©Crédits : Abbout Productions
À travers son objectif, Corine Shawi explore la condition humaine et le pouvoir de la foi dès lors qu’une lutte quotidienne se transforme en un mode de vie ordinaire.
Le dernier long-métrage de Corine Shawi, Perhaps what I fear does not exist (2021), projeté pour la première fois au Liban le 8 avril à 20h30 au Grand Cinemas Galaxy à Hazmieh, aborde de manière autobiographique sa vie pendant quatre ans aux côtés d’un père devenu paraplégique sans que personne ne s’y attende.
«Je n'arrive pas à croire que cela puisse se produire», se dit Corine lorsque le corps de son père se met à défaillir de manière inattendue. Qui aurait cru qu'il finirait paraplégique? La petite famille coulait une vie à peu près normale avant que les troubles ne fassent tout basculer. Les chambres d'hôpital deviennent alors sa demeure, l’endroit où elle vit, cuisine, dort et se retrouve avec les quelques proches et amis restants.
Corine Shawi
Née au Liban en 1981, Corine Shawi réalise son premier long-métrage documentaire, Les Femmes Bonnes, en 2006, observant la vie des employées de maison sri-lankaises. Ce dernier sera suivi de plusieurs courts-métrages de non-fiction. Dans Oxygen (2007), elle pousse sa famille à aborder un sujet tabou. Affinity (2007) est une réflexion sur les limites de l’amitié, tandis que Film of Welcome and Farewells (2009) dépeint la solitude et la mort à Copenhague. Je t’aime Infiniment (2010) examine la fragilité des êtres humains. Sorti en 2013, E muet, projeté à la compétition internationale du FID Marseille et d’autres festivals internationaux, traite de l'amitié, de l'amour et de leur expression. Corine Shawi enseigne par ailleurs depuis 2011 le cinéma documentaire à l'Institut d'études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques (IESAV) de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.
Foi, espoir et obstination
Dans son tout dernier long-métrage, Perhaps what I fear does not exist, alors qu'elle passe son temps dans différents hôpitaux à s'occuper de son père devenu subitement paraplégique, elle observe la routine de la nouvelle vie qui s'impose à la famille. Elle se retrouve confrontée à des problèmes passés et présents, tout en s'inquiétant de l'avenir, car elle perd de vue qui elle est. «J’avais arrêté toute activité professionnelle et je passais mon temps avec lui et ma mère à l’hôpital. J’ai commencé à filmer l’entourage du centre pour m’occuper, puis mon père pour suivre son progrès. Je n’avais aucune intention de faire un film», raconte Corine Shawi dans une interview avec Ici Beyrouth.
La mère, croyante depuis toujours, prie Dieu et les saints, implorant désespérément un changement de situation. Quand rien ne semble aller bien, on espère un miracle. Sa caméra à l’épaule, Corine suit sa mère dans ses invocations, questionnant sa foi et ce qui la fait tenir. «Je me suis réfugiée derrière ma caméra, ma mère dans ses prières quotidiennes, et mon père dans ses séances de rééducation. L’obstination, la foi et l’espoir sont le seul recours dans des situations pareilles. Je ne saurai dire ce que cette expérience enseigne, mais je réponds par le poème dont le titre s’est inspiré: 'Et si ce que je craignais était ailleurs, et si ce que j’espérais avait lieu'.»
«Je filme pour essayer d'accepter ce que la vie nous fait, comprendre la faiblesse du corps, sa complexité, et son effet sur l'esprit. Quand le corps ne bouge plus, l'esprit s'arrête-t-il aussi? Les grands espoirs de mon père l'aideront-ils à aller de l’avant?», s’interroge-t-elle.
Le dernier long-métrage de Corine Shawi, Perhaps what I fear does not exist (2021), projeté pour la première fois au Liban le 8 avril à 20h30 au Grand Cinemas Galaxy à Hazmieh, aborde de manière autobiographique sa vie pendant quatre ans aux côtés d’un père devenu paraplégique sans que personne ne s’y attende.
«Je n'arrive pas à croire que cela puisse se produire», se dit Corine lorsque le corps de son père se met à défaillir de manière inattendue. Qui aurait cru qu'il finirait paraplégique? La petite famille coulait une vie à peu près normale avant que les troubles ne fassent tout basculer. Les chambres d'hôpital deviennent alors sa demeure, l’endroit où elle vit, cuisine, dort et se retrouve avec les quelques proches et amis restants.
Corine Shawi
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Née au Liban en 1981, Corine Shawi réalise son premier long-métrage documentaire, Les Femmes Bonnes, en 2006, observant la vie des employées de maison sri-lankaises. Ce dernier sera suivi de plusieurs courts-métrages de non-fiction. Dans Oxygen (2007), elle pousse sa famille à aborder un sujet tabou. Affinity (2007) est une réflexion sur les limites de l’amitié, tandis que Film of Welcome and Farewells (2009) dépeint la solitude et la mort à Copenhague. Je t’aime Infiniment (2010) examine la fragilité des êtres humains. Sorti en 2013, E muet, projeté à la compétition internationale du FID Marseille et d’autres festivals internationaux, traite de l'amitié, de l'amour et de leur expression. Corine Shawi enseigne par ailleurs depuis 2011 le cinéma documentaire à l'Institut d'études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques (IESAV) de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.
Foi, espoir et obstination
Dans son tout dernier long-métrage, Perhaps what I fear does not exist, alors qu'elle passe son temps dans différents hôpitaux à s'occuper de son père devenu subitement paraplégique, elle observe la routine de la nouvelle vie qui s'impose à la famille. Elle se retrouve confrontée à des problèmes passés et présents, tout en s'inquiétant de l'avenir, car elle perd de vue qui elle est. «J’avais arrêté toute activité professionnelle et je passais mon temps avec lui et ma mère à l’hôpital. J’ai commencé à filmer l’entourage du centre pour m’occuper, puis mon père pour suivre son progrès. Je n’avais aucune intention de faire un film», raconte Corine Shawi dans une interview avec Ici Beyrouth.
La mère, croyante depuis toujours, prie Dieu et les saints, implorant désespérément un changement de situation. Quand rien ne semble aller bien, on espère un miracle. Sa caméra à l’épaule, Corine suit sa mère dans ses invocations, questionnant sa foi et ce qui la fait tenir. «Je me suis réfugiée derrière ma caméra, ma mère dans ses prières quotidiennes, et mon père dans ses séances de rééducation. L’obstination, la foi et l’espoir sont le seul recours dans des situations pareilles. Je ne saurai dire ce que cette expérience enseigne, mais je réponds par le poème dont le titre s’est inspiré: 'Et si ce que je craignais était ailleurs, et si ce que j’espérais avait lieu'.»
«Je filme pour essayer d'accepter ce que la vie nous fait, comprendre la faiblesse du corps, sa complexité, et son effet sur l'esprit. Quand le corps ne bouge plus, l'esprit s'arrête-t-il aussi? Les grands espoirs de mon père l'aideront-ils à aller de l’avant?», s’interroge-t-elle.
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