Le Printemps de Bourges a finalement eu lieu après les reports dus à la crise sanitaire. Le Festival a marqué sa singularité avec un panachage de créations hors cadre, des shows populaires et des spectacles sortant des sentiers battus…
Dans un des édifices médiévaux de la ville, Pomme et la Québécoise Safia Nolin ont revisité Céline Dion en guitares-voix.
Les échos de la soirée de jeudi n’étaient pas bons, mais vendredi, tout était en place. Sur une estrade au milieu du public, les deux complices sont à la maison : quand Pomme interprète au vocodeur (accessoire qui trafique la voix) « Pour que tu m’aimes encore », Safia Nolin s’assoit dans un rocking-chair pour tricoter, son chien à ses côtés, battant la mesure avec sa queue.
Mercredi, Michel Houellebecq, récitant ses poèmes sur fond d’électro, a livré une prestation perchée, contrairement à ce que suggérait le titre du show, « Existence à basse altitude ».
Le même jour, Brigitte Fontaine, 82 ans, faisait sa soirée d’adieux à la scène, terme qu’elle n’aime pas. Fidèle à son esprit punk, elle a redit en introduction qu’elle n’avait pas choisi tous les participants. « Brigitte Fontaine ne m’a pas choisi, mais moi j’ai choisi Brigitte Fontaine », a rebondi au micro la comédienne Anna Mouglalis, lançant la soirée avec une lecture. Ont défilé des musiciens comme Jarvis Cocker, Arthur H ou Matthieu Chedid, avant que la star de la soirée ne vienne conclure par quelques titres.
Savant dosage de valeurs sûres et de pépites
Pour la partie des concerts plus classiques, le Printemps a dosé valeurs sûres et pépites. Dans cette dernière catégorie, Zinée, la rappeuse qui monte, a donné dans le consistant.
« J’fais des trous dans ta tête à la perceuse/J’suis pas là pour te chanter des berceuses », scande-t-elle dans « Personne ». Le ton est donné, de même que la référence au drill (percer en anglais), courant sombre du rap venu de Chicago.
La Toulousaine ne se repose pas seulement sur le son d’une machine pour sa musique, mais est accompagnée d’un guitariste au look grunge et d’un percussionniste.
Du côté des locomotives, Juliette Armanet, le mercredi, et Clara Luciani, le jeudi, ont fait vibrer la foule sous le grand chapiteau en reines du disco. Idéal pour tourner la page d’un Printemps de Bourges réduit à une édition symbolique en 2020 et en jauge limitée en 2021.
Au rayon des groupes à guitares, les Anglais de Life ont assuré un set punk et dansant, tandis que les Français de Last Train ont porté à ébullition la salle où ils se produisaient, comme d’habitude.
Pour ce qui est de l’artiste au nom improbable, Miel de montagne, artisan d’une pop ensoleillée, s’impose cette année.
Portée politique de certains partisans
Juste avant l’issue du second tour de la présidentielle, la portée politique de certaines chansons a résonné plus qu’avant. La soirée « Qu’est-ce qu’on attend ! » (Référence à un morceau abrasif de NTM) a permis à des jeunes artistes de voyager dans le répertoire des chansons engagées.
Sacrés révélation masculine aux dernières Victoires de la musique, les deux frères de Terrenoire (nom d’un quartier de Saint-Etienne, leur ville) ont repris le Chant des partisans, hymne de la Résistance.
Lors de la soirée dédiée à Brigitte Fontaine, les réalisateurs Gustave Kervern et Benoît Delépine (elle jouait dans leur film « Le grand soir ») ont réinterprété « C’est normal ». Il y est question de l’incendie d’un immeuble, qu’on découvre au fil des paroles, insalubre et occupé par « des familles d’ouvriers et des étrangers ». Ce morceau dénonce en creux un pays qui oublie parfois les mots « égalité, fraternité » de sa devise.
La relève, présente au sein des Inouïs, la pépinière des talents émergents du Printemps de Bourges, joue aussi sur ce terrain. Eesah Yasuke, jeune rappeuse de Roubaix, a composé le titre « X-Trem » qui met en garde contre la montée des idées d’extrême droite sur une trame musicale anxiogène.
Avec AFP
Dans un des édifices médiévaux de la ville, Pomme et la Québécoise Safia Nolin ont revisité Céline Dion en guitares-voix.
Les échos de la soirée de jeudi n’étaient pas bons, mais vendredi, tout était en place. Sur une estrade au milieu du public, les deux complices sont à la maison : quand Pomme interprète au vocodeur (accessoire qui trafique la voix) « Pour que tu m’aimes encore », Safia Nolin s’assoit dans un rocking-chair pour tricoter, son chien à ses côtés, battant la mesure avec sa queue.
Mercredi, Michel Houellebecq, récitant ses poèmes sur fond d’électro, a livré une prestation perchée, contrairement à ce que suggérait le titre du show, « Existence à basse altitude ».
Le même jour, Brigitte Fontaine, 82 ans, faisait sa soirée d’adieux à la scène, terme qu’elle n’aime pas. Fidèle à son esprit punk, elle a redit en introduction qu’elle n’avait pas choisi tous les participants. « Brigitte Fontaine ne m’a pas choisi, mais moi j’ai choisi Brigitte Fontaine », a rebondi au micro la comédienne Anna Mouglalis, lançant la soirée avec une lecture. Ont défilé des musiciens comme Jarvis Cocker, Arthur H ou Matthieu Chedid, avant que la star de la soirée ne vienne conclure par quelques titres.
Savant dosage de valeurs sûres et de pépites
Pour la partie des concerts plus classiques, le Printemps a dosé valeurs sûres et pépites. Dans cette dernière catégorie, Zinée, la rappeuse qui monte, a donné dans le consistant.
« J’fais des trous dans ta tête à la perceuse/J’suis pas là pour te chanter des berceuses », scande-t-elle dans « Personne ». Le ton est donné, de même que la référence au drill (percer en anglais), courant sombre du rap venu de Chicago.
La Toulousaine ne se repose pas seulement sur le son d’une machine pour sa musique, mais est accompagnée d’un guitariste au look grunge et d’un percussionniste.
Du côté des locomotives, Juliette Armanet, le mercredi, et Clara Luciani, le jeudi, ont fait vibrer la foule sous le grand chapiteau en reines du disco. Idéal pour tourner la page d’un Printemps de Bourges réduit à une édition symbolique en 2020 et en jauge limitée en 2021.
Au rayon des groupes à guitares, les Anglais de Life ont assuré un set punk et dansant, tandis que les Français de Last Train ont porté à ébullition la salle où ils se produisaient, comme d’habitude.
Pour ce qui est de l’artiste au nom improbable, Miel de montagne, artisan d’une pop ensoleillée, s’impose cette année.
Portée politique de certains partisans
Juste avant l’issue du second tour de la présidentielle, la portée politique de certaines chansons a résonné plus qu’avant. La soirée « Qu’est-ce qu’on attend ! » (Référence à un morceau abrasif de NTM) a permis à des jeunes artistes de voyager dans le répertoire des chansons engagées.
Sacrés révélation masculine aux dernières Victoires de la musique, les deux frères de Terrenoire (nom d’un quartier de Saint-Etienne, leur ville) ont repris le Chant des partisans, hymne de la Résistance.
Lors de la soirée dédiée à Brigitte Fontaine, les réalisateurs Gustave Kervern et Benoît Delépine (elle jouait dans leur film « Le grand soir ») ont réinterprété « C’est normal ». Il y est question de l’incendie d’un immeuble, qu’on découvre au fil des paroles, insalubre et occupé par « des familles d’ouvriers et des étrangers ». Ce morceau dénonce en creux un pays qui oublie parfois les mots « égalité, fraternité » de sa devise.
La relève, présente au sein des Inouïs, la pépinière des talents émergents du Printemps de Bourges, joue aussi sur ce terrain. Eesah Yasuke, jeune rappeuse de Roubaix, a composé le titre « X-Trem » qui met en garde contre la montée des idées d’extrême droite sur une trame musicale anxiogène.
Avec AFP
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