Après le fils de l'ex-dictateur Kadhafi et le maréchal Haftar, le Premier ministre libyen par intérim Abdelhamid Dbeibah est entré dans la course présidentielle dimanche, provoquant un nouveau bouleversement du jeu électoral à un mois du scrutin.
M. Dbeibah a signé des documents et pris des photos de son dossier déposé au siège de la Haute commission électorale (HNEC) à Tripoli, à la veille de la clôture des candidatures, selon des images retransmises en direct par la télévision nationale.
"C'est un jour historique et décisif. Je suis venu pour la patrie et l'unité de la patrie", a déclaré M. Dbeibah, 57e candidat à déposer son dossier. Il s'est mis "au service des Libyens", qu'il a appelés à "ne pas perdre espoir". "Nous avons commencé le chemin ensemble, nous le terminerons ensemble", a--il ajouté, en promettant qu'il n'y aurait "plus de guerres".
Riche homme d'affaires originaire de Misrata (ouest), M. Dbeibah, 62 ans, avait été désigné en février dernier, par un forum de 75 délégués libyens sous l'égide de l'ONU, pour mener la transition jusqu'à la tenue des élections législatives et présidentielle.
Réputé proche de la Turquie et des frères musulmans, M. Dbeibah laissait planer le doute depuis des semaines sur son entrée en lice. Certains experts avaient noté qu'il avait été reçu avec tous les honneurs à Paris lors de la Conférence internationale sur la Libye le 12 novembre.
Les choses se sont précisées lorsqu'il a déposé sa déclaration de patrimoine jeudi, condition requise pour tout candidat.
Prévue le 24 décembre, l'élection présidentielle - la première d'un chef d'Etat au suffrage universel en Libye - est l'aboutissement d'un processus politique laborieux parrainé par l'ONU.
Pour la communauté internationale, la tenue des élections - la présidentielle et les législatives un mois plus tard - est essentielle pour pacifier le pays, qui compte les réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, ce pays d'Afrique du nord est miné par les rivalités entre les principales régions, en particulier l'Est et l'Ouest, et les ingérences étrangères. Les infrastructures sont à plat, l'économie en lambeaux et les services défaillants.
Jeux très ouverts
Bien que chargé surtout de réunifier les institutions, d'assurer le départ des combattants et mercenaires étrangers et de préparer les scrutins, M. Dbeibah a cultivé dès le début sa popularité auprès des Libyens, usés par les conflits, l'insécurité et une inflation galopante.
Théoriquement, M. Dbeibah ne pouvait pas se présenter.
Il y a "la promesse qu'il avait faite pendant les négociations avec l'ONU qu'il ne serait pas été candidat. Et la loi électorale selon laquelle pour être candidat, il faut s'être suspendu de ses fonctions trois mois avant le vote", a expliqué à l'AFP Claudia Gazzini, experte de la Libye au sein de l'International Crisis Group.
Toutefois, le fait que la loi électorale pour la présidentielle soit très contestée pourrait lui faciliter les choses lors d'un éventuel recours devant des tribunaux. En outre, "sur la base de certaines interprétations juridiques, il a été (de facto) suspendu de ses fonctions" par le vote d'une motion de censure le 21 septembre au Parlement.
La loi électorale, ratifiée sans vote par Aguila Saleh, président du Parlement et proche du maréchal Khalifa Haftar, tous deux candidats à la présidentielle, a suscité une vague de contestation notamment dans l'ouest du pays.
Le Premier ministre a dénoncé une loi "taillée sur mesure pour le bénéfice de certaines personnes", lors d'un déplacement samedi à Zouara (ouest).
Le chef du gouvernement intérimaire espérait des amendements de la loi de façon à pouvoir se présenter, ce que M. Saleh a refusé catégoriquement. Aussi bien M. Saleh que le maréchal Haftar se sont mis en retrait de leurs postes en septembre, trois mois avant le scrutin.
"Toute la structure des élections était partie avec le présupposé que Dbeibah n'aurait pas participé. Donc (Khalifa) Haftar, Seif al-Islam (Kadhafi), Aguila (Saleh) étaient tous contents de l'exclusion de Dbeibah", a indiqué l'experte, en ajoutant: "il faut voir maintenant à quel point ils seront des démocrates quand ils découvriront que Dbeibah est candidat".
Pour Jalel Harchaoui du centre Global Initiative, la candidature de Dbeibah va avoir "un gros impact psychologique sur ses opposants" et leur "colère pourrait bien se retourner en sa faveur", si par exemple "ses ennemis avaient recours à la violence" ou "en cas d'effondrement du processus électoral".
Crédit: AFP
M. Dbeibah a signé des documents et pris des photos de son dossier déposé au siège de la Haute commission électorale (HNEC) à Tripoli, à la veille de la clôture des candidatures, selon des images retransmises en direct par la télévision nationale.
"C'est un jour historique et décisif. Je suis venu pour la patrie et l'unité de la patrie", a déclaré M. Dbeibah, 57e candidat à déposer son dossier. Il s'est mis "au service des Libyens", qu'il a appelés à "ne pas perdre espoir". "Nous avons commencé le chemin ensemble, nous le terminerons ensemble", a--il ajouté, en promettant qu'il n'y aurait "plus de guerres".
Riche homme d'affaires originaire de Misrata (ouest), M. Dbeibah, 62 ans, avait été désigné en février dernier, par un forum de 75 délégués libyens sous l'égide de l'ONU, pour mener la transition jusqu'à la tenue des élections législatives et présidentielle.
Réputé proche de la Turquie et des frères musulmans, M. Dbeibah laissait planer le doute depuis des semaines sur son entrée en lice. Certains experts avaient noté qu'il avait été reçu avec tous les honneurs à Paris lors de la Conférence internationale sur la Libye le 12 novembre.
Les choses se sont précisées lorsqu'il a déposé sa déclaration de patrimoine jeudi, condition requise pour tout candidat.
Prévue le 24 décembre, l'élection présidentielle - la première d'un chef d'Etat au suffrage universel en Libye - est l'aboutissement d'un processus politique laborieux parrainé par l'ONU.
Pour la communauté internationale, la tenue des élections - la présidentielle et les législatives un mois plus tard - est essentielle pour pacifier le pays, qui compte les réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, ce pays d'Afrique du nord est miné par les rivalités entre les principales régions, en particulier l'Est et l'Ouest, et les ingérences étrangères. Les infrastructures sont à plat, l'économie en lambeaux et les services défaillants.
Jeux très ouverts
Bien que chargé surtout de réunifier les institutions, d'assurer le départ des combattants et mercenaires étrangers et de préparer les scrutins, M. Dbeibah a cultivé dès le début sa popularité auprès des Libyens, usés par les conflits, l'insécurité et une inflation galopante.
Théoriquement, M. Dbeibah ne pouvait pas se présenter.
Il y a "la promesse qu'il avait faite pendant les négociations avec l'ONU qu'il ne serait pas été candidat. Et la loi électorale selon laquelle pour être candidat, il faut s'être suspendu de ses fonctions trois mois avant le vote", a expliqué à l'AFP Claudia Gazzini, experte de la Libye au sein de l'International Crisis Group.
Toutefois, le fait que la loi électorale pour la présidentielle soit très contestée pourrait lui faciliter les choses lors d'un éventuel recours devant des tribunaux. En outre, "sur la base de certaines interprétations juridiques, il a été (de facto) suspendu de ses fonctions" par le vote d'une motion de censure le 21 septembre au Parlement.
La loi électorale, ratifiée sans vote par Aguila Saleh, président du Parlement et proche du maréchal Khalifa Haftar, tous deux candidats à la présidentielle, a suscité une vague de contestation notamment dans l'ouest du pays.
Le Premier ministre a dénoncé une loi "taillée sur mesure pour le bénéfice de certaines personnes", lors d'un déplacement samedi à Zouara (ouest).
Le chef du gouvernement intérimaire espérait des amendements de la loi de façon à pouvoir se présenter, ce que M. Saleh a refusé catégoriquement. Aussi bien M. Saleh que le maréchal Haftar se sont mis en retrait de leurs postes en septembre, trois mois avant le scrutin.
"Toute la structure des élections était partie avec le présupposé que Dbeibah n'aurait pas participé. Donc (Khalifa) Haftar, Seif al-Islam (Kadhafi), Aguila (Saleh) étaient tous contents de l'exclusion de Dbeibah", a indiqué l'experte, en ajoutant: "il faut voir maintenant à quel point ils seront des démocrates quand ils découvriront que Dbeibah est candidat".
Pour Jalel Harchaoui du centre Global Initiative, la candidature de Dbeibah va avoir "un gros impact psychologique sur ses opposants" et leur "colère pourrait bien se retourner en sa faveur", si par exemple "ses ennemis avaient recours à la violence" ou "en cas d'effondrement du processus électoral".
Crédit: AFP
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