«Pour la fête du Fitr, je vais leur préparer du boulgour avec des pois chiches», explique Zeinab, d’un ton résolu. Depuis 10 ans, la quadragénaire vit à Ouzaï, un quartier informel et populaire de la banlieue-sud de Beyrouth. Avec cinq enfants à charge, dont un qui souffre de handicap, son mari et elle peinent à joindre les deux bouts. Seul leur fils de 17 ans travaille. Avec un revenu d’à peine plus d’un million de livres libanaises par mois pour l’ensemble du foyer, la fête du Fitr s’annonce donc très sobre, comme pour de nombreuses autres familles libanaises.

«Dans le passé, j’achetais des vêtements aux enfants et des gâteaux pour les offrir aux invités. Maintenant je dois faire attention, d’autant plus que le gros des dépenses est destiné aux couches et aux médicaments de ma fille», détaille la mère de famille. «Il est difficile de trouver les médicaments en raison de la pénurie, mais je ne peux pas la priver. Alors, je lui donne seulement deux comprimés par jour au lieu des quatre prescrits par le médecin. Ainsi le traitement dure plus longtemps», poursuit-elle.


Pour la troisième année consécutive, la crise économique vient contrarier les célébrations religieuses des Libanais. Les musulmans ne sont pas en reste. Avec un pouvoir d’achat réduit, beaucoup d’entre eux font une croix sur les festivités du Fitr, quand d’autres revoient à la baisse le contenu de leur programme... et de leurs assiettes.
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