L’avantage du vaccin à base d’ARN messager est qu’il est rapide à produire et permet d’induire des réponses immunitaires de très forte intensité.
Polio ou Covid-19, la vaccination nous concerne tous, à un moment ou un autre. Pour la chercheuse en immunologie Béhazine Combadière, directrice de recherche à l’Inserm en France, l’ARN messager constitue une avancée, qui ne va pas remplacer tous les vaccins.
On a beaucoup parlé d’immunité avec la pandémie, mais comment fonctionnent le système immunitaire et les vaccins?
Le système immunitaire se compose d’abord de l’immunité innée, constituée de cellules qui sont capables d’éliminer les pathogènes dès leur entrée, de les manger et de les tuer. Celle-ci n’est pas spécifique d’un pathogène. À cela s’ajoute l’immunité adaptative, un système qui va reconnaître spécifiquement un ou plusieurs éléments pathogènes.
L’immunité adaptative a deux bras. Le bras «humoral» pour les anticorps et le bras «cellulaire», incluant les lymphocytes CD8 qui sont capables de tuer les cellules du corps qui ont été infectées.
Les anticorps représentent en quelque sorte la mesure «finale» du système immunitaire. Quand on vaccine, on veut monter un système immunitaire avec suffisamment d’anticorps qui puissent lutter contre le pathogène et empêcher l’infection. Il y a des vaccins comme pour la variole où l’on empêche l’infection. Et d’autres, comme pour la grippe, où la vaccination n’empêche pas l’infection, mais elle est efficace contre les formes graves de la maladie. S’ajoutent à cela de grandes différences de réponse entre les individus.
Il existe plusieurs technologies de vaccination, comment choisit-on une option plutôt qu’une autre?
D’abord, il faut connaître le pathogène et identifier le ou les éléments reconnus par le système immunitaire. Le virus, pour entrer dans la cellule, va utiliser une clef, c’est ce que l’on vise pour développer un vaccin.
Une fois que la séquence d’un virus est connue, on peut choisir la stratégie vaccinale: va-t-on mettre cette séquence dans un vecteur viral recombinant (avec l’exemple de l’adénovirus pour le vaccin contre le Sars-Cov2)? Va-t-on considérer que toutes les protéines du virus sont utiles et dans ce cas inactiver le virus entier? Ou produire la protéine cible du pathogène pour une formulation de vaccin à base de protéines? Les stratégies – vaccin à base de virus recombinant, ou virus inactivé – dépendent des technologies disponibles dans les laboratoires privés. Tout le contexte technologique est important, c’est pour cela que c’est compliqué.
Diriez-vous que l’ARN messager, à la base des premiers vaccins contre le Covid-19 qui ont été commercialisés, a représenté une révolution?
C’est une révolution dans le sens où un vaccin a été produit contre une pandémie très rapidement et de manière très efficace.
Mais l’ARN messager n’est qu’un outil supplémentaire qui s’ajoute aux plateformes déjà existantes. Chaque plateforme a des avantages et des inconvénients. L’avantage de l’ARNm est qu’il est rapide à produire et que l’on peut induire des réponses immunitaires de très forte intensité.
Cela n’enlève rien aux connaissances déjà acquises sur d’autres plateformes vaccinales, à base de protéines sous-unitaires, de vecteurs viraux, qui ont aussi montré leur efficacité et leur sécurité. L’ARNm ne va pas remplacer tous les autres vaccins.
AFP/Marie-Morgane Le Moel
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Polio ou Covid-19, la vaccination nous concerne tous, à un moment ou un autre. Pour la chercheuse en immunologie Béhazine Combadière, directrice de recherche à l’Inserm en France, l’ARN messager constitue une avancée, qui ne va pas remplacer tous les vaccins.
On a beaucoup parlé d’immunité avec la pandémie, mais comment fonctionnent le système immunitaire et les vaccins?
Le système immunitaire se compose d’abord de l’immunité innée, constituée de cellules qui sont capables d’éliminer les pathogènes dès leur entrée, de les manger et de les tuer. Celle-ci n’est pas spécifique d’un pathogène. À cela s’ajoute l’immunité adaptative, un système qui va reconnaître spécifiquement un ou plusieurs éléments pathogènes.
L’immunité adaptative a deux bras. Le bras «humoral» pour les anticorps et le bras «cellulaire», incluant les lymphocytes CD8 qui sont capables de tuer les cellules du corps qui ont été infectées.
Les anticorps représentent en quelque sorte la mesure «finale» du système immunitaire. Quand on vaccine, on veut monter un système immunitaire avec suffisamment d’anticorps qui puissent lutter contre le pathogène et empêcher l’infection. Il y a des vaccins comme pour la variole où l’on empêche l’infection. Et d’autres, comme pour la grippe, où la vaccination n’empêche pas l’infection, mais elle est efficace contre les formes graves de la maladie. S’ajoutent à cela de grandes différences de réponse entre les individus.
Il existe plusieurs technologies de vaccination, comment choisit-on une option plutôt qu’une autre?
D’abord, il faut connaître le pathogène et identifier le ou les éléments reconnus par le système immunitaire. Le virus, pour entrer dans la cellule, va utiliser une clef, c’est ce que l’on vise pour développer un vaccin.
Une fois que la séquence d’un virus est connue, on peut choisir la stratégie vaccinale: va-t-on mettre cette séquence dans un vecteur viral recombinant (avec l’exemple de l’adénovirus pour le vaccin contre le Sars-Cov2)? Va-t-on considérer que toutes les protéines du virus sont utiles et dans ce cas inactiver le virus entier? Ou produire la protéine cible du pathogène pour une formulation de vaccin à base de protéines? Les stratégies – vaccin à base de virus recombinant, ou virus inactivé – dépendent des technologies disponibles dans les laboratoires privés. Tout le contexte technologique est important, c’est pour cela que c’est compliqué.
Diriez-vous que l’ARN messager, à la base des premiers vaccins contre le Covid-19 qui ont été commercialisés, a représenté une révolution?
C’est une révolution dans le sens où un vaccin a été produit contre une pandémie très rapidement et de manière très efficace.
Mais l’ARN messager n’est qu’un outil supplémentaire qui s’ajoute aux plateformes déjà existantes. Chaque plateforme a des avantages et des inconvénients. L’avantage de l’ARNm est qu’il est rapide à produire et que l’on peut induire des réponses immunitaires de très forte intensité.
Cela n’enlève rien aux connaissances déjà acquises sur d’autres plateformes vaccinales, à base de protéines sous-unitaires, de vecteurs viraux, qui ont aussi montré leur efficacité et leur sécurité. L’ARNm ne va pas remplacer tous les autres vaccins.
AFP/Marie-Morgane Le Moel
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