Tripoli ne décolère pas. La tension reste palpable dans ce chef-lieu du Liban-nord où l'on attend toujours de connaître le sort des personnes portées disparues dans le naufrage d'une embarcation de fortune, avec à son bord une soixantaine de clandestins, au large de la ville, dans la nuit de samedi à dimanche. Sept personnes ont péri et au moins 22 autres sont toujours portées disparues.
Les parents des victimes qui ont organisé mercredi matin un sit-in pour protester contre "le retard dans les opérations de sauvetage", quatre jours après le drame, envisagent d'organiser une journée de la colère aujourd'hui, sans qu'on ne sache exactement ce que cela veut dire.
Depuis mardi, sur les réseaux sociaux, des messages et des appels en ce sens circulaient, accentuant les craintes d'une instrumentalisation de ce drame à des fins politiques ou de déstabilisation. Dans certains quartiers de Tripoli, des routes sont coupées et des appels à des manifestations sont lancés, mercredi matin, mais la situation est restée sous contrôle. L'armée s'était déployée lundi soir dans la ville pour éviter des incidents ou des débordements, d'autant que certains semblent engagés dans une campagne contre l'institution militaire afin de détourner les regards des vrais responsables, c'est-à-dire ceux qui ont entassé plus de soixante personnes dans une embarcation qui pouvait en accueillir seulement dix, dont plusieurs femmes et enfants, sans les doter de gilets de sauvetage.
La crainte d'une instrumentalisation est répercutée par les forces actives de la ville. L'ancien député Misbah Ahdab devait ainsi appeler à "une investigation en bonne et due forme, d’autant plus que nombreux sont ceux qui essayent d’instrumentaliser la situation et de mettre la population en confrontation avec l’armée libanaise". "C’est un classique et c'est destructif et personne ne veut que cela arrive", commente-t-il à Ici Beyrouth.
Interrogé sur le même sujet, un candidat aux législatives qui a préféré garder l'anonymat estime que l'armée a mal géré l'interception de l'embarcation. Il reconnaît toutefois que "les passeurs sont eux responsables du drame parce qu'ils ont surchargé le bateau" [en y faisant monter trop de migrants, NDLR], soulignant qu’il ne savait pas si ces derniers étaient liés à la famille Dandachi ou à une autre famille. « Chaque partie essaye de faire porter à l’autre la responsabilité du drame. Le mieux c’est que les autorités, c’est à dire le gouvernement et l’armée, admettent leurs torts et reconnaissent ce dont elles sont responsables", ajoute-t-il, en allusion à ce qu'il avait appelé la mauvaise gestion de l'opération d'interception du bateau.
Les recherches se poursuivent sans relâche depuis dimanche dans les eaux territoriales, mais les parents des victimes s'impatientent. Un groupe d'entre eux avait donné un ultimatum de 48 heures à l’armée pour trouver les corps des personnes portées disparues. "Cela fait quatre jours que nous attendons", lance en colère un père devant notre journaliste sur place, Victoria Werling, en adressant de vives critiques à l'armée. "Je veux juste enterrer mon fils", répète un autre père éploré.
Tous estiment que les secours sont trop lents et ne veulent pas admettre que les recherches peuvent prendre du temps. Certains manifestants annoncent ainsi qu’ils mettront jeudi leur menace à exécution : recourir à l’escalade au travers d’une journée de la colère. Personne ne voulait tenir compte des explications des organismes de secours. Dans un communiqué, la Défense civile avait pourtant annoncé que ses équipes de secours maritimes menaient des recherches pour la quatrième journée consécutive tout le long du littoral entre Jbeil et le Akkar, à cause du courant sud nord qui aurait pu déplacer les corps jusqu'au nord du pays. L'armée s'attelait depuis mardi à l'étude des courants marins afin de mieux orienter les recherches.
En fin de matinée, des parents de victimes, originaires du Akkar, sont venus rejoindre les manifestants de Tripoli.
Les parents des victimes qui ont organisé mercredi matin un sit-in pour protester contre "le retard dans les opérations de sauvetage", quatre jours après le drame, envisagent d'organiser une journée de la colère aujourd'hui, sans qu'on ne sache exactement ce que cela veut dire.
Depuis mardi, sur les réseaux sociaux, des messages et des appels en ce sens circulaient, accentuant les craintes d'une instrumentalisation de ce drame à des fins politiques ou de déstabilisation. Dans certains quartiers de Tripoli, des routes sont coupées et des appels à des manifestations sont lancés, mercredi matin, mais la situation est restée sous contrôle. L'armée s'était déployée lundi soir dans la ville pour éviter des incidents ou des débordements, d'autant que certains semblent engagés dans une campagne contre l'institution militaire afin de détourner les regards des vrais responsables, c'est-à-dire ceux qui ont entassé plus de soixante personnes dans une embarcation qui pouvait en accueillir seulement dix, dont plusieurs femmes et enfants, sans les doter de gilets de sauvetage.
La crainte d'une instrumentalisation est répercutée par les forces actives de la ville. L'ancien député Misbah Ahdab devait ainsi appeler à "une investigation en bonne et due forme, d’autant plus que nombreux sont ceux qui essayent d’instrumentaliser la situation et de mettre la population en confrontation avec l’armée libanaise". "C’est un classique et c'est destructif et personne ne veut que cela arrive", commente-t-il à Ici Beyrouth.
Interrogé sur le même sujet, un candidat aux législatives qui a préféré garder l'anonymat estime que l'armée a mal géré l'interception de l'embarcation. Il reconnaît toutefois que "les passeurs sont eux responsables du drame parce qu'ils ont surchargé le bateau" [en y faisant monter trop de migrants, NDLR], soulignant qu’il ne savait pas si ces derniers étaient liés à la famille Dandachi ou à une autre famille. « Chaque partie essaye de faire porter à l’autre la responsabilité du drame. Le mieux c’est que les autorités, c’est à dire le gouvernement et l’armée, admettent leurs torts et reconnaissent ce dont elles sont responsables", ajoute-t-il, en allusion à ce qu'il avait appelé la mauvaise gestion de l'opération d'interception du bateau.
Les recherches se poursuivent sans relâche depuis dimanche dans les eaux territoriales, mais les parents des victimes s'impatientent. Un groupe d'entre eux avait donné un ultimatum de 48 heures à l’armée pour trouver les corps des personnes portées disparues. "Cela fait quatre jours que nous attendons", lance en colère un père devant notre journaliste sur place, Victoria Werling, en adressant de vives critiques à l'armée. "Je veux juste enterrer mon fils", répète un autre père éploré.
Tous estiment que les secours sont trop lents et ne veulent pas admettre que les recherches peuvent prendre du temps. Certains manifestants annoncent ainsi qu’ils mettront jeudi leur menace à exécution : recourir à l’escalade au travers d’une journée de la colère. Personne ne voulait tenir compte des explications des organismes de secours. Dans un communiqué, la Défense civile avait pourtant annoncé que ses équipes de secours maritimes menaient des recherches pour la quatrième journée consécutive tout le long du littoral entre Jbeil et le Akkar, à cause du courant sud nord qui aurait pu déplacer les corps jusqu'au nord du pays. L'armée s'attelait depuis mardi à l'étude des courants marins afin de mieux orienter les recherches.
En fin de matinée, des parents de victimes, originaires du Akkar, sont venus rejoindre les manifestants de Tripoli.
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