Pour la première fois depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018, le président turc Recep Tayyib Erdogan se rendra en Arabie Saoudite pour une visite officielle, durant laquelle il rencontrera le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane. La Turquie semble déterminée à retisser des liens avec les monarchies du Golfe, notamment pour des raisons économiques. En effet, le pays connait une grave crise avec un effondrement de sa monnaie et une inflation de 60% ces derniers mois, et est en recherche désespérée d'investissements.
Le président Erdogan se rendra à Riyad jeudi 28 avril pour y rencontrer le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane. (AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan se rendra jeudi en Arabie Saoudite pour la première fois depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 à Istanbul, en quête de soutien pour faire face à la grave crise financière qui secoue son pays.
L'annonce de cette visite, qui a été confirmée mardi à l'AFP par un responsable turc sous couvert d'anonymat, intervient quelques semaines après l'abandon du procès des assassins présumés de M. Khashoggi. Selon cette source, M. Erdogan s'entretiendra avec le roi Salmane et regagnera Ankara vendredi.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane dit MBS, qui passe pour être le véritable dirigeant du royaume, "sera présent au sein de la délégation" qui recevra le chef de l'État turc, a précisé cette source.
L'image internationale de MBS a été fortement ternie par l'assassinat de Jamal Khashoggi, 59 ans, éditorialiste critique au Washington Post, tué et démembré le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul alors qu'il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage. La fiancée turque de Jamal Khashoggi, Hatice Cengiz, l'attendait ce jour-là devant le consulat dont il n'est jamais ressorti.
Le procès par contumace de vingt-six Saoudiens accusés du crime s'était ouvert en juillet 2020 devant un tribunal d'Istanbul, dont le procureur a annoncé le 7 avril qu'il le renvoyait à la justice saoudienne. Cette procédure constituait le dernier obstacle à la visite officielle à Riyad de M. Erdogan, qui avait à l'époque des faits dénoncé avec force l'assassinat du journaliste et promis de rendre justice à la victime.
À la recherche de soutien économique
Pour Mme Cengiz et les défenseurs des droits humains, Ankara a donné satisfaction aux "demandes saoudiennes" avec cette décision: "Nous savons très bien que les autorités ne feront rien. Comment peut-on imaginer que les assassins vont enquêter sur eux-mêmes?", avait-elle affirmé.
Mais pour la Turquie, qui cherche à renouer avec le royaume saoudien dont elle a besoin pour soutenir son économie en difficulté, il était urgent de clore un dossier qui polluait leurs relations.
Le chef de l'État turc multiplie depuis plusieurs mois les initiatives de réconciliation avec les puissances régionales --Émirats arabes unis, Égypte et Israël entre autres. Il avait annoncé début janvier une visite imminente en Arabie Saoudite.
L'économie turque est ébranlée par une crise économique liée à l'effondrement de sa monnaie et à une forte inflation qui a dépassé les 60% sur les douze derniers mois.
Après avoir nié le meurtre, Ryad avait fini par dire qu'il avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls. Mais un rapport des services de renseignement américains a accusé MBS, le prince héritier, d'avoir "validé" l'assassinat, exécuté par un commando d'agents venus d'Arabie saoudite.
À l'issue d'un procès opaque en Arabie saoudite, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort et trois à des peines de prison -- les peines capitales ont depuis été commuées.
Avec AFP
Le président Erdogan se rendra à Riyad jeudi 28 avril pour y rencontrer le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane. (AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan se rendra jeudi en Arabie Saoudite pour la première fois depuis l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 à Istanbul, en quête de soutien pour faire face à la grave crise financière qui secoue son pays.
L'annonce de cette visite, qui a été confirmée mardi à l'AFP par un responsable turc sous couvert d'anonymat, intervient quelques semaines après l'abandon du procès des assassins présumés de M. Khashoggi. Selon cette source, M. Erdogan s'entretiendra avec le roi Salmane et regagnera Ankara vendredi.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane dit MBS, qui passe pour être le véritable dirigeant du royaume, "sera présent au sein de la délégation" qui recevra le chef de l'État turc, a précisé cette source.
L'image internationale de MBS a été fortement ternie par l'assassinat de Jamal Khashoggi, 59 ans, éditorialiste critique au Washington Post, tué et démembré le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul alors qu'il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage. La fiancée turque de Jamal Khashoggi, Hatice Cengiz, l'attendait ce jour-là devant le consulat dont il n'est jamais ressorti.
Le procès par contumace de vingt-six Saoudiens accusés du crime s'était ouvert en juillet 2020 devant un tribunal d'Istanbul, dont le procureur a annoncé le 7 avril qu'il le renvoyait à la justice saoudienne. Cette procédure constituait le dernier obstacle à la visite officielle à Riyad de M. Erdogan, qui avait à l'époque des faits dénoncé avec force l'assassinat du journaliste et promis de rendre justice à la victime.
À la recherche de soutien économique
Pour Mme Cengiz et les défenseurs des droits humains, Ankara a donné satisfaction aux "demandes saoudiennes" avec cette décision: "Nous savons très bien que les autorités ne feront rien. Comment peut-on imaginer que les assassins vont enquêter sur eux-mêmes?", avait-elle affirmé.
Mais pour la Turquie, qui cherche à renouer avec le royaume saoudien dont elle a besoin pour soutenir son économie en difficulté, il était urgent de clore un dossier qui polluait leurs relations.
Le chef de l'État turc multiplie depuis plusieurs mois les initiatives de réconciliation avec les puissances régionales --Émirats arabes unis, Égypte et Israël entre autres. Il avait annoncé début janvier une visite imminente en Arabie Saoudite.
L'économie turque est ébranlée par une crise économique liée à l'effondrement de sa monnaie et à une forte inflation qui a dépassé les 60% sur les douze derniers mois.
Après avoir nié le meurtre, Ryad avait fini par dire qu'il avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls. Mais un rapport des services de renseignement américains a accusé MBS, le prince héritier, d'avoir "validé" l'assassinat, exécuté par un commando d'agents venus d'Arabie saoudite.
À l'issue d'un procès opaque en Arabie saoudite, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort et trois à des peines de prison -- les peines capitales ont depuis été commuées.
Avec AFP
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