
Dans un climat politique tendu au Liban, marqué par une mobilisation accrue des partisans du Hezbollah et les vives tensions provoquées par la décision du gouvernement de réserver le port d’armes aux seules forces armées nationales, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, Ali Larijani, est arrivé mardi à Beyrouth.
À son arrivée à l’aéroport, Larijani a été accueilli par le représentant du ministère des Affaires étrangères, Rodrigue Khoury, des députés du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que des représentants de factions palestiniennes. Plusieurs sympathisants du Hezbollah s’étaient rassemblés «spontanément» le long de la route menant à l’aéroport pour lui souhaiter la bienvenue, répondant à des appels diffusés sur les réseaux sociaux. Le responsable iranien est descendu brièvement de voiture pour les saluer, sous les acclamations.
«Nous resterons aux côtés du cher peuple libanais en toutes circonstances», a-t-il déclaré depuis le tarmac, précisant qu’il rencontrerait dans la journée les plus hauts responsables de l’État – le président de la République, le président du Parlement et le Premier ministre – et qu’il cherchait «toujours à œuvrer pour les intérêts supérieurs du Liban».
«Nous resterons aux côtés du cher
peuple libanais en toutes circonstances», a-t-il déclaré depuis le tarmac, précisant qu’il rencontrerait dans la journée les plus hauts responsables de l’État – le président de la République, le pré sident du Parlement et le Premier ministre – et affirmant œuvrer «toujours dans les intérêts supérieurs du Liban» .Le repré
sentant du chef du Parlement et membre de la direction du mouvement Amal, Khalil Hamdan, a salué «la République islamique d’Iran qui a toujours été aux côtés du Liban et de son peuple dans les moments les plus difficiles».La visite intervient alors
que plusieurs voix au Liban dénoncent ce qu’elles qualifient d’ingérence iranienne dans les affaires in ternes. Certains acteurs politiques ont même ré clamé que les récentes déclarations de responsables iraniens, critiquant la décision du gouvernement libanais de réserver le monopole des armes à l’É tat, soient retirées ou que des excuses soient présentées.La semaine dernière, le gouvernement a chargé
l'armée de pré parer le plan de désarmement, dans un contexte de pressions américaines et de craintes d'une nouvelle offensive israélienne de grande ampleur, quelques mois après un conflit qui a infligé de lourdes pertes au Hezbollah.Le mouvement chiite a accusé le gouvernement de commettre un «péché grave» en
voulant le dé sarmer, soulignant qu'il ignorerait cette décision.L'Iran a affirmé, par la voix d'Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême Ali Khamenei, son opposition au désarmement du Hezbollah, qu'il soutient financièrement et militairement depuis sa création. Beyrouth
a, en retour, condamné une «ingérence flagrante et inacceptable» de l'Iran dans les affaires intérieures du Liban.Larijani doit rencontrer le président Joseph Aoun, le chef du Parlement, Nabih Berry, et le chef du gouvernement, Nawaf Salam, avant de recevoir à l'ambassade d'Iran des personnalités libanaises et palestiniennes.
Avant Beyrouth, M. Larijani s'était rendu à Bagdad où il a signé un protocole d'accord visant, selon le bureau du Premier ministre irakien, à «coordonner la sécurité aux frontières communes».
«La résistance (contre Israël, ndlr) fait partie intégrante du tissu des peuples de la région», avait-il déclaré à la télévision iranienne, estimant que «tous les efforts doivent viser à préserver cette capacité.»
Sur X, l’ambassadeur d’Iran au Liban, Mojtaba Amani, a qualifié cette visite de «moment charnière dans l’histoire du Liban», affirmant que Larijani rencontrera «les principaux responsables libanais ainsi qu’une sélection de personnalités politiques et intellectuelles, afin d’exprimer la vision et la position de l’Iran sur la situation actuelle».
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