Kévin Germanier, le Frankenstein du surcyclage
Le 24 septembre 2024, le créateur suisse Kévin Germanier, pionnier du surcyclage et du style audacieux, a séduit Paris à la Fashion Week.

À seulement 32 ans, le designer suisse Kévin Germanier a réussi à marquer le monde de la mode avec son approche unique du surcyclage et son style éclatant. Ce mardi à Paris, il a encore une fois fait sensation, incarnant la nouvelle vague de créateurs décomplexés et colorés qui réinventent les codes de la haute couture parisienne.

Surnommé le «Frankenstein» de la mode, Germanier n'hésite pas à se définir comme un expérimentateur, un bricoleur qui joue avec des matières souvent considérées comme des déchets. «Dans la mode, tout doit être impeccable, mais moi, je me vois un peu comme un Frankenstein avec mes expérimentations», confie-t-il, affirmant son amour pour les créations ludiques et bariolées, mêlant perles, pompons et autres éléments inattendus.

Cet été, lors des Jeux olympiques de Paris, Germanier a eu l'honneur de concevoir le costume de clôture, le fameux «Golden Voyageur». Ce costume doré, qualifié par Vogue comme «le plus impressionnant de la cérémonie», a transformé le créateur en star de la soirée. La combinaison dorée, mi-guêpe, mi-moustique, mi-feu d'artifice, a capté l’attention du monde entier et suscité l’admiration des internautes.




La philosophie de Kévin Germanier repose sur l'upcycling, ou surcyclage, une démarche qui consiste à utiliser des chutes de tissus, des invendus, ou encore des matières endommagées. Tout a commencé lors d'un stage à Hong Kong, où il a découvert des sachets de perles décolorés par le soleil, trop proches des vitrines. Depuis, il n’a cessé de transformer les déchets en pièces de mode uniques. «L’upcycling, ce n’est pas juste récupérer un t-shirt vintage dans une friperie. C’est vraiment travailler avec des ordures», explique-t-il.

Né dans le canton du Valais, Kévin Germanier a grandi en observant sa mère et sa grand-mère coudre des fleurs sur des vêtements usés pour leur redonner vie, une approche créative qui l’a poussé à s'inscrire à Central Saint Martins à Londres. Aujourd'hui installé à Paris, il continue de cultiver son art tout en restant pragmatique. Conscient que la mode est aussi un business, il cherche constamment le produit phare qui se vendra comme des petits pains.

Avec son humour décalé et son esprit entrepreneurial, il a su s'imposer dans les garde-robes de célébrités comme Lady Gaga et Taylor Swift. Ambitieux, il rêve désormais d'un poste de directeur artistique chez Dior, où il espère pouvoir «changer les choses» à plus grande échelle. Mais pour Kévin Germanier, l'important est de ne jamais perdre le plaisir de créer. «Tant que je m’amuse, je continue. Quand je n’aurai plus de plaisir, j’arrêterai», affirme-t-il avec sincérité.
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