©Isabelle Zighondi et Ziad Jallad.
Emra’a wa rajol, inspiré du film Un homme et une femme de Claude Lelouch (Palme d’or à Cannes en 1966) et du film Chanel mettant en scène Brad Pitt et Penélope Cruz, est réalisé par Rana Maalouf. Avec comme acteurs Isabelle Zighondi, Hiba Chihane et Ziad Jallad, la projection de ce film, suivie de celle de Lelouch, a eu lieu au Mir Amin Palace, le 14 septembre 2024.
Inspirée par Un homme et une femme de Claude Lelouch et plus tard par le film Chanel avec Brad Pitt et Penelope Cruz, Rana Maalouf a décidé d’adapter une version courte, en y insufflant une touche esthétique personnelle et un souffle oriental. Ainsi est née Emra’a wa rajol, comme un écho à l’amour, en noir et blanc, atemporel. Le film se distingue par un jeu d’acteurs subtil et des prises de vue oniriques, en harmonie avec la beauté des lieux et de la nature.
Parlant de l’idée du projet, Rana Maalouf raconte: «J’ai vu la vidéo de Chanel avec Brad Pitt et Penelope Cruz. J’ai transmis le lien à Isabelle Zighondi, qui me l'avait envoyé en même temps. L’idée est donc née de réaliser une version arabe d’Un homme et une femme avec des acteurs libanais. Cependant, comme il est difficile de lever des fonds au Liban, j’ai décidé d’entreprendre cette initiative et de saisir cette opportunité.» Elle n’a pas hésité à désigner ses acteurs. «J’avais envie de travailler avec Isabelle Zighondi et aussi Ziad Jallad, que j’imaginais souvent dans d’autres rôles que ceux qu'il incarnait. J’ai également senti que Hiba Chihane créerait un équilibre harmonieux entre les deux.»
Quant au choix de l’adaptation, Rana Maalouf a adopté une touche orientale. «Cela a déterminé mon choix des lieux de tournage», dit-elle. «Le film a été tourné au Mir Amin Palace, un endroit historique et sur l’ancienne route de Chekka. L’arrangement musical a aussi été créé avec le producteur musical Toni Geitani, sur des airs orientaux avec des instruments tels que le oud. Pour les films de Claude Lelouch et de Chanel, l’ambiance était nocturne et le temps brumeux et pluvieux. En ce qui concerne Emra’a wa rajol, j’ai filmé sur deux jours, lors du coucher du soleil. Le soleil poursuit les personnages dans le cadre, mettant en relief les caractéristiques des pays méditerranéens. L’assortiment des marques était également local et les pièces durables. Même le choix de la matière était étudié; le bambou par exemple. J’ai aussi adopté le dialecte égyptien comme un clin d'œil, vu que lorsque le film de Claude Lelouch a été filmé en 1966, il existait une collaboration cinématographique entre l’Égypte et le Liban.»
Dans son adaptation, Rana Maalouf a tenu à maintenir cet équilibre entre l'homme et la femme. N'ayant pas adopté le point de vue où la femme prend l’initiative, elle l'insinue et l’homme la comprend par un regard. Il prend la relève et répond à ses attentes, attentes réciproques d’ailleurs. C’est cette complémentarité entre les genres qu’elle appuie, affirmant qu’«il reste encore chez la femme orientale de la subtilité sans avoir à être explicite. Un langage de regards en ressort, renforçant la complémentarité entre les deux êtres. Alors que dans le film de Lelouch c’est l’homme qui prend le devant et dans celui de Chanel, c’est la femme, j’ai pris la position de l’alternance entre les deux.»
Quant à la direction d’acteurs, Ziad Jallad a joué le rôle de mentor pour Isabelle Zighondi pour le dialecte égyptien. Rana Maalouf dit avoir co-écrit ce film à trois avec les deux acteurs. Elle raconte que le tournage des séquences a été effectué «de façon répétitive et sans arrêt, pour garder le rythme de l’action et ensuite en tirer le meilleur, pour qu’elle soit fluide, avec les temps de silence respectés. Pour Isabelle Zighondi, j’ai essayé de faire ressortir sur le lieu du tournage le côté de femme fatale, elle qui est plutôt réservée d’habitude. Le résultat est plus que satisfaisant.»
Une expérience cinématographique prometteuse.
Il ne vous reste plus qu’à
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