Réfugiés syriens : le ras-le-bol des responsables libanais
©Anwar Amro/AFP
Une conférence internationale se tiendra le 9 mai à Bruxelles où toutes les agences des Nations unies ainsi que des donateurs internationaux seront présents pour créer un fond destiné aux réfugiés syriens et aux pays hôtes, indique une source gouvernementale.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a présidé vendredi après-midi au Sérail une réunion de la commission ministérielle chargée du dossier des réfugiés syriens, en présence des ministres des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, de la Justice, Henry Khoury, de la Défense, Maurice Slim, des Déplacés, Issam Charafeddine, des Affaires sociales, Hector Hajjar, de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, du Travail, Moustapha Bayram, ainsi que des conseillers Boutros Assaker et Ziad Mikati.

À première vue, le timing de cette réunion est plutôt surprenant, à presque 15 jours des élections législatives. Un avis contesté par une source proche du Sérail qui a indiqué à Ici Beyrouth que "la réunion était nécessaire avant la tenue le 9 mai d’une conférence à Bruxelles, où toutes les agences des Nations unies ainsi que des donateurs internationaux seront présents pour créer un fonds destiné aux réfugiés syriens et aux pays hôtes". Et de poursuivre : "Le Premier ministre veut mettre en exergue le fait que le Liban n’a pas les moyens de recevoir 1.6 million de réfugiés syriens et n’a pas un plan assurant leur retour en Syrie de manière sécurisée. Cette conférence sera une opportunité pour le Liban de tirer la sonnette d’alarme".

Par ailleurs, et à l’issue de la réunion, un point de presse a été donné par les ministres Bayram et Hajjar, qui se sont penchés sur les points discutés ainsi que sur les divers problèmes que pose le dossier des réfugiés syriens.


Les propos sévères du ministre du Travail

"La situation est intolérable, et l’État libanais n’est plus en mesure de gérer ce dossier", s’est indigné M. Bayram. "Le Liban n’est plus en état de supporter cette situation, d'autant qu’il ne reçoit aucune assistance, mais supporte à lui seul le poids que constitue ce dossier. Les Nations unies doivent aussi assumer leurs responsabilités vis-à-vis de cette situation. Les Libanais font la queue devant les banques et les distributeurs de billets automatiques, pendant que d’autres personnes de nationalités différentes reçoivent des aides en dollars frais. Nous partageons notre eau, notre électricité et nos ressources ; alors que nous ne recevons rien en contrepartie. Tout cela est inacceptable !", a déploré Moustapha Bayram.

"Les décisions que nous avons prises lors de notre réunion seront présentées au conseil supérieur de défense pour que des mesures appropriées soient prises en ce sens. Le ministre des Affaires sociales sera chargé de notifier le Haut-Commissariat des réfugiés de cette décision. Nous appliquerons les lois et toute personne qui fait l’objet d’un jugement devra retourner dans son pays d’origine, comme c’est le cas dans les autres pays", a-t-il martelé. Et le ministre Bayram de conclure : "Le taux de criminalité est élevé et nous voulons attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait que nous n’avons plus les moyens de recevoir ce nombre de réfugiés".

Pour le ministre des Affaires sociales, Hector Hajjar, "le Liban est dans une situation précaire, délicate, difficile et dangereuse". "Je notifierai le Haut-Commissariat des réfugiés des décisions prises par la commission ministérielle. Un communiqué sera publié à ce sujet, après la réunion du conseil supérieur de défense", a-t-il indiqué.
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