Diverses positions fusent ces temps-ci parmi les syndicats, les ordres professionnels, l’appareil judiciaire et les associations sur ce qui doit être appliqué au niveau bancaire face à la crise financière. Nous en avons choisi certaines parmi les plus incohérentes.
Où sont donc passés nos dépôts!? Il est normal que vos dépôts ne soient pas stockés dans un coffre à la banque. Ils n’ont pas «disparu»; ils ont juste été prêtés à des clients, parmi lesquels l’État (ce qui peut être controversé). C’est la première et quasiment la seule fonction d’une banque depuis des siècles. Il faut donc faire pression pour que ces créditeurs honorent leurs engagements.
Les banques demandent toujours à l’occasion d’un prêt une garantie (foncière ou autre), pourquoi n’ont-elles pas fait de même avec l’État? Parce qu’un État est réputé souverain et solvable. Dans aucun pays une telle garantie n’est exigée.
Les banques appliquent une ponction de 70% en accordant 8.000 LL pour un dollar (selon la circulaire 151). En fait, ce taux de 8.000 LL correspond à 5,3 fois le taux officiel. En considérant que le taux d’inflation depuis 2019 est de l’ordre de 800%, la perte en pouvoir d’achat sera donc de 33%. En revanche, selon la circulaire 158 (400$ en liquide et 400$ convertis en LL au taux de 12.000), le déposant sort gagnant car ses 800$ équivaudraient à 14,4 millions de LL (pour un taux de marché de 24.000), soit un montant multipliée par 12 (par rapport au taux initial de 1.500), alors que les prix ont été multipliés par 8. En sens inverse, un créditeur particulier peut toujours rembourser son prêt bancaire au taux de 1.500 LL le dollar.
Les chèques bancaires ne sont plus un moyen de paiement valable pour restituer un dépôt. Comment se fait-il alors que les banques acceptent toujours de tels chèques de la part d’un client pour alimenter un compte, ou pour rembourser un prêt?
Pour récupérer nos dépôts, il suffit de liquider la banque récalcitrante et vendre tous ses actifs, ainsi que ceux des actionnaires. Les estimations montrent que, dans le meilleur des cas, de telles liquidations ne couvriront que 25% des dépôts. Quant aux actifs privés des actionnaires, ils ne peuvent être concernés sauf en cas de faillite frauduleuse, ce qui sera difficile à prouver.
Actuellement, selon la loi, tout compte à concurrence de 50.000 dollars, ou 75 millions de LL, est garanti; on revendique d’ailleurs que ce plafond soit relevé. Que ce soit ce plafond ou un autre, l’État n’est pas capable de verser des compensations; cette garantie est donc toute théorique.
Ce sont les banques qui doivent éponger les pertes financières, pas les déposants. Mais c’est du pareil au même! Les banques ont des fonds propres de quelque 16 milliards de dollars, auxquels on peut ajouter quelques milliards supplémentaires d’actifs immobiliers et de filiales. Tout ce qui dépasse ce montant, en termes de participation aux pertes, ne sera plus payé effectivement par les banques, mais par l’argent des déposants.
Il faut établir un calendrier précis pour le remboursement de tous les dépôts. L’idée est saugrenue! Supposons que, par miracle, les banques arrivent à restituer tous les dépôts en quelques mois ou années, que vont faire alors les ex-déposants de cet amas de cash? Le stocker sous le matelas, l’acheminer hors des frontières, ou le dépenser en entier? Et si quelqu’un a besoin d’emprunter pour acquérir une voiture ou un logement, ou faire face à un imprévu, où pourra-t-il trouver un crédit? Il y aura probablement des usuriers privés qui prendront la relève contre des garanties en dur. Et peut-être que le phénomène Al-Kard Al-Hassan sera étendu à toutes les régions et toutes les communautés. Serait-ce l’objectif ultime de tous ce branle-bas?
Quand on a un pouvoir qui baigne dans l’incohérence, le virus se propage vite et donne lieu à une épidémie. On se met alors à jeter les bébés avec l’eau du bain.
Où sont donc passés nos dépôts!? Il est normal que vos dépôts ne soient pas stockés dans un coffre à la banque. Ils n’ont pas «disparu»; ils ont juste été prêtés à des clients, parmi lesquels l’État (ce qui peut être controversé). C’est la première et quasiment la seule fonction d’une banque depuis des siècles. Il faut donc faire pression pour que ces créditeurs honorent leurs engagements.
Les banques demandent toujours à l’occasion d’un prêt une garantie (foncière ou autre), pourquoi n’ont-elles pas fait de même avec l’État? Parce qu’un État est réputé souverain et solvable. Dans aucun pays une telle garantie n’est exigée.
Les banques appliquent une ponction de 70% en accordant 8.000 LL pour un dollar (selon la circulaire 151). En fait, ce taux de 8.000 LL correspond à 5,3 fois le taux officiel. En considérant que le taux d’inflation depuis 2019 est de l’ordre de 800%, la perte en pouvoir d’achat sera donc de 33%. En revanche, selon la circulaire 158 (400$ en liquide et 400$ convertis en LL au taux de 12.000), le déposant sort gagnant car ses 800$ équivaudraient à 14,4 millions de LL (pour un taux de marché de 24.000), soit un montant multipliée par 12 (par rapport au taux initial de 1.500), alors que les prix ont été multipliés par 8. En sens inverse, un créditeur particulier peut toujours rembourser son prêt bancaire au taux de 1.500 LL le dollar.
Les chèques bancaires ne sont plus un moyen de paiement valable pour restituer un dépôt. Comment se fait-il alors que les banques acceptent toujours de tels chèques de la part d’un client pour alimenter un compte, ou pour rembourser un prêt?
Pour récupérer nos dépôts, il suffit de liquider la banque récalcitrante et vendre tous ses actifs, ainsi que ceux des actionnaires. Les estimations montrent que, dans le meilleur des cas, de telles liquidations ne couvriront que 25% des dépôts. Quant aux actifs privés des actionnaires, ils ne peuvent être concernés sauf en cas de faillite frauduleuse, ce qui sera difficile à prouver.
Actuellement, selon la loi, tout compte à concurrence de 50.000 dollars, ou 75 millions de LL, est garanti; on revendique d’ailleurs que ce plafond soit relevé. Que ce soit ce plafond ou un autre, l’État n’est pas capable de verser des compensations; cette garantie est donc toute théorique.
Ce sont les banques qui doivent éponger les pertes financières, pas les déposants. Mais c’est du pareil au même! Les banques ont des fonds propres de quelque 16 milliards de dollars, auxquels on peut ajouter quelques milliards supplémentaires d’actifs immobiliers et de filiales. Tout ce qui dépasse ce montant, en termes de participation aux pertes, ne sera plus payé effectivement par les banques, mais par l’argent des déposants.
Il faut établir un calendrier précis pour le remboursement de tous les dépôts. L’idée est saugrenue! Supposons que, par miracle, les banques arrivent à restituer tous les dépôts en quelques mois ou années, que vont faire alors les ex-déposants de cet amas de cash? Le stocker sous le matelas, l’acheminer hors des frontières, ou le dépenser en entier? Et si quelqu’un a besoin d’emprunter pour acquérir une voiture ou un logement, ou faire face à un imprévu, où pourra-t-il trouver un crédit? Il y aura probablement des usuriers privés qui prendront la relève contre des garanties en dur. Et peut-être que le phénomène Al-Kard Al-Hassan sera étendu à toutes les régions et toutes les communautés. Serait-ce l’objectif ultime de tous ce branle-bas?
Quand on a un pouvoir qui baigne dans l’incohérence, le virus se propage vite et donne lieu à une épidémie. On se met alors à jeter les bébés avec l’eau du bain.
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