Des commodes ornées de messages d’amour, des chaises brodées de dessins pacifiques. Difficile d’imaginer que ces meubles exposés jusqu'au 24 novembre à la galerie 392Rmeil393 (Gemmayzé), ont été fabriqués par de jeunes tripolitains issus des quartiers ennemis. A l’origine, l’initiative Kan ya ma kan lancée en 2019 par l’ONG March. Son but : rapprocher des jeunes des deux communautés rivales, sunnite et chiite, à travers l’art tout en leur offrant une perspective d’avenir.
Ici, il n’est plus question d’armes mais de pinceaux, de bois et de fil à coudre. Du design aux détails finaux, les jeunes artistes issus des quartiers de Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen ont tout réalisé de A à Z. En amont, la quarantaine de participants âgés de 18 à 30 ans a bénéficié de formations sur plusieurs mois : restauration de meubles, broderie, calligraphie… Un souffle d’espoir pour ceux qui ont grandi dans la pauvreté et les combats, et qui ont souvent connu la prison. « Au début, ils arrivaient avec beaucoup de réticence. L’idée est de leur faire réaliser qu’ils peuvent produire plutôt que détruire, que leur avenir dépend en partie de ce vivre ensemble et qu’il peut être enrichissant », explique Léa Baroudi, co-fondatrice de March. « Les collections que vous voyez ici - tables, chaises, coussins - relatent leur vécu, leurs histoires. Elles parlent d’amour et de guerre. D’où le nom Kan ya ma kan, qui signifie ‘Il était une fois».
Coussins, tables, chaises et commodes colorées égaient la galerie de leurs messages d’espoirs, dont certains, empruntés à l'icône de la chanson libanaise, Feyrouz, ou au poète syrien, Nizar Qabbani, sont adressés à Beyrouth. « Après l’explosion, les jeunes ont voulu apporter leur soutien. », poursuit Léa. Un élan de solidarité qui s’est étendu à certains restaurants du quartier, dont ils ont restauré gratuitement les meubles endommagés.
Cette démarche s’inscrit pleinement dans la philosophie de March. Présente à Tripoli depuis 2015, l'ONG promeut la cohésion sociale et défend l'égalité des droits via un travail de consolidation de la paix et de résolution des conflits. La guerre tantôt ouverte tantôt larvée qui a débuté entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen dans les années 70 et qui a repris de manière sporadique et parfois excessivement violente, notamment entre 2008 et 2010 a créé des générations d’ennemis. Les actions de March ont largement oeuvré en faveur d’un apaisement des relations des habitants des deux quartiers. « L’image que j’avais des gens de Jabal Mohsen était très différente. Hier, j’ai même veillé avec certains d’entre eux. Nous sommes devenus amis », raconte Mohammed, le sourire aux lèvres. Le jeune homme de 23 ans semble encore étonné de ce rapprochement autrefois inimaginable. Il a rejoint March en 2016, puis l’initiative Kan ya ma kan à sa création. « Ce qu’ils ont fait, l’Etat lui-même ne l’a pas fait. Rassembler les gens de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbané, c’était quelque chose d’impossible », lâche-t-il.
Elevés dans la pauvreté, au rythme d’affrontements fratricides, ces jeunes souffrent entre autres d’un manque d’accès à l’éducation. Une problématique à laquelle l’ONG tente de remédier, via un programme d’enseignements qui s’étend au-delà des formations artistiques. « Nous dispensons des cours de langues, d’histoire, de communication et proposons un soutien psychologique et des sessions de team building », précise Léa. Le but : permettre ensuite à ces jeunes de lancer leur propre activité professionnelle. « J’ai commencé par apprendre la menuiserie puis la broderie. Aujourd’hui je peux ouvrir quelque chose à mon nom », s’enthousiasme Mohammed.
Certains jeunes ont déjà quitté le programme et sont devenus artistes menuisiers. « Cela nous donne une vraie motivation pour continuer. Petit à petit nous élargissons notre champ de travail. », ajoute Léa. L’initiative lance bientôt une ligne de vêtements, confectionnée par les membres du programme. « Le grand challenge aujourd’hui c’est de créer de l’espoir dans un pays où il n’y en a plus » conclut-elle.
Ici, il n’est plus question d’armes mais de pinceaux, de bois et de fil à coudre. Du design aux détails finaux, les jeunes artistes issus des quartiers de Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen ont tout réalisé de A à Z. En amont, la quarantaine de participants âgés de 18 à 30 ans a bénéficié de formations sur plusieurs mois : restauration de meubles, broderie, calligraphie… Un souffle d’espoir pour ceux qui ont grandi dans la pauvreté et les combats, et qui ont souvent connu la prison. « Au début, ils arrivaient avec beaucoup de réticence. L’idée est de leur faire réaliser qu’ils peuvent produire plutôt que détruire, que leur avenir dépend en partie de ce vivre ensemble et qu’il peut être enrichissant », explique Léa Baroudi, co-fondatrice de March. « Les collections que vous voyez ici - tables, chaises, coussins - relatent leur vécu, leurs histoires. Elles parlent d’amour et de guerre. D’où le nom Kan ya ma kan, qui signifie ‘Il était une fois».
Coussins, tables, chaises et commodes colorées égaient la galerie de leurs messages d’espoirs, dont certains, empruntés à l'icône de la chanson libanaise, Feyrouz, ou au poète syrien, Nizar Qabbani, sont adressés à Beyrouth. « Après l’explosion, les jeunes ont voulu apporter leur soutien. », poursuit Léa. Un élan de solidarité qui s’est étendu à certains restaurants du quartier, dont ils ont restauré gratuitement les meubles endommagés.
Cette démarche s’inscrit pleinement dans la philosophie de March. Présente à Tripoli depuis 2015, l'ONG promeut la cohésion sociale et défend l'égalité des droits via un travail de consolidation de la paix et de résolution des conflits. La guerre tantôt ouverte tantôt larvée qui a débuté entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen dans les années 70 et qui a repris de manière sporadique et parfois excessivement violente, notamment entre 2008 et 2010 a créé des générations d’ennemis. Les actions de March ont largement oeuvré en faveur d’un apaisement des relations des habitants des deux quartiers. « L’image que j’avais des gens de Jabal Mohsen était très différente. Hier, j’ai même veillé avec certains d’entre eux. Nous sommes devenus amis », raconte Mohammed, le sourire aux lèvres. Le jeune homme de 23 ans semble encore étonné de ce rapprochement autrefois inimaginable. Il a rejoint March en 2016, puis l’initiative Kan ya ma kan à sa création. « Ce qu’ils ont fait, l’Etat lui-même ne l’a pas fait. Rassembler les gens de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbané, c’était quelque chose d’impossible », lâche-t-il.
Elevés dans la pauvreté, au rythme d’affrontements fratricides, ces jeunes souffrent entre autres d’un manque d’accès à l’éducation. Une problématique à laquelle l’ONG tente de remédier, via un programme d’enseignements qui s’étend au-delà des formations artistiques. « Nous dispensons des cours de langues, d’histoire, de communication et proposons un soutien psychologique et des sessions de team building », précise Léa. Le but : permettre ensuite à ces jeunes de lancer leur propre activité professionnelle. « J’ai commencé par apprendre la menuiserie puis la broderie. Aujourd’hui je peux ouvrir quelque chose à mon nom », s’enthousiasme Mohammed.
Certains jeunes ont déjà quitté le programme et sont devenus artistes menuisiers. « Cela nous donne une vraie motivation pour continuer. Petit à petit nous élargissons notre champ de travail. », ajoute Léa. L’initiative lance bientôt une ligne de vêtements, confectionnée par les membres du programme. « Le grand challenge aujourd’hui c’est de créer de l’espoir dans un pays où il n’y en a plus » conclut-elle.
Lire aussi
Commentaires