En Iran, la répression des libertés artistiques continue
Le régime iranien interdit à deux réalisateurs, Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha, de quitter le pays pour présenter leur nouveau film. En réponse, le mardi 24 septembre, la Société des réalisateurs de films et la Société civile des auteurs réalisateurs producteurs exhortent le gouvernement français à intervenir en leur faveur.

Un nouveau chapitre de répression vient s’ajouter à l’histoire sombre de l’Iran. Sous le joug d’un gouvernement qui bafoue les droits fondamentaux de ses citoyens, les libertés culturelles sont constamment réprimées. Mardi dernier, deux des plus influentes organisations du cinéma français, la Société des réalisateurs de films (SRF) et la Société civile des auteurs réalisateurs producteurs (ARP), ont exprimé leur soutien à un couple de réalisateurs empêchés de quitter l’Iran par les autorités. Elles ont ainsi exhorté la France à intervenir en leur faveur.

Ours d’or

L'actrice et réalisatrice suédo-iranienne Maryam Moghaddam et son époux et coréalisateur Behtash Sanaeeha avaient annoncé plus tôt en septembre avoir été interdits de sortir du pays pour présenter leur film Mon gâteau préféré en Suède. Ce long-métrage, en lice pour l'Ours d'or lors du dernier Festival de Berlin, auquel les réalisateurs avaient également été interdits de participer, est attendu dans les salles françaises le 5 février.

«Le régime iranien continue de déployer une censure absolument inacceptable envers ses artistes, qui luttent contre l'oppression au péril de leur liberté», déplorent la SRF et l'ARP dans un communiqué. Elles appellent le gouvernement français à «mettre tout en œuvre pour permettre aux deux cinéastes de pouvoir accompagner la sortie de leur film en France».

Police des mœurs


Le film raconte la rencontre entre une veuve septuagénaire et un retraité chauffeur de taxi, qui passent la nuit ensemble à l'abri des regards de la police des mœurs. «C'est l'histoire d'une femme qui vit sa vie, qui veut avoir une vie normale, ce qui est interdit pour les femmes en Iran», avait expliqué la réalisatrice lors d’un entretien par visioconférence avec l'AFP pendant la Berlinale. Ce film franchit, selon elle, «tellement de lignes rouges (sur des choses) qui sont interdites (dans le pays) depuis 45 ans».

Les réalisateurs ont également reçu le soutien de cinéastes suédois et de la ministre suédoise de la Culture, Parisa Liljestrand, qui a salué un film traitant «de notre empathie, de notre humour et de notre humanité, le genre d'œuvres dangereuses pour les pouvoirs qui ne supportent pas d'être remis en question».

Répression féroce

Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de répression féroce exercée par les autorités iraniennes contre toute forme de dissidence culturelle. Dans le pays des Mollahs, l’expression artistique est étouffée par un appareil d’État qui voit dans la culture un outil à contrôler, plutôt qu’un vecteur de liberté. Des artistes, des écrivains et des cinéastes sont régulièrement persécutés, emprisonnés ou contraints au silence. Ce contrôle systématique vise à maintenir une chape de plomb sur les espoirs de changement dans la société iranienne, muselant toute voix susceptible de contester l’autorité du régime.

Avec AFP
Commentaires
  • Aucun commentaire