©L’illustratrice Noémi Honein devant l’affiche de l’exposition en cours à La Magnanerie de Kobayat (Crédits : IF Liban)
Situé au cœur d’une région éloignée, le nouveau lieu culturel La Magnanerie a ouvert ses portes à l’exposition Éruptions: la bande dessinée sur le front des contestations contemporaines, ce 9 avril, pour une durée de deux mois.
Perchée dans les hauteurs de Kobayat, cette ancienne usine à soie récemment transformée en centre culturel par son propriétaire Élie Hikmé et l'activiste pour l’environnement Antoine Daher, accueille une importante exposition, organisée par l’Institut français (IF) du Liban, sur les révolutions dans le monde vues par les auteurs de bande dessinée. Lancée il y a deux ans par l’actuel directeur du Bureau du livre, Mathieu Diez, alors directeur du festival Lyon BD, l’exposition souhaite rendre hommage aux artistes militants ayant pris part aux contestations contemporaines dans différents coins du monde: Hong-Kong, Taïwan, Algérie, Chili, et bien sûr Liban.
Éruptions à la Magnanerie jusqu’au 9 juin (Crédits : IF Liban)
Regards dessinés sur les mouvements prodémocraties
Interviewé par Ici Beyrouth, Mathieu Diez souligne: «Cette rétrospective inédite présente le travail d’une trentaine d’artistes, pour rappeler que la démocratie et la liberté d’expression restent toujours à défendre. L’événement traite de l’importance cruciale de l’imagerie dans ces récents mouvements, notamment la thawra. Loin des clichés, elle s’attelle à montrer que les auteurs peuvent être des artistes engagés et des emblèmes de ces soulèvements.»
Depuis plus d’une décennie, la BD commence à être mieux reconnue en France. Elle représente un marché important et une excellente passerelle entre les cultures. Aussi, l’IF Liban a lancé en octobre 2021 le festival Beyrouth BD, accueillant dans plusieurs lieux de la ville plus de 30 auteur-e-s libanais-e-s et internationaux-les, invités à prendre part à des expositions, rencontres, débats d'idées, performances, spectacles et ateliers dans le cadre d’un programme gratuit s'adressant à tous les publics, en français, en arabe et en anglais.
Dans la continuité de ce festival, deux expositions se tiennent donc en ce moment à Kobayat et Saïda. Inaugurée le 15 avril au Musée du savon et au palais Debbané, puis le 16 avril au Khan el-Franj, à l’IF Saïda, avec des rencontres, des performances, des ateliers, et un concert dessiné, Plan à trois met en avant des auteurs innovants de Suisse, de Belgique et de France. «Il était important de montrer l’exposition produite par Lyon BD au Liban car, même si la valeur accordée à la bande dessinée n’est pas la même qu’en France, on trouve un grand nombre d’auteurs talentueux qui bénéficient d’une reconnaissance internationale», poursuit Mathieu Diez.
La culture à portée de tous
Ville francophone au milieu d’une région qui l’est moins, Kobayat a été choisie pour accueillir l’exposition Éruptions, inaugurée le 9 avril par un programme d’ateliers et de rencontres avec les illustrateurs libanais Ralph Doumit, Noémie Honein, Omar Khoury, et le Français Fabien Toulmé. À la clé, le groupe tripolitain Piece O Cake a fait une jam session mêlant dessin et musique.
L’exposition commence avec un grand planisphère montrant tous les endroits où les mouvements de contestation, souvent portés par les jeunes, sont apparus quasiment en même temps. On balaie ensuite pays par pays en regardant les planches qui accompagnent, illustrent, donnent corps à travers l’image à toutes ces aspirations démocratiques omniprésentes sur les réseaux sociaux. Avec un quart consacré au Liban, l’exposition aborde le rôle des auteurs dans les soulèvements, notamment à travers une vidéo où ils racontent leur expérience. L’auteur français Fabien Toulmé sortira prochainement un album retraçant ce qu’il a vu de la thawra.
Crédits : IF Liban
Antoine Daher, très impliqué depuis des décennies pour la préservation de l’environnement à Kobayat, a eu l’idée de transformer cette usine désaffectée en lieu culturel lorsqu’il a rencontré son propriétaire, Élie Hakmé. Depuis trois ans, les activités se succèdent en coopération avec l’IF Beyrouth, Tripoli et Deir el-Qamar mais aussi Beirut DC et Legal Agenda. Festival Reef sur le cinéma, l’environnement et la ruralité, Ciné-club en présence de réalisateurs invités, Fête du cinéma (prévue le 18 juin) mais aussi cours de danse, formation au métier de guide, ou à une meilleure alimentation par la nature, le public âgé de 7 à 77 ans afflue des alentours et de toute la région, à l’affût de tout ce qui peut faire oublier la crise.
Grâce au soutien de l’Institut français, d’Afac et de la PSPM, une association polonaise active au Liban-Nord, certaines activités attirent aussi un public venu de Beyrouth ou de l’étranger. Interrogé par Ici Beyrouth, Antoine Daher conclut: «Cela relance le tourisme et bénéficie à Kobayat sur le plan économique. Les gens sont tellement heureux lorsqu’ils découvrent la beauté de la nature et la douceur de vivre. Cela brise les représentations de cette région, souvent associée au terrorisme ou à la pauvreté. Il y a beaucoup d’histoires à raconter ici, et ça a déjà inspiré des films.»
Éruptions à Kobayat:
Contact visites: Emmanuel Khoury [email protected]
Plan à 3 - Belgique France Suisse à Saïda:
Contact visites: Sophie Jarjat [email protected]
Perchée dans les hauteurs de Kobayat, cette ancienne usine à soie récemment transformée en centre culturel par son propriétaire Élie Hikmé et l'activiste pour l’environnement Antoine Daher, accueille une importante exposition, organisée par l’Institut français (IF) du Liban, sur les révolutions dans le monde vues par les auteurs de bande dessinée. Lancée il y a deux ans par l’actuel directeur du Bureau du livre, Mathieu Diez, alors directeur du festival Lyon BD, l’exposition souhaite rendre hommage aux artistes militants ayant pris part aux contestations contemporaines dans différents coins du monde: Hong-Kong, Taïwan, Algérie, Chili, et bien sûr Liban.
Éruptions à la Magnanerie jusqu’au 9 juin (Crédits : IF Liban)
Regards dessinés sur les mouvements prodémocraties
Interviewé par Ici Beyrouth, Mathieu Diez souligne: «Cette rétrospective inédite présente le travail d’une trentaine d’artistes, pour rappeler que la démocratie et la liberté d’expression restent toujours à défendre. L’événement traite de l’importance cruciale de l’imagerie dans ces récents mouvements, notamment la thawra. Loin des clichés, elle s’attelle à montrer que les auteurs peuvent être des artistes engagés et des emblèmes de ces soulèvements.»
Depuis plus d’une décennie, la BD commence à être mieux reconnue en France. Elle représente un marché important et une excellente passerelle entre les cultures. Aussi, l’IF Liban a lancé en octobre 2021 le festival Beyrouth BD, accueillant dans plusieurs lieux de la ville plus de 30 auteur-e-s libanais-e-s et internationaux-les, invités à prendre part à des expositions, rencontres, débats d'idées, performances, spectacles et ateliers dans le cadre d’un programme gratuit s'adressant à tous les publics, en français, en arabe et en anglais.
Dans la continuité de ce festival, deux expositions se tiennent donc en ce moment à Kobayat et Saïda. Inaugurée le 15 avril au Musée du savon et au palais Debbané, puis le 16 avril au Khan el-Franj, à l’IF Saïda, avec des rencontres, des performances, des ateliers, et un concert dessiné, Plan à trois met en avant des auteurs innovants de Suisse, de Belgique et de France. «Il était important de montrer l’exposition produite par Lyon BD au Liban car, même si la valeur accordée à la bande dessinée n’est pas la même qu’en France, on trouve un grand nombre d’auteurs talentueux qui bénéficient d’une reconnaissance internationale», poursuit Mathieu Diez.
La culture à portée de tous
Ville francophone au milieu d’une région qui l’est moins, Kobayat a été choisie pour accueillir l’exposition Éruptions, inaugurée le 9 avril par un programme d’ateliers et de rencontres avec les illustrateurs libanais Ralph Doumit, Noémie Honein, Omar Khoury, et le Français Fabien Toulmé. À la clé, le groupe tripolitain Piece O Cake a fait une jam session mêlant dessin et musique.
L’exposition commence avec un grand planisphère montrant tous les endroits où les mouvements de contestation, souvent portés par les jeunes, sont apparus quasiment en même temps. On balaie ensuite pays par pays en regardant les planches qui accompagnent, illustrent, donnent corps à travers l’image à toutes ces aspirations démocratiques omniprésentes sur les réseaux sociaux. Avec un quart consacré au Liban, l’exposition aborde le rôle des auteurs dans les soulèvements, notamment à travers une vidéo où ils racontent leur expérience. L’auteur français Fabien Toulmé sortira prochainement un album retraçant ce qu’il a vu de la thawra.
Crédits : IF Liban
Antoine Daher, très impliqué depuis des décennies pour la préservation de l’environnement à Kobayat, a eu l’idée de transformer cette usine désaffectée en lieu culturel lorsqu’il a rencontré son propriétaire, Élie Hakmé. Depuis trois ans, les activités se succèdent en coopération avec l’IF Beyrouth, Tripoli et Deir el-Qamar mais aussi Beirut DC et Legal Agenda. Festival Reef sur le cinéma, l’environnement et la ruralité, Ciné-club en présence de réalisateurs invités, Fête du cinéma (prévue le 18 juin) mais aussi cours de danse, formation au métier de guide, ou à une meilleure alimentation par la nature, le public âgé de 7 à 77 ans afflue des alentours et de toute la région, à l’affût de tout ce qui peut faire oublier la crise.
Grâce au soutien de l’Institut français, d’Afac et de la PSPM, une association polonaise active au Liban-Nord, certaines activités attirent aussi un public venu de Beyrouth ou de l’étranger. Interrogé par Ici Beyrouth, Antoine Daher conclut: «Cela relance le tourisme et bénéficie à Kobayat sur le plan économique. Les gens sont tellement heureux lorsqu’ils découvrent la beauté de la nature et la douceur de vivre. Cela brise les représentations de cette région, souvent associée au terrorisme ou à la pauvreté. Il y a beaucoup d’histoires à raconter ici, et ça a déjà inspiré des films.»
Éruptions à Kobayat:
Contact visites: Emmanuel Khoury [email protected]
Plan à 3 - Belgique France Suisse à Saïda:
Contact visites: Sophie Jarjat [email protected]
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