Un des chefs parmi les forces de l’opposition évoque non sans déception et frustration les résultats de tous les efforts déployés ces derniers mois pour unifier les listes des groupes des "forces pour le changement", dont la plupart sont issus du soulèvement du 17 octobre 2019, en vue des prochaines élections législatives. En effet, les opposants et les forces de changement se retrouvent dispersés sur des dizaines de listes électorales dans différentes circonscriptions, portant ainsi un coup au projet de se présenter aux élections prévues le 15 mai prochain en un front uni.
Par conséquent, les milliers d’électeurs qui étaient enthousiastes à l’idée d’effectuer un vote sanction à l’égard d’une classe politique qui, selon eux, a ruiné le pays, mis la main sur leurs dépôts dans les banques, fait sauter leur capitale et tué leurs enfants, se retrouvent déboussolés.
La répartition des candidats de l'opposition sur différentes listes affaiblirait automatiquement leurs chances de gagner en raison de la difficulté à assurer le quotient électoral, qui aurait été plus facile à obtenir si les votes des électeurs favorables à la ligne de changement pouvaient s’exprimer dans un seul sens.
Alors que plus d'un expert électoral affirmait que l'opposition était capable de créer un tsunami dans les urnes si la bataille était menée sur des listes unifiées, ils évoquent désormais des percées limitées dans certaines circonscriptions, ce qui menace de transformer le tsunami attendu en une «tempête» dans un verre d’eau.
Néanmoins, de nombreux groupes comptent encore sur la prise de conscience des électeurs et leur suivi de l’action politique et des mouvements de l’opposition pour amortir le «choc de cette dispersion et la multiplicité des listes des forces du changement». Et, bien que ces groupes reconnaissent la grande responsabilité qui leur incombe à cet égard, ils insistent sur le fait de ne pas sous-estimer la sape menée par les partis au pouvoir à l’égard des groupes dans le but de les diviser et de les disperser.
Michel Douaihy, professeur d'université et candidat de l'opposition dans le cadre de la coalition «Notre Nord» dans la circonscription du Nord III, attribue la dispersion de l’opposition sur différentes listes à des «critères non objectifs qui ont été adoptés dans le processus de formation des listes». «De plus, ajoute-t-il, chaque groupe a entamé des négociations d'une manière qui n’est pas sans rappeler le comportement de l’establishment, se montrant ainsi bien en deçà des défis auxquels nous sommes confrontés».
En outre, il souligne dans un entretien avec Ici Beyrouth que «le principal problème est d'ordre méthodologique». « Si on avait recours à des primaires pour choisir les candidats de l'opposition, comme nous l'avons fait dans "Notre Nord", nous aurions coupé la route à la dispersion qui s'est produite, qui conduira sans doute à la perte d'électeurs désireux de voter pour les forces du changement», souligne Michel Douaihy.
Et de poursuivre : «L’élan collectif et œcuménique du 17 octobre a suscité beaucoup d’enthousiasme chez les Libanais. Mais aujourd'hui, après la formation des listes, d’aucuns estiment que la performance de l'opposition n'était pas à la hauteur des aspirations du peuple, et ne se voient pas leur confier la gestion du pays. Ce qui entraînera inéluctablement le revirement d'un certain nombre d'électeurs enclins plutôt à l’abstention».
M. Douaihy affirme qu’«une vague nationale unifiée affecte de facto le comportement électoral de l'électeur». «Il est vrai que parler d'un tsunami que créera l'opposition qui l'amènera à obtenir la moitié des sièges au Parlement peut sembler exagéré, mais il ne fait aucun doute que le pourcentage de percées aurait été plus important si nous avions réussi à unifier les listes», affirme-t-il
En dépit de ce constat amer, à moins de 40 jours de l'échéance parlementaire, M. Douaihy ne semble ni pessimiste ni frustré, expliquant que «10 députés à eux seuls sont capables de faire une grande différence au Parlement, que ce soit de par leur capacité à contester les lois ou en imposant un tempo politique différent et un nouveau modèle de travail parlementaire.»
En outre, toujours selon M. Douaihy «ces députés fraichement élus pourront au moins informer les gens sur ce qui se passe, par exemple, au sein des commissions, et faire entendre leur voix de manière efficace lors des sessions parlementaires, marquant ainsi le début de l'affrontement politique entre l'opposition et le système au sein des institutions».
Ramzi Kanj, l'ancien chef du Courant patriotique libre qui se présente avec l'opposition dans la circonscription de Baabda, soutient le Dr Doueihy en ce sens où «si l'opposition s'unissait, elle obtiendrait de meilleurs résultats lors des prochaines élections», mais souligne l'importance de «faire la différence entre le vrai opposant et celui que les partis ont poussé dans les rangs de l'opposition pour l’affaiblir et donner l'impression qu’elle est dispersée.» « En tout cas, l'opinion publique, et spécifiquement les électeurs dans les régions, connaissent les candidats et peuvent déterminer s'ils sont de vrais opposants ou simplement des opposants de circonstance, ajoute-t-il.
Dans une interview accordée à Ici Beyrouth, Kanj critique les propos exagérés de certains selon lesquels les élections à venir sont capables en un seul tour de renverser un système en place depuis 40 ans, mais estime qu'il faut un début à tout et qu'il faut donner aux gens l'espoir d'un changement.
Kanj considère que «l'opposition n’a pas besoin de la moitié du nombre de députés pour faire la différence escomptée, car il estime qu'avec un bon nombre, elle pourra peut-être peser et créér une brèche dans les grands alignements au sein du Parlement".
Par conséquent, les milliers d’électeurs qui étaient enthousiastes à l’idée d’effectuer un vote sanction à l’égard d’une classe politique qui, selon eux, a ruiné le pays, mis la main sur leurs dépôts dans les banques, fait sauter leur capitale et tué leurs enfants, se retrouvent déboussolés.
La répartition des candidats de l'opposition sur différentes listes affaiblirait automatiquement leurs chances de gagner en raison de la difficulté à assurer le quotient électoral, qui aurait été plus facile à obtenir si les votes des électeurs favorables à la ligne de changement pouvaient s’exprimer dans un seul sens.
Alors que plus d'un expert électoral affirmait que l'opposition était capable de créer un tsunami dans les urnes si la bataille était menée sur des listes unifiées, ils évoquent désormais des percées limitées dans certaines circonscriptions, ce qui menace de transformer le tsunami attendu en une «tempête» dans un verre d’eau.
Néanmoins, de nombreux groupes comptent encore sur la prise de conscience des électeurs et leur suivi de l’action politique et des mouvements de l’opposition pour amortir le «choc de cette dispersion et la multiplicité des listes des forces du changement». Et, bien que ces groupes reconnaissent la grande responsabilité qui leur incombe à cet égard, ils insistent sur le fait de ne pas sous-estimer la sape menée par les partis au pouvoir à l’égard des groupes dans le but de les diviser et de les disperser.
Michel Douaihy, professeur d'université et candidat de l'opposition dans le cadre de la coalition «Notre Nord» dans la circonscription du Nord III, attribue la dispersion de l’opposition sur différentes listes à des «critères non objectifs qui ont été adoptés dans le processus de formation des listes». «De plus, ajoute-t-il, chaque groupe a entamé des négociations d'une manière qui n’est pas sans rappeler le comportement de l’establishment, se montrant ainsi bien en deçà des défis auxquels nous sommes confrontés».
En outre, il souligne dans un entretien avec Ici Beyrouth que «le principal problème est d'ordre méthodologique». « Si on avait recours à des primaires pour choisir les candidats de l'opposition, comme nous l'avons fait dans "Notre Nord", nous aurions coupé la route à la dispersion qui s'est produite, qui conduira sans doute à la perte d'électeurs désireux de voter pour les forces du changement», souligne Michel Douaihy.
Et de poursuivre : «L’élan collectif et œcuménique du 17 octobre a suscité beaucoup d’enthousiasme chez les Libanais. Mais aujourd'hui, après la formation des listes, d’aucuns estiment que la performance de l'opposition n'était pas à la hauteur des aspirations du peuple, et ne se voient pas leur confier la gestion du pays. Ce qui entraînera inéluctablement le revirement d'un certain nombre d'électeurs enclins plutôt à l’abstention».
M. Douaihy affirme qu’«une vague nationale unifiée affecte de facto le comportement électoral de l'électeur». «Il est vrai que parler d'un tsunami que créera l'opposition qui l'amènera à obtenir la moitié des sièges au Parlement peut sembler exagéré, mais il ne fait aucun doute que le pourcentage de percées aurait été plus important si nous avions réussi à unifier les listes», affirme-t-il
En dépit de ce constat amer, à moins de 40 jours de l'échéance parlementaire, M. Douaihy ne semble ni pessimiste ni frustré, expliquant que «10 députés à eux seuls sont capables de faire une grande différence au Parlement, que ce soit de par leur capacité à contester les lois ou en imposant un tempo politique différent et un nouveau modèle de travail parlementaire.»
En outre, toujours selon M. Douaihy «ces députés fraichement élus pourront au moins informer les gens sur ce qui se passe, par exemple, au sein des commissions, et faire entendre leur voix de manière efficace lors des sessions parlementaires, marquant ainsi le début de l'affrontement politique entre l'opposition et le système au sein des institutions».
Ramzi Kanj, l'ancien chef du Courant patriotique libre qui se présente avec l'opposition dans la circonscription de Baabda, soutient le Dr Doueihy en ce sens où «si l'opposition s'unissait, elle obtiendrait de meilleurs résultats lors des prochaines élections», mais souligne l'importance de «faire la différence entre le vrai opposant et celui que les partis ont poussé dans les rangs de l'opposition pour l’affaiblir et donner l'impression qu’elle est dispersée.» « En tout cas, l'opinion publique, et spécifiquement les électeurs dans les régions, connaissent les candidats et peuvent déterminer s'ils sont de vrais opposants ou simplement des opposants de circonstance, ajoute-t-il.
Dans une interview accordée à Ici Beyrouth, Kanj critique les propos exagérés de certains selon lesquels les élections à venir sont capables en un seul tour de renverser un système en place depuis 40 ans, mais estime qu'il faut un début à tout et qu'il faut donner aux gens l'espoir d'un changement.
Kanj considère que «l'opposition n’a pas besoin de la moitié du nombre de députés pour faire la différence escomptée, car il estime qu'avec un bon nombre, elle pourra peut-être peser et créér une brèche dans les grands alignements au sein du Parlement".
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