Iran: 34 détenues en grève de la faim pour les deux ans de «Femme, vie, liberté»
©(ARCHIVES) Cette image satellite, publiée par Maxar Technologies le 17 octobre 2022, montre la prison d'Evin à Téhéran. (Image satellite ©2022 Maxar Technologies / AFP)
Trente-quatre détenues iraniennes ont entamé une grève de la faim pour «commémorer» le deuxième anniversaire du mouvement «Femme, vie, liberté» et la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée pour ne pas avoir respecté le strict code vestimentaire islamique, a annoncé Narges Mohammadi.

La lauréate iranienne du prix Nobel 2023 de la paix, détenue depuis novembre 2021, a déclaré sur X que «de nouveau, les prisonnières politiques et idéologiques d'Evin (un centre pénitentiaire proche de Téhéran, NDLR) ont entamé une grève de la faim en solidarité avec le peuple protestant en Iran contre les politiques oppressives du gouvernement».



«Aujourd'hui, 15 septembre 2024, 34 prisonnières politiques ont commencé une grève de la faim en commémoration du second anniversaire du mouvement « Femme, vie, liberté» et du meurtre de Mahsa (Jina) Amini», a-t-elle encore écrit sur ce compte géré par sa famille.

«Nous réaffirmons notre engagement à instaurer la démocratie, la liberté et l'égalité, et à vaincre le despotisme théocratique. Aujourd'hui, nous élevons nos voix plus fort et renforçons notre détermination», a-t-elle lancé.

Répression exacerbée


Pendant des mois après la mort en détention de Mahsa Amini, des manifestations dénonçant le port obligatoire du voile et le conservatisme religieux ont ébranlé le régime iranien, qui les a écrasées méthodiquement: au moins 551 personnes ont été tuées et des milliers d'autres arrêtées, selon des ONG de défense des droits humains.



Dix hommes ont en outre été exécutés dans des affaires liées à «Femme, vie, liberté», dont le dernier, Gholamreza Rasaei, 34 ans, a été pendu en août, quelques jours après la prise de fonction du nouveau président, Massoud Pezeshkian.

Les groupes de défense des droits humains dénoncent aussi la multiplication des exécutions pour tous types d'infractions, destinées à créer la peur et dissuader les opposants de toute velléité contestataire.

Narges Mohammadi, 52 ans, prix Nobel 2023 notamment pour son combat contre la peine de mort, est emprisonnée depuis novembre 2021 et a passé une grande part de la dernière décennie en prison.

La militante iranienne a été condamnée en juin à une nouvelle peine d'un an de prison pour «propagande contre l'Etat. Celui-ci s'ajoute à la longue liste de chefs d'inculpation pour lesquels elle a écopé d'une peine de douze ans et trois mois d'emprisonnement, 154 coups de fouet, deux ans d'exil et diverses sanctions sociales et pénales.

Avec AFP
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