Souheil Safar, la «tour de contrôle» du basketball libanais
Ici Beyrouth revient sur la brillante carrière de Souheil Safar, le premier basketteur professionnel au Liban.

Souheil Safar est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du basketball libanais, après avoir brillé sur les scènes locale, régionale et continentale, aussi bien en club qu’en sélection. Safar était comparé par les observateurs du sport à une «tour de contrôle» ou à un «géant», du fait notamment de sa taille (2 mètres et 2 centimètres).

Souheil Safar est marié à une ancienne joueuse de basket, Maya Safar, qui a elle aussi brillé sous les couleurs de plusieurs clubs et de la sélection nationale. Sa fille Magalie a également effectué une carrière de basketteuse.



Des rencontres disputées dans 52 pays

Dans un entretien avec Ici Beyrouth, Souheil Safar dresse le tableau des grandes lignes de son parcours. «Je suis né en 1954 à Lausanne et je ne dispose que du passeport libanais», précise-t-il d’emblée. «J’ai commencé ma carrière de sportif dans le volley-ball aux Apôtres Jounieh, avec le défunt Joseph Sakr, avant de me diriger vers le basketball dans l’équipe suisse Pully, puis à l’école Saint-Joseph Antoura, où j’étais entraîné par Pierre Angelopolo», continue Safar. «Au cours de ma carrière, j’ai joué dans plusieurs clubs: Homenetmen, La Tour, Champville, Kahraba, Adonis et Animation. J’ai également joué en Syrie avec le club de Jalaa. J’ai participé à plusieurs tournois internationaux avec les équipes nationales du Liban senior, universitaire et scolaire. Ainsi, j’ai disputé des rencontres en Grèce, en France, en Italie, en Suisse, en ex-URSS, en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie, au Mexique et dans la majorité des pays arabes. Dans l’ensemble, j’ai disputé des rencontres dans 52 pays différents au cours de ma carrière». «J’ai pris ma retraite à l’âge de 46 ans, en jouant ma dernière saison à Kahraba Zouk. J’ai remporté plusieurs titres avec la sélection et les clubs où j’ai évolué, et j’ai été plusieurs fois meilleur joueur et meilleur marqueur. Un de mes meilleurs souvenirs est ce match face aux Émirats arabes unis, avec le Liban, où j’ai inscrit 90 points, dans une rencontre disputée à Beyrouth», souligne Safar.

Il ajoute qu’il a été «le premier joueur professionnel au Liban».  «J’ai reçu plusieurs offres pour jouer en Europe, mais j’ai refusé de quitter le pays du Cèdre. À chaque fois qu’un club libanais était sur le point de disputer un tournoi international, il me contactait pour que je rejoigne ses rangs. Ma première rencontre internationale avec la sélection a eu lieu à Izmir, alors que j’avais 18 ans. Après ma carrière de joueur, j’ai entraîné plusieurs clubs tels que Tadamon, ENB, Miziara, Adonis, Kahraba, AUB et LAU», précise-t-il.


Safar poursuit en soulignant qu’il a été «un acteur du basketball libanais pendant près d’un demi-siècle, en tant que joueur, entraîneur et commissaire». «Au cours de mon parcours sportif, j’ai côtoyé de nombreux joueurs, et les meilleurs à mon humble avis étaient Mohamed Bakri, Khaled Jalabi, Élie Harfouche, Nadim Khalil, Sarkis Korjian, Nazih Bougi, Abdelhafiz Wattar, Pierre Angelopolo, Joe Rabbat et Hagop Khacharian», déclare-t-il.

À la question relative au meilleur souvenir de sa carrière, il répond: «J’ai une affection particulière pour le club de Kahraba Zouk et pour ses deux présidents défunts Victor Haddad et Riyad Haddad.»

«Quant aux entraîneurs que j’ai eus au cours de ma carrière, il s’agit de Pierre Angelopolo, Gaby Arbaji, Élie Homsi, Naoum Barakat, Henri Yabroudi, Rizkallah Zalloum, et l’ancien entraîneur tchèque de Kahraba Zouk, Milan», ajoute-t-il.

Safar considère en outre que «le meilleur joueur libanais de l’histoire est Hagop Toutounjian, qui était un brillant centre».

Pour conclure, il souligne qu’il est «depuis 1996 commissaire pour la Fédération libanaise de basketball». «Je suis aujourd’hui toujours le basket de très près, avec la même passion pour ce sport», conclut-il.

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