« Hit The Road », le premier film de Panah Panahi
Il s’agit d’un film, drôle et touchant sur une famille conduisant son fils de Téhéran à la frontière pour qu’il puisse quitter le pays, qui se passe dans l’Iran contemporain. À bord, un père de famille à la jambe dans le plâtre, une mère au rire indéchiffrable et un grand frère silencieux. À 38 ans, le réalisateur iranien Panah Panahi fait ses premiers pas sur les écrans français avec Hit The Road.

Voir son père, le cinéaste Jafar Panahi, persécuté par les autorités de son pays n’a pas ôté à son fils, Panah, le goût du 7e art : « J’ai des amis proches qui ont fui l’Iran, donc c’est une question très concrète pour moi », a expliqué Panah Panahi lors d’une interview au dernier Festival de Cannes. Dans le film, « le garçon se retrouve dans une impasse totale », poursuit le réalisateur, qui explique qu’il n’avait pas la situation spécifique de l’Iran dans le viseur.

Le film est plutôt une chronique douce-amère des relations au sein de cette famille. « Je voulais éviter d’être trop spécifique, pour que si des gens d’autres pays voient le film, et que leur fils ou leur frère est confronté au même type de problèmes, ils puissent s’y identifier ».

Panah Panahi est le fils de Jafar Panahi, l’un des cinéastes iraniens contemporains les plus primés, Prix du Scénario à Cannes en 2018 avec « Trois Visages », trois ans après un Ours d’Or pour « Taxi Téhéran ». Ce dernier est aussi un artiste dissident, qui a été condamné en 2011 à six ans de prison et 20 ans d’interdiction de réaliser ou d’écrire des films, voyager ou s’exprimer dans les médias, pour « propagande contre le régime », après avoir soutenu le mouvement de protestation de 2009 contre la réélection de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique.


Pas de quoi réfréner son fils, lorsqu’il a songé à passer derrière la caméra : « Ces questions n’étaient pas les plus importantes pour moi », a déclaré Panah Panahi, « mon principal problème, au long de ma vie, c’était de savoir comment avoir une identité distincte de celle de mon père ».

Finalement, « j’ai décidé de penser uniquement à ce que je veux accomplir et de ne pas m’occuper des problèmes de mon père ou de ces comparaisons (avec lui). Sinon, je ne serai jamais parvenu à faire des films».

Avec AFP

 
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