©Crédits ATTA KENARE/AFP
À l’issue d’une longue bataille juridique avec l’Irak, le rapatriement de 51 briques glaçurées du royaume mannéen, établi du Xe au VIIe siècle av. J.-C. dans le nord-ouest du territoire de l’Iran actuel a pu se faire.
En 1985, en pleine guerre avec l’Irak, les autorités envoient sur place un groupe d’archéologues, protégé par des militaires. Ils entament une première fouille et s’emparent de quelques briques, mais c’est trop tard. Les contrebandiers ont déjà expédié une partie du trésor à l’étranger.
Plusieurs briques iraniennes entrent progressivement dans les collections privées et les musées du monde entier. Le chantier ne rouvrira que 14 ans plus tard.
Sur ces briques carrées d’environ 30 cm, sont peints avec un enduit vitrifié, sur fond noir, brun, bleu clair, jaune ou blanc, des animaux anthropomorphiques comme des lions et des vaches ailées avec des têtes humaines, des chevaux et des taureaux avec une corne de chèvre, des hommes et des femmes agenouillées ainsi que d’autres figures mythologiques.
« Maitres de l’art de la glaçure, les Mannéens, qui pratiquaient une religion polythéiste, décoraient ainsi la façade de leurs temples », selon l’archéologue Youssef Hassanzadeh.
L’histoire prend une nouvelle tournure lorsque le British Museum apprend qu’une famille iranienne a proposé à la vente un ensemble de briques à glaçure dans le port de Chiasso à la frontière italo-suisse.
En 1991, le musée britannique envoie son conservateur des collections du Moyen-Orient John Curtis pour négocier un éventuel achat de ces antiquités.
Expert du monde assyrien et iranien, il se rend immédiatement compte que la collection appartient au site de Boukan et conseille au British Museum et à d’autres musées européens de ne pas les acheter, car il s’agit d’une collection unique qui ne doit pas être divisée et doit être restituée dans son pays d’origine.
Le propriétaire iranien de la collection ne l’entend pas de cette oreille. Il n’est pas disposé à restituer le trésor qui se trouve dans son dépôt en Suisse.
« En 2008, la police suisse saisit les objets. L’affaire est portée devant les tribunaux. Un archéologue français Rémy Boucharlat ayant dirigé des fouilles en Iran confirme que la "collection a une identité”, assure le Musée de Téhéran.
«Sous la pression de l’appareil diplomatique iranien et la plainte officielle du Musée national en 2015, le processus judiciaire se poursuit et finalement le 20 décembre 2020, la collection est retournée chez nous», se félicite Jebrael Nokandeh, conservateur du Musée national.
Une collection d’antiquités
Les restitutions ne sont pas toujours aussi compliquées. Dans une salle voisine, le musée expose 29 pièces de l’âge de bronze jusqu’à la période islamique.
«L’an dernier, un descendant d’Henri Goblot a approché le conseiller culturel iranien à Paris et l’a informé qu’il possédait une collection d’antiquités iraniennes», raconte fièrement M. Nokandeh, qui est également archéologue.
«Nous ne connaissons pas les détails et nous ne savons pas dans quelles zones il a fouillé, comment il les a collectés et dans quelles conditions il les a conservés», ajoute-t-il.
Ingénieur, iranologue et résistant, Goblot (1896-1988) a vécu en Iran durant la Seconde Guerre mondiale où il était le représentant plénipotentiaire du gouvernement français libre sous le général de Gaulle, précise M. Nokandeh.
«Il avait probablement visité des sites archéologiques iraniens et collecté des objets pour les transporter en France», assure le directeur du Musée.
Mais la quête n’est pas finie dans ce pays qui a plus de 5.000 ans et qui recèle une foison d’objets antiques.
«Nous sommes en pourparlers avec les États-Unis pour restituer des objets ainsi qu’avec l’Australie », confie le directeur.
Avec AFP
En 1985, en pleine guerre avec l’Irak, les autorités envoient sur place un groupe d’archéologues, protégé par des militaires. Ils entament une première fouille et s’emparent de quelques briques, mais c’est trop tard. Les contrebandiers ont déjà expédié une partie du trésor à l’étranger.
Plusieurs briques iraniennes entrent progressivement dans les collections privées et les musées du monde entier. Le chantier ne rouvrira que 14 ans plus tard.
Sur ces briques carrées d’environ 30 cm, sont peints avec un enduit vitrifié, sur fond noir, brun, bleu clair, jaune ou blanc, des animaux anthropomorphiques comme des lions et des vaches ailées avec des têtes humaines, des chevaux et des taureaux avec une corne de chèvre, des hommes et des femmes agenouillées ainsi que d’autres figures mythologiques.
« Maitres de l’art de la glaçure, les Mannéens, qui pratiquaient une religion polythéiste, décoraient ainsi la façade de leurs temples », selon l’archéologue Youssef Hassanzadeh.
L’histoire prend une nouvelle tournure lorsque le British Museum apprend qu’une famille iranienne a proposé à la vente un ensemble de briques à glaçure dans le port de Chiasso à la frontière italo-suisse.
En 1991, le musée britannique envoie son conservateur des collections du Moyen-Orient John Curtis pour négocier un éventuel achat de ces antiquités.
Expert du monde assyrien et iranien, il se rend immédiatement compte que la collection appartient au site de Boukan et conseille au British Museum et à d’autres musées européens de ne pas les acheter, car il s’agit d’une collection unique qui ne doit pas être divisée et doit être restituée dans son pays d’origine.
Le propriétaire iranien de la collection ne l’entend pas de cette oreille. Il n’est pas disposé à restituer le trésor qui se trouve dans son dépôt en Suisse.
« En 2008, la police suisse saisit les objets. L’affaire est portée devant les tribunaux. Un archéologue français Rémy Boucharlat ayant dirigé des fouilles en Iran confirme que la "collection a une identité”, assure le Musée de Téhéran.
«Sous la pression de l’appareil diplomatique iranien et la plainte officielle du Musée national en 2015, le processus judiciaire se poursuit et finalement le 20 décembre 2020, la collection est retournée chez nous», se félicite Jebrael Nokandeh, conservateur du Musée national.
Une collection d’antiquités
Les restitutions ne sont pas toujours aussi compliquées. Dans une salle voisine, le musée expose 29 pièces de l’âge de bronze jusqu’à la période islamique.
«L’an dernier, un descendant d’Henri Goblot a approché le conseiller culturel iranien à Paris et l’a informé qu’il possédait une collection d’antiquités iraniennes», raconte fièrement M. Nokandeh, qui est également archéologue.
«Nous ne connaissons pas les détails et nous ne savons pas dans quelles zones il a fouillé, comment il les a collectés et dans quelles conditions il les a conservés», ajoute-t-il.
Ingénieur, iranologue et résistant, Goblot (1896-1988) a vécu en Iran durant la Seconde Guerre mondiale où il était le représentant plénipotentiaire du gouvernement français libre sous le général de Gaulle, précise M. Nokandeh.
«Il avait probablement visité des sites archéologiques iraniens et collecté des objets pour les transporter en France», assure le directeur du Musée.
Mais la quête n’est pas finie dans ce pays qui a plus de 5.000 ans et qui recèle une foison d’objets antiques.
«Nous sommes en pourparlers avec les États-Unis pour restituer des objets ainsi qu’avec l’Australie », confie le directeur.
Avec AFP
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