Jorge Morera, ressortissant portugais soupçonné d’avoir été à l'origine de l’achat et du transfert au port de Beyrouth du nitrate d’ammonium, qui avait causé l’explosion du 4 août 2020 au port, a été arrêté pour la deuxième fois par Interpol après avoir atterri dans la journée du 21 avril 2022 à l’aéroport de Santiago, au Chili. L’avion à bord duquel il se trouvait était en provenance d’Espagne, pays vers lequel il a immédiatement été renvoyé, en coordination avec Interpol.
Ce n’est pas la première fois que Morera est arrêté. D’après une source juridique qui suit le dossier de très près, il l’avait été en janvier 2021, en Espagne, à l'époque où l’enquête sur l’explosion du port avait été confiée au juge Fadi Sawan. Un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre, à la demande de l’État libanais. Arrivé à Madrid, à l’époque, les autorités espagnoles l’ont incarcéré pendant une durée de 15 jours, délai durant lequel le procureur de la République, le juge Ghassan Oueidate, était censé leur envoyer le dossier complet pour permettre son extradition vers le Liban et procéder à son interrogatoire. Or pour des raisons que l’on ignore, le dossier n’a pas été fourni à Madrid. Le juge espagnol s’est donc retrouvé dans l’obligation de le libérer et d’émettre une attestation à son sujet, déclarant qu’en l’absence de tout dossier, nulle mesure n’a pu être prise à son encontre, et que Morera demeure suspect.
Ayant pris l’avion pour le Chili, Jorge Morera est pour la deuxième fois été arrêté à son arrivée à destination. D’après Maximiliano MacNamara, responsable d'Interpol à Santiago (AFP) «la notice rouge à l’encontre de cette personne était en vigueur jusqu'à aujourd'hui. De manière générale, elle permet de localiser et d’arrêter une personne dans un pays étranger». Or la loi prévoit que dans ce genre de situation, le suspect arrêté est directement renvoyé dans le pays d’où il est parti, raison pour laquelle les autorités chiliennes l’ont transféré à Madrid.
«Nous ne sommes pas sûrs que Morera sera arrêté cette fois-ci en Espagne puisque la collaboration avec le Liban semble être vaine. Nous estimons qu’il sera assigné à résidence. L’affaire n’aura probablement pas de suite», affirme la source susmentionnée, parce que depuis quatre mois, le juge Tarek Bitar, chargé de mener l’enquête sur l’explosion du port, se trouve aujourd’hui dans l’incapacité de poursuivre son travail en raison des multiples recours présentés contre lui par des personnalités politiques poursuivies qui, elles, n’ont jamais été arrêtées, contrairement à d’autres fonctionnaires (comme l’ancien directeur des Douanes, Badri Daher, et l’ancien directeur du port) qui se trouvent depuis un certain temps derrière les barreaux pour avoir manqué à leurs fonctions. Il ne s’agit pas de l’unique raison pour laquelle l’enquête est entravée : le refus du ministre des Finances, Youssef Khalil, de signer le décret sur les nominations judiciaires partielles visant à combler le vide au niveau des présidences de plusieurs chambres près la Cour de cassation, empêche la Justice de se prononcer sur les recours qui paralysent l'action du juge Bitar.
Pour rappel, 2750 tonnes de nitrate d’ammonium avaient été déchargés dans le port de Beyrouth en 2014. Ils se trouvaient à bord d’un vieux cargo, le MV Rhosus, en partance pour le Mozambique, à partir de la Géorgie. Déchargé et stocké dans le hangar numéro 12 du port sans aucune mesure de sécurité, le nitrate d’ammonium a fini par exploser, pour des raisons encore inconnues, le 4 août 2020, causant la mort de plus 220 personnes et la destruction de certains quartiers de Beyrouth.
Ce n’est pas la première fois que Morera est arrêté. D’après une source juridique qui suit le dossier de très près, il l’avait été en janvier 2021, en Espagne, à l'époque où l’enquête sur l’explosion du port avait été confiée au juge Fadi Sawan. Un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre, à la demande de l’État libanais. Arrivé à Madrid, à l’époque, les autorités espagnoles l’ont incarcéré pendant une durée de 15 jours, délai durant lequel le procureur de la République, le juge Ghassan Oueidate, était censé leur envoyer le dossier complet pour permettre son extradition vers le Liban et procéder à son interrogatoire. Or pour des raisons que l’on ignore, le dossier n’a pas été fourni à Madrid. Le juge espagnol s’est donc retrouvé dans l’obligation de le libérer et d’émettre une attestation à son sujet, déclarant qu’en l’absence de tout dossier, nulle mesure n’a pu être prise à son encontre, et que Morera demeure suspect.
Ayant pris l’avion pour le Chili, Jorge Morera est pour la deuxième fois été arrêté à son arrivée à destination. D’après Maximiliano MacNamara, responsable d'Interpol à Santiago (AFP) «la notice rouge à l’encontre de cette personne était en vigueur jusqu'à aujourd'hui. De manière générale, elle permet de localiser et d’arrêter une personne dans un pays étranger». Or la loi prévoit que dans ce genre de situation, le suspect arrêté est directement renvoyé dans le pays d’où il est parti, raison pour laquelle les autorités chiliennes l’ont transféré à Madrid.
«Nous ne sommes pas sûrs que Morera sera arrêté cette fois-ci en Espagne puisque la collaboration avec le Liban semble être vaine. Nous estimons qu’il sera assigné à résidence. L’affaire n’aura probablement pas de suite», affirme la source susmentionnée, parce que depuis quatre mois, le juge Tarek Bitar, chargé de mener l’enquête sur l’explosion du port, se trouve aujourd’hui dans l’incapacité de poursuivre son travail en raison des multiples recours présentés contre lui par des personnalités politiques poursuivies qui, elles, n’ont jamais été arrêtées, contrairement à d’autres fonctionnaires (comme l’ancien directeur des Douanes, Badri Daher, et l’ancien directeur du port) qui se trouvent depuis un certain temps derrière les barreaux pour avoir manqué à leurs fonctions. Il ne s’agit pas de l’unique raison pour laquelle l’enquête est entravée : le refus du ministre des Finances, Youssef Khalil, de signer le décret sur les nominations judiciaires partielles visant à combler le vide au niveau des présidences de plusieurs chambres près la Cour de cassation, empêche la Justice de se prononcer sur les recours qui paralysent l'action du juge Bitar.
Pour rappel, 2750 tonnes de nitrate d’ammonium avaient été déchargés dans le port de Beyrouth en 2014. Ils se trouvaient à bord d’un vieux cargo, le MV Rhosus, en partance pour le Mozambique, à partir de la Géorgie. Déchargé et stocké dans le hangar numéro 12 du port sans aucune mesure de sécurité, le nitrate d’ammonium a fini par exploser, pour des raisons encore inconnues, le 4 août 2020, causant la mort de plus 220 personnes et la destruction de certains quartiers de Beyrouth.
Lire aussi
Commentaires