L’association Samandal lance une nouvelle série de huit bandes dessinées pour les jeunes intitulée WatWat, disponibles à la lecture et au téléchargement gratuit.
Depuis mars, Samandal, organisation à but non lucratif ayant pour but de promouvoir la BD arabe, a lancé WatWat, une collection de huit opus disponibles en ligne sur le site www.watwat.org ainsi que sur l’application Wattpad, afin de faciliter l’accès et de populariser la BD arabe jeunesse.
Supervisée par Lena Merhej et Joseph Kaï, WatWat vise avant tout à inciter les jeunes à lire, et à le faire en langue arabe. Pour cette raison, et depuis ses débuts, le collectif Samandal publie des ouvrages accessibles gratuitement.
Extrait de Nini Batalo de Lisa Mandel
Attirer une nouvelle génération
Depuis 2007, les ouvrages publiés par Samandal mentionnent systématiquement 18 ans et plus. Face au manque d’albums de bande dessinée jeunesse, l’association s’est fixée un nouvel objectif: promouvoir la BD jeunesse afin d’attirer une nouvelle génération d’auteurs et de lecteurs.
«J’ai senti qu’il y avait une soif pour la BD jeunesse. On en trouve peu en langue arabe. Après tout, ce que l’on nomme aujourd’hui le neuvième art constitue plus de 60% des ventes de livres dans des pays comme la France ou les États-Unis», explique Lena Merhej, bédéiste à l’origine du projet, dans une interview avec Ici Beyrouth. Aujourd’hui internationalement reconnue, elle a longtemps travaillé l’illustration jeunesse. Deux de ses trois derniers albums publiés chez Dar el-Hadaek ont obtenu le prix Boghossian.
Lena Merhej (Crédits : Samandal)
Son désir de produire de la bande dessinée arabe jeunesse s’est concrétisé en 2019, avec le projet D-Jil soutenu par le CFI. Mais l’initiative WatWat se distingue par le fait que des jeunes adolescents ont eux-mêmes écrit les histoires, qui ont ensuite été illustrées par des bédéistes. Des artistes libanais ont en outre entrepris de faire des BD pour la première fois.
Refléter la diversité
La collection débute ainsi avec huit BD réalisées pour et par des adolescents, avec comme points communs d’être comiques, autobiographiques, ou le miroir des luttes. Lors des compétitions de scénario, le collectif a collaboré avec les écoles et les centres culturels, puis organisé un atelier sur l’écriture de scénario animé par Firas el-Hallak à l’association pour la promotion de la lecture Assabil.
Extrait de Madd wa Jazar de Ghadi Ghosn et Fatima Charafeddline
Deux scénarios gagnants ont ensuite été transformés en BD : Khotta Muhkima (Un plan bien ficelé) de Nour Hiafoui et Ghassan Naja, et Al-Hajarat (Les Placards) de Karim Abdel Khalek et Rami Tannous. Deux autres BDs de la collection WatWat ont été traduites: l’une du francais, Nini Batalo (Nini Batalo) de Lisa Mandel, l’autre de l’espagnol, Maria wa ana (Maria et moi) de Miguel Gallardo. Les quatre autres albums sont issus de commandes: Madd wa Jazar 1 et 2 (La Marée) de Ghadi Ghosn et Fatima Charafeddline; Al-Fokd (La Perte) de Walid Taher; Kathie Wal Khayyata (Kathie et la couturière) de Nour AlRafei et Carla Habibi.
«Nous aspirions à une diversité dans la création graphique et l’utilisation de l’arabe, afin d’ouvrir des perspectives et d’inciter à la création d’autres BD», souligne en outre Lena Merhej. C’est donc dans un souci d’inclusivité que différents usages de la langue sont présents: arabe littéraire, arabe «blanc» du Levant, dialectes libanais, syriens ou égyptiens. Cette variété se retrouve tout autant dans le style ou les techniques de narration graphiques, que dans les sujets et les genres littéraires. Issus du Liban, de Syrie, d’Égypte, de Palestine, de France ou d’Espagne, les auteurs ont des vécus différents. Deux d’entre eux ont moins de 18 ans.
Extrait de Khotta Muhkima de Nour Hiafoui et Ghassan Naja
Pour finir, Joseph Kaï et Lena Merhej ont tenu à respecter une diversité dans le choix des artistes et des professionnels commissionnés. Certains, tels Walid Taher et Fatima Charafeddine, ont reçu des prix lors de la publication de livres pour enfants. La qualité et la valeur sociale des scénarios ont été garanties par les quatre membres du jury des compétitions. Nathalie Sfeir, Barrack Rima, Ralph Doumit et Maya Fidawi ont tous de l’expérience dans l’édition. La correction de la langue arabe a été assurée par les traductrices Nadine Acoury et Mireille el-Farah, et les relecteurs Randa Kayrouz et Samir Youssef. Joseph Kaï et George Torbey ont réalisé la maquette et tous les visuels de la communication, tandis que Nour Hifaoui et Karen Keyrouz se sont chargées de la diffusion. La sortie d’une version imprimée des BD de la série WatWat est d’ailleurs prévue pour l’année prochaine.
Extrait d’Al Hajarat de Karim Abdel Khalek et Rami Tannous
Depuis mars, Samandal, organisation à but non lucratif ayant pour but de promouvoir la BD arabe, a lancé WatWat, une collection de huit opus disponibles en ligne sur le site www.watwat.org ainsi que sur l’application Wattpad, afin de faciliter l’accès et de populariser la BD arabe jeunesse.
Supervisée par Lena Merhej et Joseph Kaï, WatWat vise avant tout à inciter les jeunes à lire, et à le faire en langue arabe. Pour cette raison, et depuis ses débuts, le collectif Samandal publie des ouvrages accessibles gratuitement.
Extrait de Nini Batalo de Lisa Mandel
Attirer une nouvelle génération
Depuis 2007, les ouvrages publiés par Samandal mentionnent systématiquement 18 ans et plus. Face au manque d’albums de bande dessinée jeunesse, l’association s’est fixée un nouvel objectif: promouvoir la BD jeunesse afin d’attirer une nouvelle génération d’auteurs et de lecteurs.
«J’ai senti qu’il y avait une soif pour la BD jeunesse. On en trouve peu en langue arabe. Après tout, ce que l’on nomme aujourd’hui le neuvième art constitue plus de 60% des ventes de livres dans des pays comme la France ou les États-Unis», explique Lena Merhej, bédéiste à l’origine du projet, dans une interview avec Ici Beyrouth. Aujourd’hui internationalement reconnue, elle a longtemps travaillé l’illustration jeunesse. Deux de ses trois derniers albums publiés chez Dar el-Hadaek ont obtenu le prix Boghossian.
Lena Merhej (Crédits : Samandal)
Son désir de produire de la bande dessinée arabe jeunesse s’est concrétisé en 2019, avec le projet D-Jil soutenu par le CFI. Mais l’initiative WatWat se distingue par le fait que des jeunes adolescents ont eux-mêmes écrit les histoires, qui ont ensuite été illustrées par des bédéistes. Des artistes libanais ont en outre entrepris de faire des BD pour la première fois.
Refléter la diversité
La collection débute ainsi avec huit BD réalisées pour et par des adolescents, avec comme points communs d’être comiques, autobiographiques, ou le miroir des luttes. Lors des compétitions de scénario, le collectif a collaboré avec les écoles et les centres culturels, puis organisé un atelier sur l’écriture de scénario animé par Firas el-Hallak à l’association pour la promotion de la lecture Assabil.
Extrait de Madd wa Jazar de Ghadi Ghosn et Fatima Charafeddline
Deux scénarios gagnants ont ensuite été transformés en BD : Khotta Muhkima (Un plan bien ficelé) de Nour Hiafoui et Ghassan Naja, et Al-Hajarat (Les Placards) de Karim Abdel Khalek et Rami Tannous. Deux autres BDs de la collection WatWat ont été traduites: l’une du francais, Nini Batalo (Nini Batalo) de Lisa Mandel, l’autre de l’espagnol, Maria wa ana (Maria et moi) de Miguel Gallardo. Les quatre autres albums sont issus de commandes: Madd wa Jazar 1 et 2 (La Marée) de Ghadi Ghosn et Fatima Charafeddline; Al-Fokd (La Perte) de Walid Taher; Kathie Wal Khayyata (Kathie et la couturière) de Nour AlRafei et Carla Habibi.
«Nous aspirions à une diversité dans la création graphique et l’utilisation de l’arabe, afin d’ouvrir des perspectives et d’inciter à la création d’autres BD», souligne en outre Lena Merhej. C’est donc dans un souci d’inclusivité que différents usages de la langue sont présents: arabe littéraire, arabe «blanc» du Levant, dialectes libanais, syriens ou égyptiens. Cette variété se retrouve tout autant dans le style ou les techniques de narration graphiques, que dans les sujets et les genres littéraires. Issus du Liban, de Syrie, d’Égypte, de Palestine, de France ou d’Espagne, les auteurs ont des vécus différents. Deux d’entre eux ont moins de 18 ans.
Extrait de Khotta Muhkima de Nour Hiafoui et Ghassan Naja
Pour finir, Joseph Kaï et Lena Merhej ont tenu à respecter une diversité dans le choix des artistes et des professionnels commissionnés. Certains, tels Walid Taher et Fatima Charafeddine, ont reçu des prix lors de la publication de livres pour enfants. La qualité et la valeur sociale des scénarios ont été garanties par les quatre membres du jury des compétitions. Nathalie Sfeir, Barrack Rima, Ralph Doumit et Maya Fidawi ont tous de l’expérience dans l’édition. La correction de la langue arabe a été assurée par les traductrices Nadine Acoury et Mireille el-Farah, et les relecteurs Randa Kayrouz et Samir Youssef. Joseph Kaï et George Torbey ont réalisé la maquette et tous les visuels de la communication, tandis que Nour Hifaoui et Karen Keyrouz se sont chargées de la diffusion. La sortie d’une version imprimée des BD de la série WatWat est d’ailleurs prévue pour l’année prochaine.
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