Le vote de la diaspora à nouveau menacé ?
"L’État nous a alloué 3 millions de dollars, mais ce n’est pas suffisant pour couvrir tous les frais relatifs à l’organisation des législatives à l’étranger", a affirmé le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib dans les colonnes d’al-Joumhouriya du samedi.

Le ministre a souligné qu’un " budget de 4 millions et demi de dollars a été réclamé" pour la bonne organisation du scrutin, mais la situation du Trésor public et les lents mécanismes de paiements par l’Exécutif l’ont poussé à prendre contact avec la Communauté internationale, notamment l’ONU et des pays donateurs.

Le ministère des Affaires étrangères est tenu d’organiser le scrutin législatif les 6 et 8 mai pour plus de 225.000 Libanais inscrits à l’étranger, aux quatre coins du globe. Selon la liste publiée par le ministère de l’Intérieur, plus de 597 bureaux de votes doivent être mis en place par les différentes ambassades et les consulats libanais. Un casse-tête logistique couteux, notamment dans les grands pays comme la France (77 bureaux de votes), le Canada (75), les États-Unis (71), l’Australie (59) ou l’Allemagne (50), car les services libanais se retrouvent parfois contraints de louer des espaces privés comme des salles de congrès pour permettre aux Libanais inscrits d’exercer leur droit.


Dans son interview, Abdallah Bou Habib souligne que le principal obstacle du moment est "d’assurer les fonds nécessaires pour payer la compagnie DHL" qui doit répartir les urnes à travers le monde et les rapatrier à Beyrouth au lendemain du vote en toute sécurité pour un contrat de plus de 500.000 dollars américains. En 2018, plusieurs urnes avaient été "égarées", selon les termes du ministère de l’Intérieur à l’époque et les votes avaient été par conséquent annulés.

Le ministre demande une "solution rapide » pour ne pas mettre en danger le scrutin, affirmant également que certains donateurs occidentaux ne veulent pas financer l’État pour ne pas donner l’impression de s’ingérer dans les législatives. M. Bou Habib a également souligné que "150.000 dollars de dons vont permettre de créer une salle de contrôle électronique au ministère des Affaires étrangères pour surveiller le scrutin".

 
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