Forces libanaises: Ce n'est pas le moment de «bluffer», mais d'élire un président!
Le parti des Forces libanaises (FL) a vivement déploré, vendredi, le comportement des dernières heures de «certains politiciens de l’axe de la résistance qui n’ont pas changé leurs positions politiques d’un iota» et qui accusent «les FL d’obstruction à l’élection d’un président».

Malgré la tragédie, la guerre et ses répercussions sur «une très large partie de la population», certaines personnalités veulent toujours faire obstruction et mener leur candidat, Sleiman Frangié, à la présidence, «comme si rien ne s'était passé dans le pays», ont ainsi amèrement regretté les Forces libanaises dans un communiqué publié vendredi par leur bureau de presse.

«On a vraiment cru, à un moment, que ces personnalités politiques avaient fait une révision profonde de toutes leurs positions, celles qui ont conduit le Liban et les Libanais là où nous en sommes aujourd’hui. Mais il s'est malheureusement avéré que cette tragédie n’a rien changé», poursuivent-ils.

Pour les FL, certains de «l'axe de la résistance» sont en train de «bluffer» les autres partis politiques, «l’opposition» en tête, en faisant de l’esbroufe, voire en jouant «une pièce de théâtre» pour leur faire croire qu’ils étaient désormais d’accord sur l’élection d’un président «de consensus et non de défi».

Ce point essentiel, qui est l'un des trois points clés de la feuille de route tripartite pour sauver le Liban, a été proposé conjointement, mercredi, à l’issue de la rencontre de Aïn el-Tiné, rassemblant le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati, le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, et l’ancien leader du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt. Cette feuille de route tripartite inclut également: un cessez-le-feu, la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité (qui a mis fin en 2006 à la guerre entre Israël et le Hezbollah), le déploiement de l’armée libanaise à la frontière sud du Liban, ainsi que l’aide aux déplacés.



«Nous pensions que l'horreur de la tragédie vécue par les Libanais, opprimés, perdus et attristés par la guerre, la mort, la destruction et le déplacement qui ont touché une grande partie d’entre eux, dormant à la belle étoile et sans conditions sanitaires minimales – attendant un morceau de pain pour se nourrir et nourrir leurs enfants – tandis qu'une autre partie a eu la ‘chance’ de trouver refuge dans un centre d’hébergement, pourrait changer quelque chose», peut-on également lire dans le texte.

L’opposition favorable à la feuille de route tripartite pour sauver le Liban

Les Forces libanaises et d’autres partis de l’opposition ont été «favorables» à cette feuille de route lorsqu’elle leur a été soumise tour à tour, jeudi (hier), par le député de la Rencontre démocratique, Waël Bou Faour (PSP), mandaté par Walid et Teymour Joumblatt (actuel leader du PSP) dans cet objectif.

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«Nous avons donc envoyé des réponses positives, en attendant qu’on nous convoque à une session parlementaire pour élire un président à travers des sessions successives ouvertes jusqu'à ce qu'un président soit élu.»

Cependant, les FL ont été accusées d'obstruction, comme l'explique le texte.

Les FL ont regretté que «certains d'entre eux (en référence à la visite de M. Mikati hier à Bkerké, sans le nommer) soient même allés se plaindre au patriarche maronite, Béchara Raï, en lui demandant d’agir. Pourtant, tout le monde sait que c’est l'axe de la résistance qui a bloqué la deuxième session électorale et tous les appels successifs à une session parlementaire pour élire un président.»



Cependant, «l’opposition et les FL ont toujours fait preuve de positivité», ajoute le texte. «Mais, comme d'habitude, l'autre partie a commencé à reculer petit à petit, en commençant par lier les élections présidentielles au cessez-le-feu, à travers la condition d'obtenir le consensus de 86 députés, ce qui est impossible, au point de considérer l'ancien député Sleiman Frangié comme un président de consensus. Selon plusieurs sources du Hezbollah, ce qui prime actuellement, c’est le terrain et non les droits constitutionnels ou politiques.»

Les FL ont enfin lancé un appel: «Par compassion pour les Libanais qui ont perdu un être cher, dont les maisons ont été détruites et qui souffrent de l'oppression du déplacement et de la tragédie qui les a frappés, le temps n'est pas à l'obstruction ou aux pièces de théâtre, mais à sortir le Liban et les Libanais de cette tragédie.»

«La seule voie possible pour y parvenir est d’appeler immédiatement à une session parlementaire ouverte pour élire un président – en sessions successives jusqu'à l'élection d'un président de la République», a conclu le communiqué des Forces libanaises.
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