Réouverture du Musée national du Moyen Âge à Paris
©Crédit: Bertrand Guay/AFP
Le musée de Cluny, Musée national du Moyen Âge à Paris, qui abrite la célèbre tapisserie de la « Dame à la Licorne », rouvrira le 12 mai après une vaste restauration de ses espaces et collections. Ces « grands travaux », engagés en 2011 et qui ont vraiment démarré en 2015 pour un coût global de 23 millions d’euros, visaient à « rendre le site, situé en plein cœur du Quartier latin, plus accessible physiquement et intellectuellement », a précisé à la presse Christine Descatoire, conservatrice au musée, en faisant visiter les lieux.

Le musée de Cluny- Crédit: Loic Venance/AFP

C’est la plus grande mue du musée depuis sa création en 1843. Elle a permis la restauration partielle des bâtiments, notamment des thermes romains et de la chapelle gothique, la construction d’un nouvel accueil et de nouveaux espaces publics dotés d’activités pédagogiques, ainsi que d’un café.

L’hôtel particulier du XVe siècle des abbés de Cluny s’organise aujourd’hui autour d’une extension contemporaine inaugurée en 2018 et signée par l’architecte Bernard Desmoulin.

Le parcours muséal est plus ouvert sur la lumière du jour, une prouesse au vu de la configuration des lieux. Il a lui aussi été transformé depuis 2020 et doté d’ascenseurs. Il s’étend sur 2.500 m2, découpés chronologiquement et par thèmes (vie quotidienne, production, monuments, combats...) en 21 salles, de l’Antiquité au Moyen Âge tardif, et sert d’écrin à une sélection renouvelée de 1.600 œuvres racontant 1000 ans d’histoire d’art médiéval.

La célèbre « Dame à la Licorne » considérée comme « La Joconde de la tapisserie » 


Objets d’orfèvrerie, coffrets d’ivoire, émaux précieux de Limoges des XIIe et XIIIe siècles, statues, retables sculptés, clés de voûte hybrides, calices, croix, enseignes, navettes à encens... Les différences esthétiques du nord au sud de l’Europe y sont représentées, dont la plus ancienne « rose d’or » conservée au monde, une rose en métal précieux datant de 1330, qui était commandée chaque année par le pape.

Parmi les découvertes inattendues : des tissus orientaux et occidentaux, de la vaisselle, dont des céramiques hispano-mauresques, du mobilier et des jouets comme une dînette miniature, un soldat de plomb, des cartes à jouer et des instruments scientifiques comme un astrolabe.

Le public va retrouver la célèbre « Dame à la Licorne » abritée dans une salle qui lui est entièrement consacrée. Considérée comme « La Joconde de la tapisserie », elle est constituée de six panneaux de près de 3 mètres sur 5 mètres, sur fond rouge, tissés de laine et de soie autour de 1500. Ils célèbrent l’image de la femme au cœur d’une abondance de motifs naturalistes de fleurs, feuillages et animaux, et évoquent les cinq sens, hormis le dernier, intitulé « Mon seul désir ».

Découverte en 1841 au château de Boussac (Creuse), par l’écrivaine George Sand et Prosper Mérimée, alors inspecteur des monuments historiques, elle n’a été prêtée que trois fois à l’étranger : au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York, au Japon et à Sydney.

Elle a également été exposée à titre exceptionnel, de novembre 2021 à janvier 2022, au musée des Abattoirs à Toulouse, ville où elle avait été cachée pendant la Première Guerre mondiale et à laquelle le musée de Cluny consacrera à l’automne une exposition sur le XIVe siècle.

Avec AFP
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