Les deux pays ont échangé 103 prisonniers de guerre chacun samedi dans le cadre d'un accord négocié par les Émirats arabes unis, dans un rare moment de coordination entre les deux parties belligérantes.

La Russie et l'Ukraine ont annoncé samedi avoir procédé à l'échange de 206 prisonniers, dont des soldats russes capturés lors de l'offensive ukrainienne dans la région frontalière de Koursk.

L'armée russe a également affirmé s'être emparée d'un village dans la région ukrainienne de Donetsk (est), où elle continue à progresser face aux troupes de Kiev, moins nombreuses et moins bien équipées.

Samedi, le ministère russe de la Défense a déclaré que 103 militaires russes faits prisonniers dans la région de Koursk avaient été échangés contre le même nombre de prisonniers de guerre ukrainiens.

Médiation émiratie


Selon le ministère russe, les Émirats arabes unis ont fourni des «efforts de médiation» pour permettre la tenue de cet échange. La diplomatie émiratie a salué pour sa part ce «succès».

Sur Telegram, Volodymyr Zelensky a indiqué samedi que l'échange avait permis la libération de soldats et de policiers ukrainiens ayant défendu Kiev, Donetsk, Marioupol et son usine Azovstal, ainsi que les régions de Lougansk, Kharkiv et Zaporijjia.

La veille, M. Zelensky avait annoncé que 49 prisonniers ukrainiens étaient rentrés de Russie. Le 24 août, Moscou et Kiev avaient procédé, également avec la médiation des Émirats arabes unis, à un échange de 230 prisonniers, dont des soldats russes capturés dans la région de Koursk.

Dans un communiqué distinct, l'armée russe a affirmé samedi qu'elle poursuivait des «opérations offensives» dans la région de Koursk. Jeudi, elle avait annoncé, pour la première fois, y avoir repris du terrain lors d'une contre-attaque.

Elle a également revendiqué samedi la prise d'un nouveau village dans la région ukrainienne de Donetsk, celui de Jelanne Perche, dans le district de Pokrovsk, un important nœud logistique menacé par Moscou.

Sur Telegram, le chef de l'administration ukrainienne de la région, Vadym Filachkine, a rapporté samedi matin la mort de quatre civils lors de bombardements russes.

Sur la défensive depuis des mois sur le front, l'Ukraine a lancé le 6 août une attaque surprise dans la région russe de Koursk, où elle s'est emparée de plusieurs centaines de kilomètres carrés.

Elle espérait contraindre Moscou à redéployer ses troupes qui sont dans la région de Donetsk et ainsi freiner leurs avancées.

«Escalade mal contrôlée»



Sur le front diplomatique, Zelensky réclame à ses alliés de lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires, comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine.

Mais jusqu'ici, les Occidentaux, Américains en tête, hésitent à donner un éventuel feu vert à l'utilisation par Kiev de missiles à longue portée, craignant qu'une telle décision ne puisse être vue par la Russie comme une escalade.

Vladimir Poutine a affirmé jeudi que si les Occidentaux autorisaient l'Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à plus longue portée, cela signifierait que «les pays de l'Otan sont en guerre contre la Russie».

Un haut responsable diplomatique russe, Sergueï Riabkov, a assuré samedi que l'Occident avait pris des «décisions il y a quelque temps» pour permettre à Kiev de frapper la Russie en profondeur.

«Washington et Londres font évoluer la situation vers une escalade mal contrôlée», a-t-il affirmé, cité par l'agence TASS.

Pour sa part, Zelensky a accusé vendredi ses alliés d'avoir «peur» d'évoquer la possibilité d'abattre eux-mêmes des drones et des missiles russes dans le ciel ukrainien, alors que son pays est confronté à de nombreuses attaques aériennes.

Kiev a ainsi indiqué samedi avoir encore abattu 72 drones russes dans la nuit.

En recevant le Premier ministre britannique Keir Starmer à Washington, le président américain Joe Biden a indiqué vendredi qu'il ne «pensait pas beaucoup à Poutine», en commentant les menaces du dirigeant russe sur une possible guerre entre la Russie et l'Otan.

Biden avait déclaré mardi que les États-Unis «travaillaient» à autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles à plus longue portée contre la Russie.

Washington n'autorise actuellement Kiev à frapper que des cibles russes dans les parties occupées de l'Ukraine et certaines dans les régions frontalières russes directement liées aux opérations militaires.

Selon des médias britanniques, Biden, qui craint un conflit nucléaire, est prêt à autoriser l'Ukraine à déployer des missiles britanniques et français utilisant la technologie américaine, mais pas les missiles américains eux-mêmes.

Avec AFP
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