©Crédit Photo: Joel Saget/ AFP
La nouvelle émission de Thierry Ardisson a pour mission de connecter les téléspectateurs aux stars défuntes. L’animateur s’emploiera à les faire revivre le temps d’une interview. C‘est grâce aux nouvelles technologies de pointe que ces documentaires seront possibles. Le premier volet dédié à Dalida sera diffusé lundi soir sur France 3.
Après l’arrêt brutal en 2019 de «Salut les terriens !» sur C8, Thierry Ardisson signe son retour sur le petit écran et sur le service public avec cet ovni télévisuel, coproduit avec Troisième œil (Mediawan), qu’il porte depuis trois ans.
Le concept : interviewer des célébrités décédées, dont les visage et voix ont été recréés par divers procédés technologiques afin qu’elles évoquent leur vie et leur mort.
Outre l’émission sur Dalida, la diffusion de deux autres numéros, consacrés à Coluche et Jean Gabin, est annoncée pour les mois à venir, en première partie de soirée sur France 3.
Chaque vedette conversera avec Thierry Ardisson, lui-même rajeuni, dans le luxueux «Hôtel du temps», installé pour l’occasion dans le palace parisien «Le Meurice».
«C’est un vrai documentaire raconté à la première personne avec un intervieweur qui fait accoucher le personnage» en s’appuyant sur des archives, explique Nicolas Daniel, directeur des magazines de France Télévisions, lors d’une conférence de presse.
L’émission pose de multiples interrogations éthiques quant au fait de faire parler des morts en recourant au «deepfake», une technologie d’intelligence artificielle permettant de truquer les images.
«J’ai demandé leur avis aux héritiers» même si, légalement, «il n’y a pas de droit à l’image pour les morts», explique Thierry Ardisson.
«C’est tellement intime qu’on ne peut pas leur imposer ça», ajoute-t-il. Travailler «main dans la main avec eux» a permis «d’obtenir plein d’infos que je n’aurais peut-être pas obtenues» seul.
Propos tenus réellement prononcés ou écrits...
L’autre garde-fou éthique de l’émission est que tous les propos tenus par les personnalités «ont été réellement prononcés ou écrits», garantit l’animateur, qui a donc bâti ses entretiens sur la base de réponses existantes, trouvées au prix d’un «gros travail» de collecte documentaire.
Donc zéro «question infernale» ou liée à l’actualité, l’idée étant d’explorer les multiples facettes de stars populaires, comme le passé de résistant de Jean Gabin, ses amours avec Marlène Dietrich ou sa fibre paysanne.
Quant au «deepfake», «c’est un outil : ce qui est bon ou mauvais, c’est l’utilisation qu’on en fait», tranche l’« homme en noir », qui revendique l’employer «d’une façon positive et culturelle».
Il lui a fallu toutefois de longs mois pour trouver le partenaire capable d’exploiter cette technologie sur une longue durée, soit 90 minutes d’émission.
Le studio français Mac Guff a développé pour l’occasion « un outil unique » en très haute résolution, « à des coûts compatibles » avec le budget de l’émission, souligne Rodolphe Chabrier, président de ce grand nom de l’animation 3D et des effets spéciaux.
En l’occurrence, ce logiciel recrée les visages au moyen d’une intelligence artificielle nourrie au préalable de nombreuses images originales des vedettes.
Ce double visuel a ensuite été incrusté sur le visage des comédiens qui ont interprété les stars interviewées par Ardisson, tandis que leur voix a été modifiée par l’Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique).
Le résultat est «bluffant», confirme devant la presse Orlando, le frère de Dalida, ému d’avoir vu sa sœur évoquer son suicide à l’écran.
L’émission remonte aussi le temps avec le «talking picture», qui anime les visages de personnes sur tableau ou photo, pour créer des conversations entre illustres défunts, du type Dalida-Claude François.
Autant de prouesses technologiques qui préfigurent d’infinies déclinaisons sur les réseaux sociaux, la publicité ou au cinéma.
«Dans quelques années, il y aura des films avec Clark Gable ou Gary Cooper à Hollywood», prédit Ardisson, 73 ans dont 37 sur le petit écran, qui ambitionne désormais d’«utiliser l’intelligence artificielle pour spectaculariser la culture» à la télé.
Dans ses projets, le développement d’«HistoVision», un programme éducatif relatant des faits historiques par l’animation de tableaux ou de portraits célèbres. Un pilote sur Napoléon a déjà été présenté à l’Éducation nationale.
Pour l’heure, l’animateur peut compter sur le succès d’«Hôtel du temps» à l’étranger : le concept a déjà séduit six pays d’Europe et du Moyen-Orient.
(AFP)
Après l’arrêt brutal en 2019 de «Salut les terriens !» sur C8, Thierry Ardisson signe son retour sur le petit écran et sur le service public avec cet ovni télévisuel, coproduit avec Troisième œil (Mediawan), qu’il porte depuis trois ans.
Le concept : interviewer des célébrités décédées, dont les visage et voix ont été recréés par divers procédés technologiques afin qu’elles évoquent leur vie et leur mort.
Outre l’émission sur Dalida, la diffusion de deux autres numéros, consacrés à Coluche et Jean Gabin, est annoncée pour les mois à venir, en première partie de soirée sur France 3.
Chaque vedette conversera avec Thierry Ardisson, lui-même rajeuni, dans le luxueux «Hôtel du temps», installé pour l’occasion dans le palace parisien «Le Meurice».
«C’est un vrai documentaire raconté à la première personne avec un intervieweur qui fait accoucher le personnage» en s’appuyant sur des archives, explique Nicolas Daniel, directeur des magazines de France Télévisions, lors d’une conférence de presse.
L’émission pose de multiples interrogations éthiques quant au fait de faire parler des morts en recourant au «deepfake», une technologie d’intelligence artificielle permettant de truquer les images.
«J’ai demandé leur avis aux héritiers» même si, légalement, «il n’y a pas de droit à l’image pour les morts», explique Thierry Ardisson.
«C’est tellement intime qu’on ne peut pas leur imposer ça», ajoute-t-il. Travailler «main dans la main avec eux» a permis «d’obtenir plein d’infos que je n’aurais peut-être pas obtenues» seul.
Propos tenus réellement prononcés ou écrits...
L’autre garde-fou éthique de l’émission est que tous les propos tenus par les personnalités «ont été réellement prononcés ou écrits», garantit l’animateur, qui a donc bâti ses entretiens sur la base de réponses existantes, trouvées au prix d’un «gros travail» de collecte documentaire.
Donc zéro «question infernale» ou liée à l’actualité, l’idée étant d’explorer les multiples facettes de stars populaires, comme le passé de résistant de Jean Gabin, ses amours avec Marlène Dietrich ou sa fibre paysanne.
Quant au «deepfake», «c’est un outil : ce qui est bon ou mauvais, c’est l’utilisation qu’on en fait», tranche l’« homme en noir », qui revendique l’employer «d’une façon positive et culturelle».
Il lui a fallu toutefois de longs mois pour trouver le partenaire capable d’exploiter cette technologie sur une longue durée, soit 90 minutes d’émission.
Le studio français Mac Guff a développé pour l’occasion « un outil unique » en très haute résolution, « à des coûts compatibles » avec le budget de l’émission, souligne Rodolphe Chabrier, président de ce grand nom de l’animation 3D et des effets spéciaux.
En l’occurrence, ce logiciel recrée les visages au moyen d’une intelligence artificielle nourrie au préalable de nombreuses images originales des vedettes.
Ce double visuel a ensuite été incrusté sur le visage des comédiens qui ont interprété les stars interviewées par Ardisson, tandis que leur voix a été modifiée par l’Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique).
Le résultat est «bluffant», confirme devant la presse Orlando, le frère de Dalida, ému d’avoir vu sa sœur évoquer son suicide à l’écran.
L’émission remonte aussi le temps avec le «talking picture», qui anime les visages de personnes sur tableau ou photo, pour créer des conversations entre illustres défunts, du type Dalida-Claude François.
Autant de prouesses technologiques qui préfigurent d’infinies déclinaisons sur les réseaux sociaux, la publicité ou au cinéma.
«Dans quelques années, il y aura des films avec Clark Gable ou Gary Cooper à Hollywood», prédit Ardisson, 73 ans dont 37 sur le petit écran, qui ambitionne désormais d’«utiliser l’intelligence artificielle pour spectaculariser la culture» à la télé.
Dans ses projets, le développement d’«HistoVision», un programme éducatif relatant des faits historiques par l’animation de tableaux ou de portraits célèbres. Un pilote sur Napoléon a déjà été présenté à l’Éducation nationale.
Pour l’heure, l’animateur peut compter sur le succès d’«Hôtel du temps» à l’étranger : le concept a déjà séduit six pays d’Europe et du Moyen-Orient.
(AFP)
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