Sarah Bernhardt, l’étoile qui a révolutionné la scène


Un siècle après sa disparition, Sarah Bernhardt continue de fasciner. Une pièce à Paris retrace le destin extraordinaire de cette actrice devenue une icône internationale, célébrant sa liberté et sa détermination.

La Divine, la Voix d’or, l’Incomparable… Les surnoms ne manquent pas pour évoquer Sarah Bernhardt, tragédienne française dont la renommée a traversé les frontières et les époques. Cent ans après sa mort, son aura ne faiblit pas, comme en témoignent les hommages qui lui sont rendus cette année à Paris.
Au Théâtre du Palais-Royal, la pièce L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt, écrite et mise en scène par Géraldine Martineau, retrace le parcours de cette figure emblématique. Estelle Meyer y incarne avec brio la comédienne, déployant une voix puissante et une sensibilité qui embarquent le spectateur dans des moments chantés. Elle est entourée de neuf artistes qui campent une trentaine de personnages ayant marqué la vie de Sarah Bernhardt, de sa mère aux écrivains Victor Hugo et Edmond Rostand.
À travers ce spectacle, c’est le portrait d’une femme libre et audacieuse qui se dessine. Celle qui n’hésita pas à claquer par deux fois la porte de la Comédie-Française, à partir plusieurs mois en tournée aux États-Unis, à transformer le théâtre de l’Odéon en hôpital pendant la guerre, à dormir dans un cercueil ou encore à offrir un alligator à son fils Maurice. «C’est le symbole d’une femme libre», souligne Géraldine Martineau. «Les prises de risque, les portes claquées, l’ambition… Elle ne s’empêche rien!»
Au-delà de son talent et de son panache, la pièce explore aussi l’intimité de Sarah Bernhardt, révélant les blessures d’une enfant qui a souffert du manque d’amour maternel. Une facette plus personnelle qui ajoute une nouvelle dimension à ce personnage fascinant et qui a été le déclic pour Géraldine Martineau lorsqu’elle a lu les mémoires de la Divine, Ma double vie.

Lors d’une représentation à laquelle assistaient neuf descendants de l’actrice, l’émotion était palpable. «On connaît Sarah Bernhardt comme une grande artiste mais on ne connaît pas forcément toute la souffrance et tout ce qu’elle a vécu pour en arriver là. Dans la pièce, j’ai tout retrouvé», confie Sylvie Azzopardi, 73 ans, arrière-arrière-petite-fille de la comédienne.
Jean-Jacques Campignon, 82 ans, nuance toutefois: s’il apprécie de voir sur scène des extraits de Ruy Blas de Victor Hugo ou de  L’Aiglon d’Edmond Rostand, il aurait aimé «plus de jeu». «Là, on n’a pas entendu la comédienne déclamer», regrette-t-il, en référence au phrasé particulier de son aïeule qui pouvait rendre ses tirades parfois inaudibles.
Cette pièce n’est pas le seul hommage rendu à la Divine cette année. Le Petit Palais a accueilli l’exposition Sarah Bernhardt: Et la femme créa la star, dévoilant au public des costumes de scène et des effets personnels inédits. De plus, le 18 décembre, un film retraçant son parcours sortira dans les salles obscures françaises.
Pourquoi un tel engouement, un siècle après sa disparition? Sans doute parce que Sarah Bernhardt incarne un modèle d’émancipation et d’audace qui reste d’une brûlante actualité. «On a besoin de modèles de femmes qui osent et qui sont singulières», insiste Géraldine Martineau.
À travers ces différents hommages, c’est la modernité de Sarah Bernhardt qui est célébrée. Une artiste qui a su s’affranchir des conventions de son époque pour tracer son propre chemin, devenant une icône internationale dont l’aura ne cesse de rayonner. Une étoile éternelle qui continue d’inspirer et de fasciner, par-delà le temps.
Avec AFP
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