Un activiste, Rami Alleik, accuse la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, d’avoir détourné et manipulé à des fins politiques les données qui lui avaient été présentées dans les affaires Mécattaf et Salamé, notamment.
En avril 2021, on avait vu Rami Alleik, chef du groupe d’avocats réunis sous le nom de Mouttahidoun, accompagner la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, dans chacune de ses descentes rocambolesques ultra médiatisées dans les locaux de la société de transferts de fonds Mecattaf. Entouré d’une foule de partisans du Courant patriotique libre (CPL) fondé par le président Michel Aoun, il encourageait la juge à entrer par la force dans les bureaux de cette société qu’elle soupçonne d’avoir opéré des transferts massifs de devises vers l’étranger. Des soupçons qu’elle n’a jamais pu prouver.
Aujourd’hui, le tableau a changé. Rami Alleik s’est retournée contre Ghada Aoun. Il l’accuse de «corruption» et de «manipulation de dossiers à des fins politiques», notamment dans les affaires Michel Mecattaf, décédé le 18 mars dernier d’une crise cardiaque, Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban, et Raja Salamé, son frère, tous deux soupçonnés d’opérations financières frauduleuses. Raja Salamé, qui avait été arrêté le 17 mars sur ordre de Mme Aoun est toujours maintenu en détention, bien que sa remise en liberté ait été acceptée il y a quelques jours par la chambre de mise en accusation près la cour d’appel du Mont-Liban, au grand dam de Ghada Aoun dont l’action, dans ces dossiers précis, s’inspire d’un principe judiciaire tordu: coupable jusqu’à preuve du contraire. L'affaire Mecattaf en est un exemple frappant: elle s'était contentée de classer provisoirement l'affaire, laissant ainsi planer des soupçons de malversations sur une entreprise à la réputation irréprochable opérant depuis plusieurs dizaines d'années sur les marchés financiers.
On ignore ce qui a bien pu pousser cet activiste, à l’origine d’une série de plaintes déposées au nom du groupe «Le cri des déposants», contre MM. Salamé et la société Mécattaf, à dénoncer aujourd’hui les pratiques de la juge, proche du camp présidentiel et dont le comportement, très peu conforme aux règles déontologiques de la profession de magistrat, est très contesté.
Dans une interview-vidéo accordée à Sawt Beyrouth international, Rami Alleik accuse la juge d’être instrumentalisée et révèle avoir déposé deux plaintes contre elle devant l’Inspection judiciaire. Ce qui porte à au moins 24 le nombre de recours présentés contre Ghada Aoun devant cette autorité, dont un émanant du Conseil supérieur de la magistrature, en 2021. Le CSM avait saisi l’Inspection judiciaire d’un recours contre Mme Aoun parce qu’elle refusait de se conformer à une décision du procureur de la République Ghassan Oueidate, concernant une redistribution des tâches au sein des parquets de la cour d’appel. M. Oueidate avait pris cette décision pour couper court à l’acharnement de la juge contre des personnes, toutes opposées au camp politique dont elle est proche.
Rami Alleik, qui a soutenu Ghada Aoun pendant deux ans dans sa cabale contre la société Mécattaf et le secteur bancaire, a confirmé à Sawt Beirut international que la procédure judiciaire de la juge était «manipulée». «Ghada Aoun a commis une erreur, voire un péché. Il n’est pas normal qu’un juge vole une plainte déposée devant lui pour tirer lui-même profit des données qu’elle recèle», lance-t-il en citant expressément les procédures menées contre Raja Salamé, Riad Salamé et Marianne Hoyek, l’assistante du gouverneur de la BDL. «Il n’est pas normal d’en arriver à des arrestations et des demandes de remise en liberté, alors que toute la procédure repose sur des données sans fondement», s’exclame-t-il, en accusant aussi la magistrate d’agir «en fonction des appels qu’elle reçoit de la présidence de la République ou de Mirna Chalouhi», en allusion au siège du CPL.
Plus encore, Rami Alleik, lui-même un personnage très contesté, accuse aussi Ghada Aoun d’«avoir agi en complicité avec le cabinet du premier juge d’instruction, afin de manipuler les dossiers au sujet desquels ils sont censés enquêter et de les exploiter à des fins politiques».
Il demande à l’Inspection judiciaire et au CSM d’ «intervenir sans tarder pour mettre fin à cette mascarade» et pour «nommer un juge neutre et compétent afin de poursuivre l’examen de ces dossiers».
Le problème est que Ghada Aoun, qui se permet d’accuser sur son compte Twitter certains magistrats d’être politisés, bénéficie elle-même d’une couverture politique que lui assure le camp présidentiel et qui fait qu’en dépit de ses méthodes de travail, qui mettent en relief l’urgence d’une réforme judiciaire susceptible de soustraire la magistrature à l’influence des politiques, elle n’est jamais questionnée. La couverture politique dont elle tire profit lui garantit une immunité qui barre la voie à une justice réelle et équitable, en neutralisant les organes censés garantir cette justice.
En avril 2021, on avait vu Rami Alleik, chef du groupe d’avocats réunis sous le nom de Mouttahidoun, accompagner la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, dans chacune de ses descentes rocambolesques ultra médiatisées dans les locaux de la société de transferts de fonds Mecattaf. Entouré d’une foule de partisans du Courant patriotique libre (CPL) fondé par le président Michel Aoun, il encourageait la juge à entrer par la force dans les bureaux de cette société qu’elle soupçonne d’avoir opéré des transferts massifs de devises vers l’étranger. Des soupçons qu’elle n’a jamais pu prouver.
Aujourd’hui, le tableau a changé. Rami Alleik s’est retournée contre Ghada Aoun. Il l’accuse de «corruption» et de «manipulation de dossiers à des fins politiques», notamment dans les affaires Michel Mecattaf, décédé le 18 mars dernier d’une crise cardiaque, Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban, et Raja Salamé, son frère, tous deux soupçonnés d’opérations financières frauduleuses. Raja Salamé, qui avait été arrêté le 17 mars sur ordre de Mme Aoun est toujours maintenu en détention, bien que sa remise en liberté ait été acceptée il y a quelques jours par la chambre de mise en accusation près la cour d’appel du Mont-Liban, au grand dam de Ghada Aoun dont l’action, dans ces dossiers précis, s’inspire d’un principe judiciaire tordu: coupable jusqu’à preuve du contraire. L'affaire Mecattaf en est un exemple frappant: elle s'était contentée de classer provisoirement l'affaire, laissant ainsi planer des soupçons de malversations sur une entreprise à la réputation irréprochable opérant depuis plusieurs dizaines d'années sur les marchés financiers.
On ignore ce qui a bien pu pousser cet activiste, à l’origine d’une série de plaintes déposées au nom du groupe «Le cri des déposants», contre MM. Salamé et la société Mécattaf, à dénoncer aujourd’hui les pratiques de la juge, proche du camp présidentiel et dont le comportement, très peu conforme aux règles déontologiques de la profession de magistrat, est très contesté.
Dans une interview-vidéo accordée à Sawt Beyrouth international, Rami Alleik accuse la juge d’être instrumentalisée et révèle avoir déposé deux plaintes contre elle devant l’Inspection judiciaire. Ce qui porte à au moins 24 le nombre de recours présentés contre Ghada Aoun devant cette autorité, dont un émanant du Conseil supérieur de la magistrature, en 2021. Le CSM avait saisi l’Inspection judiciaire d’un recours contre Mme Aoun parce qu’elle refusait de se conformer à une décision du procureur de la République Ghassan Oueidate, concernant une redistribution des tâches au sein des parquets de la cour d’appel. M. Oueidate avait pris cette décision pour couper court à l’acharnement de la juge contre des personnes, toutes opposées au camp politique dont elle est proche.
Rami Alleik, qui a soutenu Ghada Aoun pendant deux ans dans sa cabale contre la société Mécattaf et le secteur bancaire, a confirmé à Sawt Beirut international que la procédure judiciaire de la juge était «manipulée». «Ghada Aoun a commis une erreur, voire un péché. Il n’est pas normal qu’un juge vole une plainte déposée devant lui pour tirer lui-même profit des données qu’elle recèle», lance-t-il en citant expressément les procédures menées contre Raja Salamé, Riad Salamé et Marianne Hoyek, l’assistante du gouverneur de la BDL. «Il n’est pas normal d’en arriver à des arrestations et des demandes de remise en liberté, alors que toute la procédure repose sur des données sans fondement», s’exclame-t-il, en accusant aussi la magistrate d’agir «en fonction des appels qu’elle reçoit de la présidence de la République ou de Mirna Chalouhi», en allusion au siège du CPL.
Plus encore, Rami Alleik, lui-même un personnage très contesté, accuse aussi Ghada Aoun d’«avoir agi en complicité avec le cabinet du premier juge d’instruction, afin de manipuler les dossiers au sujet desquels ils sont censés enquêter et de les exploiter à des fins politiques».
Il demande à l’Inspection judiciaire et au CSM d’ «intervenir sans tarder pour mettre fin à cette mascarade» et pour «nommer un juge neutre et compétent afin de poursuivre l’examen de ces dossiers».
Le problème est que Ghada Aoun, qui se permet d’accuser sur son compte Twitter certains magistrats d’être politisés, bénéficie elle-même d’une couverture politique que lui assure le camp présidentiel et qui fait qu’en dépit de ses méthodes de travail, qui mettent en relief l’urgence d’une réforme judiciaire susceptible de soustraire la magistrature à l’influence des politiques, elle n’est jamais questionnée. La couverture politique dont elle tire profit lui garantit une immunité qui barre la voie à une justice réelle et équitable, en neutralisant les organes censés garantir cette justice.
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