Est-il vraiment nécessaire de présenter Elie Mechantaf ? Figure emblématique, s’il en est, du basket libanais des années 1990-2000, superstar de l’équipe nationale et du Club de La Sagesse, chouchou du public pendant de longues années, Mechantaf est, incontestablement, l’un des meilleurs représentants du sport libanais.
Né en 1970 à Abra (Liban Sud), il se réveille à la vie avec comme toile de fond une guerre civile. Il poursuit, dans des conditions tumultueuses des études primaires entre Saida et Beyrouth avant d’aller chercher du côté de Chypre des cieux plus cléments.
Pourquoi Chypre ? « En 1987, la guerre faisait rage au Liban, à l’occasion d’un voyage de reconnaissance à Limassol, j’ai disputé avec des inconnus dans la rue un banal pick-up game. J’ai attiré l’attention d’un dirigeant sportif chypriote » nous résume Mechantaf « J’ai été aussitôt recruté par l’EPA Larnaca ». Le destin était lancé. Il s’installe alors à Larnaca où il poursuit en parallèle des études universitaires dans la petite ile. Il va y rester jusqu’en 1993. Son diplôme de gestion en main, il décide de rentrer ensuite au pays où il intègre le club de Amal Bickfaya avec lequel il dispute son premier championnat du Liban.
C’est à cette époque qu’il est repéré par le magnat de la publicité Antoine Choueiri qui avait était élu président du Club La Sagesse, deux ans auparavant. Flairant le potentiel exceptionnel de ce joueur Choueiri le recrute aussitôt chez les « Verts ».
Ça va être le début d’une carrière fulgurante où Elie Mechantaf enchaine des succès pratiquement ininterrompus. Promu capitaine du club de La Sagesse, Mechantaf est alors présent à toutes les grandes occasions, remportant au passage - excusez du peu- 8 championnats, 2 coupes du Liban, et 3 coupes d'Asie de clubs champions.
Le talentueux joueur portera son club à bout de bras, de victoire en victoire. « C’était une période magique » se souvient Mechantaf, un brin nostalgique. Rapidement Mechantaf et ses co-équipiers chassaient la gamberge qui prévalait jusque-là pour placer définitivement le Liban sur l’échiquier international des grandes nations de basket-ball. Sous l’extraordinaire impulsion de Antoine Choueiri, le basket libanais passe dans une autre dimension avec comme point d’orgue une victoire historique, en Coupe d’Asie, sur les Chinois Liaoning Hunters dans le fief du Club à Ghazir en 1999.
Ce qui l’a marqué le plus ? « Mon meilleur souvenir ? Incontestablement notre victoire au championnat arabe des Clubs en 1998. Il s’agissait là du premier titre international dans l’histoire du basket-ball libanais. » s’enflamme Mechantaf.
Doté d’un esprit combatif et d’un moral d’acier combiné à un sang-froid extraordinaire qui lui permettait de trancher dans les moments décisifs Mechantaf a répondu présent à toutes les grandes occasions. MVP (most valuable player), MIP (most improved player), dans les diverses compétitions (championnat national, arabe, asiatique), meilleur buteur, ballon d’or… Aucun trophée ne lui échappe. Le mythe du numéro 13 des Verts est bien né.
Capitaine également de la sélection libanaise, il participe aux championnats du monde à Indianapolis en 2002. Face aux ténors mondiaux, le Liban offre à cette occasion une prestation assez honorable. Entre temps les victoires continuent pour Mechantaf avec le Club jusqu’en 2006, où il cède aux appels de sirène de Champville et quitte les Verts. Après une saison passée dans le club mariste, Mechantaf revient à ses premiers amours où il met un terme à sa (belle) carrière professionnelle en 2008.
Il fonde M13, académie de sport qui compte aujourd’hui 250 jeunes, Elie Mechantaf est désormais le président de la municipalité de Abra, son village natal auquel il est très attaché. « J’y dédie beaucoup de temps et d’énergie tout comme je le faisais quand j’étais joueur. »
Il porte un regard mitigé sur le niveau du basket libanais actuel. « Malheureusement, Le niveau de compétition a considérablement baissé avec l’absence forcée des joueurs étrangers (à cause du manque d’argent frais, NDLR). Ces derniers créaient un équilibre entre les équipes alors que les joueurs locaux sont maintenant repartis sur deux ou maximum trois équipes d’où un niveau général extrêmement faible. Trois joueurs locaux associés à deux étrangers était une combinaison parfaite pour créer une équipe forte et compétitive. Mais la situation va s’améliorer avec le final Four, où la Fédération introduira un joueur étranger par équipe, ce qui sera de nature à redonner un peu de stabilité et de balance entre les équipes. » analyse Elie Mechantaf
Des retrouvailles avec La Sagesse en vue ? « J’espère que dans un avenir proche, La Sagesse regroupera à nouveau ceux et celles qui veulent l’aider pour retrouver sa gloire d’antan. Mais pour le moment, je concentre mes efforts sur mon travail municipal, mes voyages et mon académie avec laquelle je veux participer aux championnats locaux divers et aller le plus loin possible car c’est aux jeunes qu’appartient l’avenir. » Justement comment se présente l’avenir ? « A tous les coups, on est dans une passe difficile. La situation est désastreuse. Le sport libanais a atteint le plus bas de ses niveaux. Le Covid-19 a tout emporté sur son passage, y compris notre sport. La crise économique aidant, on se retrouve à l’arrivée avec un budget pour le moins ridicule. Sérieusement on s’attend à quoi exactement ? Impossible pour notre sport d’être compétitif dans ces conditions. Il faut dédier plus de temps, d’argent pour émerger à nouveau. Mais pour cela, il faut que nos chers responsables freinent notre descente aux enfers. »
« Je n’arrive pas à comprendre comment un peuple aussi intelligent puisse en arriver là. Mais je reste confiant qu’on va rebondir et renaître exactement comme… le phénix ! »
On croise les doigts…
Né en 1970 à Abra (Liban Sud), il se réveille à la vie avec comme toile de fond une guerre civile. Il poursuit, dans des conditions tumultueuses des études primaires entre Saida et Beyrouth avant d’aller chercher du côté de Chypre des cieux plus cléments.
Pourquoi Chypre ? « En 1987, la guerre faisait rage au Liban, à l’occasion d’un voyage de reconnaissance à Limassol, j’ai disputé avec des inconnus dans la rue un banal pick-up game. J’ai attiré l’attention d’un dirigeant sportif chypriote » nous résume Mechantaf « J’ai été aussitôt recruté par l’EPA Larnaca ». Le destin était lancé. Il s’installe alors à Larnaca où il poursuit en parallèle des études universitaires dans la petite ile. Il va y rester jusqu’en 1993. Son diplôme de gestion en main, il décide de rentrer ensuite au pays où il intègre le club de Amal Bickfaya avec lequel il dispute son premier championnat du Liban.
C’est à cette époque qu’il est repéré par le magnat de la publicité Antoine Choueiri qui avait était élu président du Club La Sagesse, deux ans auparavant. Flairant le potentiel exceptionnel de ce joueur Choueiri le recrute aussitôt chez les « Verts ».
Ça va être le début d’une carrière fulgurante où Elie Mechantaf enchaine des succès pratiquement ininterrompus. Promu capitaine du club de La Sagesse, Mechantaf est alors présent à toutes les grandes occasions, remportant au passage - excusez du peu- 8 championnats, 2 coupes du Liban, et 3 coupes d'Asie de clubs champions.
Le talentueux joueur portera son club à bout de bras, de victoire en victoire. « C’était une période magique » se souvient Mechantaf, un brin nostalgique. Rapidement Mechantaf et ses co-équipiers chassaient la gamberge qui prévalait jusque-là pour placer définitivement le Liban sur l’échiquier international des grandes nations de basket-ball. Sous l’extraordinaire impulsion de Antoine Choueiri, le basket libanais passe dans une autre dimension avec comme point d’orgue une victoire historique, en Coupe d’Asie, sur les Chinois Liaoning Hunters dans le fief du Club à Ghazir en 1999.
Ce qui l’a marqué le plus ? « Mon meilleur souvenir ? Incontestablement notre victoire au championnat arabe des Clubs en 1998. Il s’agissait là du premier titre international dans l’histoire du basket-ball libanais. » s’enflamme Mechantaf.
Doté d’un esprit combatif et d’un moral d’acier combiné à un sang-froid extraordinaire qui lui permettait de trancher dans les moments décisifs Mechantaf a répondu présent à toutes les grandes occasions. MVP (most valuable player), MIP (most improved player), dans les diverses compétitions (championnat national, arabe, asiatique), meilleur buteur, ballon d’or… Aucun trophée ne lui échappe. Le mythe du numéro 13 des Verts est bien né.
Capitaine également de la sélection libanaise, il participe aux championnats du monde à Indianapolis en 2002. Face aux ténors mondiaux, le Liban offre à cette occasion une prestation assez honorable. Entre temps les victoires continuent pour Mechantaf avec le Club jusqu’en 2006, où il cède aux appels de sirène de Champville et quitte les Verts. Après une saison passée dans le club mariste, Mechantaf revient à ses premiers amours où il met un terme à sa (belle) carrière professionnelle en 2008.
Il fonde M13, académie de sport qui compte aujourd’hui 250 jeunes, Elie Mechantaf est désormais le président de la municipalité de Abra, son village natal auquel il est très attaché. « J’y dédie beaucoup de temps et d’énergie tout comme je le faisais quand j’étais joueur. »
Il porte un regard mitigé sur le niveau du basket libanais actuel. « Malheureusement, Le niveau de compétition a considérablement baissé avec l’absence forcée des joueurs étrangers (à cause du manque d’argent frais, NDLR). Ces derniers créaient un équilibre entre les équipes alors que les joueurs locaux sont maintenant repartis sur deux ou maximum trois équipes d’où un niveau général extrêmement faible. Trois joueurs locaux associés à deux étrangers était une combinaison parfaite pour créer une équipe forte et compétitive. Mais la situation va s’améliorer avec le final Four, où la Fédération introduira un joueur étranger par équipe, ce qui sera de nature à redonner un peu de stabilité et de balance entre les équipes. » analyse Elie Mechantaf
Des retrouvailles avec La Sagesse en vue ? « J’espère que dans un avenir proche, La Sagesse regroupera à nouveau ceux et celles qui veulent l’aider pour retrouver sa gloire d’antan. Mais pour le moment, je concentre mes efforts sur mon travail municipal, mes voyages et mon académie avec laquelle je veux participer aux championnats locaux divers et aller le plus loin possible car c’est aux jeunes qu’appartient l’avenir. » Justement comment se présente l’avenir ? « A tous les coups, on est dans une passe difficile. La situation est désastreuse. Le sport libanais a atteint le plus bas de ses niveaux. Le Covid-19 a tout emporté sur son passage, y compris notre sport. La crise économique aidant, on se retrouve à l’arrivée avec un budget pour le moins ridicule. Sérieusement on s’attend à quoi exactement ? Impossible pour notre sport d’être compétitif dans ces conditions. Il faut dédier plus de temps, d’argent pour émerger à nouveau. Mais pour cela, il faut que nos chers responsables freinent notre descente aux enfers. »
« Je n’arrive pas à comprendre comment un peuple aussi intelligent puisse en arriver là. Mais je reste confiant qu’on va rebondir et renaître exactement comme… le phénix ! »
On croise les doigts…
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